"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Bon père de famille, l'inspecteur Sam Hannigan est un flic qui croit fermement à la grandeur de l'Amérique et à sa mission de la préserver.... Avec son collègue Neil à la morale élastique avec qui il travaille depuis 7 ans, ils ont traqué les "rouges", les trafiquants d'alcool, les petits voyous...
C'est avec ferveur qu'il répond aux missions qu'un mystérieux Cousin Joseph lui donne, missions dont le but est de défendre les valeurs du pays, missions non officielles qui frôlent l'illégalité...
En pleine dépression, le pays est en proie à la grogne des travailleurs, à la montée d'un nationalisme obscurantiste.
L'usine Knox emploie des ouvriers qui, emmenés par un syndicat offensif dont l'un des meneurs est un ami d'enfance de Sam, commencent à se révolter contre les conditions de travail. A sa tête, le vieux Knox, homme d'affaires sans état d'âme, père d'une singulière jeune fille Valérie, se bat contre les menaces de grève planant sur l'entreprise.
Beaucoup de questions sont abordées : les juifs, le cinéma et sa liberté d'expression, l'Amérique bien pensante, les migrants, le racisme ordinaire, la lutte des classes, les gangsters....
L'atmosphère est violente, rude, il y a manipulations, bagarres, chantages, meurtres... Sam va prendre peu à peu conscience des réalités mais n'est ce pas trop tard...
Des petits chapitres courts, un dessin épuré avec peu de décors, centrés sur des personnages charismatiques, sur leurs gestes, leurs expressions, une ambiance cinématographique, des couleurs sépia qui nous plongent directement dans une atmosphère vieux films policiers en noir et blancs, tous ces ingrédients servent parfaitement un scénario dense et bien ficelé.
Une vraie belle bande dessinée à l'esthétique très singulière qui nous parle d'une Amérique vacillante. C'est beau, c'est dramatique et c'est terriblement fascinant...
Je vais très vite me procurer l'autre tome de la série et attendre la sortie du prochain.
Merci à Lecteurs.com pour cette première chouette découverte !
https://chezbookinette.blogspot.com/2019/04/kill-my-mother-tome-2-cousin-joseph.html
https://dubonheurdelire.wordpress.com/2019/04/05/cousin-joseph-de-jules-feiffer/
Grâce à lecteurs.com et aux éditions Acte Sud BD, j'ai pu découvrir une bande dessinée qui m'a donné envie de lire les autres tomes!
" Deuxième volet de la trilogie époustouflante de Jules Feiffer. Préquel à «Kill My Mother» où nous découvrirons qui a tué le détective honnête et patriote Sam Hannigan ! "
On plonge dans une période pleine de suspens, de violence et de rebondissements : celle de l'après prohibition aux Etats-Unis. Et le Cousin Jospeh, personnage énigmatique, livre un combat pour l'Amérique avec l'aide d'un policier qui glisse doucement vers une pente dangereuse.
A une époque où "Make America great again" est devenu un slogan politique sans cesse scandé, cette bande dessinée prend un écho tout particulier. On y découvre un homme prêt à tout pour nettoyer l'Amérique des discours critiques. Argent, violence, menace, tous les moyens sont bons pour garder la grandeur de l'Amérique.
Mais tout se déroule pas comme prévu... les manigances, la crise sociale, les intérêts particuliers finissent par faire voler en éclat cette mécanique d'épuration si bien rôdée!
Ce tome- le second dans l'ordre de publication mais le premier dans la chronologie – donne envie de lire les autres, non seulement pour l'histoire et cette plongée fictive dans le passé de l'Amérique mais aussi pour le coup de crayon.
En résumé : une bande dessinée qui se révèle une belle découverte et qui prend un sens particulier en cette période politique.
