"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une pièce contemporaine et engagée sur le thème du pardon.
On est surpris d'emblée lorsque la scène d'exposition nous invite à rencontrer Samir, mort lors des attentats du 13 novembre 2015 et qui se trouve aux portes de l'Eden. Mais il n'a qu'un seul désir : retrouver sa future épouse, Valérie, qui a été envoyée en Enfer. Il décide donc de partir à sa recherche, escorté par Virgile, la gardienne de l'Eden. Cette quête va le conduire à faire des rencontres, il va donc s'ouvrir à l'autre et se trouver lui aussi.
"Eden" est donc une pièce qui invite à réfléchir et à interroger les fondements de la violence et de la haine.
Je remercie les Editions Autrement pour leur envoi.
J’ai découvert Ismaël Saidi lors de son passage dans l’émission « 28 mn » sur Arte en Janvier dernier pour la sortie de ce livre. Cette interview m’a donné envie de le lire.
Né à Bruxelles de parents marocains, il a grandi près du quartier de Molenbeek. Réalisateur, dramaturge et scénariste, sa pièce Djihad, écrite en Novembre 2014, relate l’histoire tragi-comique de trois Bruxellois qui partent en Syrie pour faire le djihad.
Après les attentats de 2015, Ismaël Saidi, attaché à un islam tolérant et éclairé, a décidé d’organiser après chaque représentation un échange avec les spectateurs présents dans la salle. Cette pièce, reconnue d’utilité publique par le ministère de l’Education Nationale, est jouée partout en France dans des collèges, lycées, prisons, salles des fêtes.
Dans « Comme un musulman en France », Ismaël Saidi raconte ces rencontres et échanges en 12 chapitres aux titres évocateurs ( Coming out, Cochon qui s’en dédit, 13onze15, La crise d’angoisse d’un musulman d’ici, On a tous quelque chose en nous de Jésus-Christ, etc…).
Son récit est d’une grande intelligence, finesse et empathie pour les spectateurs rencontrés. Il témoigne aussi de son courage face à une salle de détenus dont beaucoup sont là pour radicalisation.
Ismaël Saidi analyse la situation avec une grande pertinence mais il n’oublie pas de distiller au fil des pages de l’humour. Ce qui rend cet ouvrage instructif et plaisant à lire.
» J’ai quitté la salle, perturbé. Je ne connais que trop cette fatalité que le « quartier » essaie d’installer. Celle qui contribue à créer le fossé et qui engendre la haine. Ce sentiment que l’on vous injecte par intraveineuse, très tôt, qui vous fait croire que le monde vous méprise et que le système « vous met des bâtons dans les roues » pour vous détruire. »
» Nos communautés étaient nos prisons, et tout ça pour une histoire de cochon. Tant que vous êtes dans ce ghetto, vous ne vous rendez pas compte du mal que vous faites lorsque vous dites : « Ceux qui mangent du porc vont en enfer. » Mais, si je parle ainsi à mon enfant pour qu’il n’en mange pas, comment va-t-il pouvoir jouer avec un camarade de classe qui en mange ? Qu’est-ce qu’il se dira lorsqu’il le verra dévorer son jambon-beurre ? « Mon meilleur ami va aller en enfer mais ça n’est pas grave, je vais jouer avec lui en attendant » ? En faisant cela, je crée le fossé, je crée un autre et je le déshumanise. »
« J’en avais assez. Assez de cette posture victimaire qui nous pousse à toujours demander plus sans prendre le temps de remettre notre propre comportement en question. Ma claque de cette manière de déshumaniser toute personne qui ne fait pas les choses comme nous. »
Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre en choisissant ce roman. Il me semblait qu’il était question d’amitié et c’est un sujet que j’aime bien en littérature. Ce roman n’a pas fait exception à la règle. C’est une histoire simple dans le bon sens du terme. Pas de rebondissements extravagants ni d’histoire incroyable, simplement celle de deux femmes qui se rencontrent. Je les ai trouvées extrêmement touchantes dans leurs propos, leur rapport à l’autre et leur maladresse. Il existe une certaine pudeur dans leur relation mais aussi dans l’écriture que j’ai appréciée. Le récit est très bien équilibré entre humour et émotion.
Cette lecture m’a fait du bien ! Parce qu’il n’y a pas d’âge pour une amitié ni pour avoir besoin d’un ami, parce que nous sommes tous différents et avons en même temps tous des points communs, parce qu’il fait bon avoir foi en l’autre.
https://lecturesdemistinguette.wordpress.com/2017/01/21/rachel-et-rosa-ismael-saidi/
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