"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Beaucoup de mal à me rapprocher d'Isaac !
« La Lanterne Verte » de M. Jerome Charyn, est une excellente surprise littéraire trouvée dans une boîte à livre. Le titre désigne la lampe qui, selon les rumeurs, était toujours visible au Kremlin, dans le bureau de Staline, pour rappeler à son peuple qu’il travaillait et veillait sur eux, comme un bon petit père. Et il se trouve qu’il s’agira aussi du pastiche d'un roman héroïque, rédigé par Vladimir Roustaveli, l’un des personnages du roman, lorsque ce colonel secret du NKVD en aura assez de ce système d’incessants complots imaginaires pouvant envoyer à peu près n’importe qui à la mort ou dans l’oubli de la lointaine Sibérie.
Si de nombreux personnages historiques (tels que Iagoda, Beria, Ejov, Gorki, Molotov, Babel, et bien sûr Staline et sa fille) sont présents dans ce roman, il n’en est pas moins une œuvre d’imagination, où la poésie des mots et le théâtre (Shakespeare et son Lear sont au cœur de l’intrigue) prennent le dessus sur l’Histoire pour nous la rendre plus légère bien qu’elle soit diabolique et désespérée. Car l’URSS sous la dictature de Staline est une période pleine de terreur et de drames. Ici, la réussite de l’ouvrage tient dans son approche volontairement centrée sur ses personnages, où les histoires de cœur du naïf et pur Ivan sont le moteur de l’intrigue, qui baigne dans l’ambiance oppressante de la surveillance permanente de Staline, le « Vojd », maître incontesté et loup inquiétant.
De l’Allée des Etrangleurs au Hall Maïakovski, l’on est trimballé dans un Moscou nocturne à l’ambiance oppressante, et l’on songe au Destin et à la Fortune qui jouent avec les personnages, en se laissant porter par le style fluide et riche de l’auteur. En bref, une réussite sur le fond et sur la forme, qui me laisse curieux et impatient de découvrir d’autres livres de M. Charyn.
Entrer dans une série par le dernier tome, ce n'est pas bien malin de ma part. J'ai rapidement vu qu'il me manquait deux ou trois infos dans la bio d'Isaac Sidel, ancien flic et nouveau Président des États-Unis. Et pourtant j'ai continué et j'ai même plutôt apprécié.
Il faut dire que ce Président n'est pas comme les autres. Déjà il est Président par accident ! Si l'ancien n'avait pas été destitué il ne sera jamais arrivé à ce poste. Ensuite c'est un franc-tireur, un incorruptible, avec son Glock à la ceinture et son programme social, il défie à la fois les républicains et les démocrates. Autant vous dire qu'il n'a pas que des amis. Il existe même une loterie secrète créée par des banquiers de Bâle pour parier sur la date de son décès. Hanté par le fantôme de Lincoln, le palais présidentiel devient sa «prison blanche»,
Ses plus grands alliés ne seront pas les services secrets mais un ancien Premier ministre israélien ainsi qu'un mystérieux milliardaire qui appartient à une confrérie de tueurs et de faussaires.
Un flic de terrain qui gère les Etats-Unis, des complots, des magouilles, une intrigue tortueuse mais rythmée, des personnages bien frappés : efficacité, plaisir assuré.
Traduit par Marc Chénetier
New-York, 1979, Paul est un tatoueur très expérimenté, à qui la police fait régulièrement appel pour des portraits robots, en raison de son exceptionnelle habileté à les dresser. Mais Paul n'est pas toujours cet homme placide, quand il est confronté à la violence, il peut se transformer ...
URSS 1941, les parents de Paul ont émigré à Moscou. Son père, dessinateur talentueux, rêvait de réaliser des décors de cinéma pour le génialissime réalisateur Eisenstein. Mais en raison de la grande guerre patriotique mise en place par Staline, la famille de Paul est arrêtée au motif d'espionnage, condamnée et déportée dans un goulag en Sibérie.
Paul, devenu Pavel et âgé de 7 ans, va alors vivre l'enfer sur Terre d'abord avec d'autres enfants puis au milieu de criminels chez qui, son habileté à dessiner va bientôt faire mouche et lui permettre d'assurer sa survie.
Deux histoires en parallèle, des réminiscences d'un terrible passé au goulag, un tueur en série qui sévit dans les rues de New York, une jeune adepte elle aussi passionnée par le dessin de tatouages, la transmission d'un savoir, des règlements de comptes... cette page ne suffit pas pour énumérer le foisonnement de thèmes abordés dans cette bd Little Tulip réalisée en 2014 par François Boucq et Jérôme Charyn chez Signé Le Lombard.
Les dessins, ô combien sublimes, se suffisent à eux-mêmes pour décrire l'indicible, l'abjection des faits.
Comment résister à cette beauté graphique alors qu'elle montre l'horreur dans toute sa splendeur !
C'est toute l'antinomie de cet album que j'ai aimé à un point que je ne saurais décrire.
Une révélation que cette exceptionnelle bd
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