Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Premier contact avec la littérature asiatique et plus précisément la littérature coréenne, et je n'ai qu'une chose à dire : j'en redemande.
L'écriture est fluide et agréable à l’œil, presque poétique malgré la vulgarité nécessaire à l'histoire. L'auteur nous emporte facilement dans le quartier de Nana, et sans être lourd, s'attarde sur une description légère mais nécessaire de l'endroit. On souffre, avec Léo, de la chaleur et de l'humidité ambiante, on entend les rires et les cris des gens de la rue, on voit les lumières projetées par les néons des devantures des bars. On y est, sans efforts, dés la première ligne. J'ai voyagé en quelques pages, comme rarement un livre m'a fait voyager. Une vingtaine de pages plus tard je n'ai qu'une envie, connaître son histoire à lui, connaître son histoire à elle, celle qu'il cherche, et que nous cherchons avec lui. Nous voulons savoir ce qui, dans sa jeunesse, l'a marqué au point qu'il revienne à Nana quinze ans après. Alors on accepte de plonger tête baissée dans ce voyage dans le temps qui nous est proposé.
Nous voilà donc 15 ans plus tôt. En même temps que Léo, nous faisons la connaissance du quartier, puis de Ploy, de Yon, Lisa et Kaï, les 4 prostituées qui vivent ensemble dans un appartement aussi insalubre que lugubre (que nous pouvons imaginer sans mal). Et nous voilà aussi parti à la découverte de leurs histoires, à tous, à ceux qui peuplent et qui font vivre Soi 16.
J'ai été triste de voir mourir ce quartier au fil des pages. Triste de le quitter, lui et ses habitants, les prostituées au triste destin, les trafiquants à la charge d'une famille, les personnages aussi absurdes qu'attachants...
À la première phrase vous serez déjà à Soi 16, et à la dernière vous regretterez de devoir le quitter.
Six nouvelles écrites par un auteur sud-coréen, né en 1972 qui enseigne la création littéraire. Extrêmement original, le recueil débute par la nouvelle qui lui donne son nom.
- L'art de la controverse : une bonne controverse consiste à terrasser son adversaire en trouvant le bon argument, celui qui le mettra à terre et dont il ne se relèvera pas. Mais jusqu'où aller ?
- Par ici, par là : ça fait quarante années que Yang prend le chemin qui mène à son champ et qui contourne un moulin par ici. Jamais encore, il n'a pris l'autre, celui qui le contourne par là. Sauf ce matin-là...
- Lapins mode d'emploi : comment un couple de lapins peut être à l'origine d'une querelle conjugale et d'une transformation radicale de l'épouse dévouée.
- Krabi : un homme revient à différents moments de sa vie au même endroit, croise les mêmes gens. A Krabi.
- Le chauffeur de taxi et l'économiste : les événements de notre vie sont-ils dus au hasard ou le destin existe-t-il ? Sont-ils régis par une loi impérieuse ou choisit-on son avenir ?
- Menace sur le territoire : Beomsu prend le train pour aller retrouver sa fiancée. N'aimant pas être dérangé, il réserve son siège et celui d'à-côté. Mais c'est sans compter avec des passagers n'ayant pas réservé. Le combat pour garder son espace prend des formes parfois très rudes.
Park Hyoung-su est un auteur à part. Original et totalement décalé. Je ne me souviens pas avoir lu de nouvelles aussi étranges, bizarres depuis un petit moment. Ses histoires peuvent partir de faits assez banals et très vite dériver vers de l'étonnant, de l'extravagant, du farfelu, du fantasque voire du fantastique. Et malgré cela ou fort de cela, il parvient à faire jaillir des questionnements bien réels sur la vie de couple, la solitude, la fatalité, le choix qui détermine une vie ou la succession d'événements subis, la fatuité, la grandeur d'âme, la recherche de la puissance, du pouvoir, de la domination, la réussite à tout prix même et surtout au détriment des autres, le prix d'une vie, la condition humaine pourquoi certains réussissent et d'autres tentent de survivre, ...
Park Hyoung-su construit ses histoires et tirant un fil jusqu'au bout, jusqu'à l'absurde, jusqu'à l'irréalité, jusqu'à ce qu'on peut qualifier de fantastique. Le lecteur se retrouve très vite dans un monde loufoque, ubuesque, décalé à la limite du surréalisme (on pourrait penser parfois qu'il use de certaines techniques d'écriture du mouvement surréaliste l'emmenant loin, très loin et nous avec), délirant, burlesque, ...
Un auteur qui surprend et comme cette année est l'année France-Corée, ce pays sera l'invité d'honneur du Salon du livre de Paris (rebaptisé Livre Paris) et qui se déroule en ce moment même -courez-y vite-, une bonne idée pour découvrir sa littérature.
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