Roman graphique, second tome d'une trilogie. J'ai reçu cette BD pour la commenter et j'ai constaté alors qu'elle était la suite de "kill my mother". J'ai préféré alors lire le premier tome avant de m'attaquer à commenter le second. Bizarrement le second opus n'est pas une suite du premier album, il débute comme un flash back. Il s'agit du récit de deux flics ( plutôt véreux) Sam Hannigan et son collègue Neil qui va quitter la police pour ouvrir un cabinet de détective privé. L'histoire débute en 1931 période de grande dépression en Amérique. On y retrouve tous les sujets de l'époque, lutte des classes, racisme, immigration et corruption. Un roman graphique construit comme un polar qui va se dérouler en 39 chapitres principalement en bichromie qui convient parfaitement à dépeindre l'ambiance… Les personnages sont dessinés d'un coup de crayon simple brute et plutôt minimaliste, parfois il faut être observateur au fil de l'histoire car le contenu est dense et les personnages se confondent presque… Les chapitres permettent de ne pas s'égarer dans ce récit obscur violent et amoral...Par son graphisme et les rebondissements du récit, cet album est une véritable petite pépite qui s'adresse quand même à des passionnés de la bd par son esthétisme particulier...Evidement me voilà mordue à l'hameçon pour attendre la parution du troisième tome "Le scénario fantôme"
« Cousin Joseph » est une bande-dessinée qui a fait naître en moi des sentiments contradictoires, mon cœur balançant entre admiration et dubitation.
Commençons par un petit point sur l’histoire. Sam Hannigan est un détective fidèle à sa patrie, figure du mari et du père aimant prêt à tout pour défendre son pays qu’est l’Amérique, quitte à rétablir la justice d’une façon pas toujours très « catholique ». En 1931, la dépression fait rage et fragilise le pays, rendant les mentalités sensibles et réactionnaires. Entre lutte des classes, racisme et idées reçues, l’auteur et illustrateur Jules Feiffer dresse un portrait critique de l’Amérique des années 30, une Amérique qui accuse un manque de liquidité et une arrivée en masse d’immigrés qui n’est pas toujours au goût de tous.
Le titre de la BD « Cousin Joseph » fait référence à un personnage clé de l’histoire, un personnage mystérieux, présent sans l’être totalement mais dont on imagine l’importance dès les dernières pages tournées. Qui est cette homme qui missionne et rétribue Sam Hannigan ? Pourquoi lutte-t-il contre les quelques réalisateurs qui tentent de faire éclore la liberté d’expression au travers du 7ème art ?
Les illustrations ont un trait que l’on pourrait qualifier de grossier, un trait qui se situe paradoxalement entre le désordre et la méticulosité. J’ai été surprise au commencement de ma lecture, ne sachant si ce style en apparence brouillon m’intriguait ou me dérangeait. Les scènes de combat sont réalisées d’une façon telle que l’on se retrouve au cœur d’un fabuleux fouillis de traits que l’on prend finalement plaisir à lier les uns aux autres. Les couleurs utilisées sont de l’ordre du gris, du sépia et du noir, avec de très légères notes de vert qui se fondent discrètement dans le récit, en bref des couleurs qui savent jouer tantôt avec la luminosité tantôt avec l’obscurité.
On niveau de la construction, la bande-dessinée est découpée en trente-neuf chapitres qui permettent au lecteur de situer l’histoire, de donner un fil d’Ariane bienvenu. Les bulles sont larges et le lettrage agréable à l’œil même si je me suis par de brefs moments perdus dans le sens de lecture.
Les personnages ont du caractère temps aux niveaux des illustrations que de leur personnalité, j’ai apprécié les expressions que Jules Fiffer leur donnait, sachant jouer avec leur regard et leur donner l’expression désirée. En revanche, j’ai parfois trouvé que le scénario présentait des points qui auraient mérités d’être approfondis ou resitués dans leur contexte, notamment le rôle de la fille du directeur de l’usine Knox, qui semble errer de bulles en bulles sans qu’on sache réellement son rôle ou sans qu’on sache réellement ce qu’elle apporte à l’histoire. J’aurai aimé également que la lutte des classes, la révolte des ouvriers, leurs combats et leurs défaites soient un peu plus mis en avant, ce qui aurait pu donner un peu plus de place à l’aspect historique de la bande-dessinée.
N’ayant pas lu le 1er tome de la saga, je ne saurai dire si ce deuxième volet suite une suite logique ou cohérente, cependant il y a du caractère dans la façon de narrer l’histoire, un trait et une originalité dans le dessin que l’on ne peut nier. Une BD destinée aux adultes qui dérange tout autant qu’elle intrigue, qui ne se lit pas qu’une fois, qui se ré-ouvre, s’analyse et se discute.
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