Julia Korbik

Calimero29 sur Simone de Beauvoir : Je veux tout de la vie de Julia Korbik - Julia Bernhard

J'ai eu envie de lire cette BD pour plusieurs raisons : pour la personne même de Simone de Beauvoir à laquelle je m'intéresse depuis fort longtemps, pour la perception que pouvaient en avoir deux jeunes auteures allemandes de ce monument français et pour le support spécifique de la BD qui oblige...
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J'ai eu envie de lire cette BD pour plusieurs raisons : pour la personne même de Simone de Beauvoir à laquelle je m'intéresse depuis fort longtemps, pour la perception que pouvaient en avoir deux jeunes auteures allemandes de ce monument français et pour le support spécifique de la BD qui oblige à des choix éminemment subjectifs concernant les faits et informations auxquels une biographie n'est pas confrontée à cette échelle.
L'ouvrage se présente comme des entretiens, en 1986, avec Deirdre Bair, qui souhaite écrire un livre sur Simone de Beauvoir (ce qui sera fait en 1991); nous suivons Simone de Beauvoir de son enfance à l'année de sa mort.
Les évènements marquants de sa vie nous sont présentés : son abandon de la foi alors qu'elle est adolescente, son agrégation de philosophie à 21 ans, deuxième derrière Sartre qui la passait pour la deuxième fois, son rejet de son milieu bourgeois, sa relation avec Sartre fondé sur un pacte de liberté demandé par Sartre ("liberté absolue, vérité absolue"), son métier d'enseignante, son engagement féministe auquel elle ne veut pas qu'on la réduise.
C'est une biographie assez complète, grâce à laquelle nous sommes le témoin de la genèse et de l'explication de plusieurs théories philosophiques développées par Sartre et De Beauvoir. Rien ou très peu sur la vie privée de Simone qui refuse de s'exprimer sur le sujet. Cependant, j'ai noté, qu'alors que Simone est née en 1908, l'arrière-plan de la 1ère guerre mondiale n'est absolument pas évoqué alors que la société française en a été bouleversée et que la famille de Simone a dû être impactée, et pas seulement par la ruine du père. Je note également qu'est passé sous silence un point qui me paraît particulièrement important, c'est que Simone de Beauvoir inscrivait la lutte féministe dans le cadre plus large de la lutte des classes et c'est d'ailleurs ce qui l'a éloignée de Gisèle Halimi qui ne théorisait pas mais se battait concrètement en faisant changer les lois.
Le graphisme et la représentation des personnages ne permettent pas de les distinguer au premier coup d’œil, le dessin et les couleurs dont la palette est limitée donnent une impression d'austérité, voire de monotonie, peu en accord avec la personnalité de Simone de Beauvoir. Des touches d'humour apportent un peu d'ironie comme, par exemple, la description visuelle du look existentialiste.
Cette BD m'a donné l'occasion de compléter mes connaissances sur la philosophe et de me replonger dans les idées et les concepts qu'elle maniait avec lucidité et intelligence, qui ont pavé la voie aux avancées féministes des dernières années.
#SimonedeBeauvoir #NetGalleyFrance