"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C’est à l’occasion d’une rencontre VLEEL que j’ai découvert Hélios Azoulay. Que je qualifierais d’artiste incroyable. Il est écrivain, poète, musicien, compositeur, peintre et propose un univers riche et singulier. Si, comme moi, vous ne connaissez pas la musique incidentale, je vous invite à en faire la recherche sur Youtube. Étant clarinettiste moi-même, j’ai été forcément intéressée par ce qu’il propose. Quant à ses ouvrages, ils abordent des thèmes graves et pourtant on y trouve de l’humour.
Il a publié aux éditions du Rocher un roman et en parallèle un recueil où il raconte l’histoire de Tommy, dont le père, caricaturiste, a caché 52 dessins pour lui lorsqu’il était enfermé dans le camps de Terezin en 1944. Ces aquarelles sont conservées au musée juif de Berlin et enfin publiées en France. Une œuvre unique !
Ces deux ouvrages se répondent. Dans le roman, le personnage principal est un compositeur déporté dans un camp. A son arrivée, ses partitions disparaissent de sa valise, comme la plupart de ses effets personnels. Sa musique est tout pour lui. Il a tout perdu. Alors il note sur des petits papiers tout ce qu’il voit. C’est le journal de ses yeux. Par la force des choses il renonce à la musique et se rapproche de la littérature. L’art est une forme de résistance. C’est un roman très poétique. J’ai relevé nombre de petites phrases qui « infusent ».
La deuxième partie du roman peut difficilement être résumée. Il s’agit davantage d’une atmosphère que l’auteur réussit à créer. C’est un texte puissant et fort. On retrouve des références à des poèmes, notamment celui du Dormeur du Val de Rimbaud.
Les dessins de Bedrich Fritta réalisés pour les 3 ans de son fils, Tommy, sont de jolies aquarelles, qui fourmillent de détails. Ils avaient été enterrés dans une caisse métallique. Il meurt à Auschwitz et son fils survit. C’est l’héritage de Tommy. A sa mort en 2015, ces dessins ont été partagés avec d’autres enfants. Hélios Azoulay nous raconte l’histoire incroyable de ce cadeau pour Tommy. C’est bouleversant.
Que d’émotion à la lecture de ce court recueil. Ces dessins de Bedrich Fritta pour son jeune fils Tommy ont été réalisés dans le camps de Terezin. Cinquante-deux aquarelles découvertes après guerre là où elles avaient été cachées, avec d'autres dessins de cet artiste et d'autres avec qui il avait été contraint de travailler pour les nazis.
Fritta a fait ce recueil pour son fils interné dans le camp avec lui et sa femme. Une couverture en sac à pomme-de-terre, ce petit livre carré contient des dessins en forme de cadeau d'anniversaire, de cadeau de vie, souvenir d'un père aimant qui espère que son fils sortira vivant de l'horreur qu'ils vivent au quotidien.
Les artistes internés devaient travailler au service des nazis pour réaliser des plans, dessins, graphiques, tableaux. Mais ils ont également utilisé leur art pour laisser des traces et réaliser les dessins interdits qui pouvaient leur coûter cher, et qui leur ont coûté la vie pour la plupart.
Le 17 juillet 1944 après la découverte de quelques uns de ces dessins interdits, Bedrich Fritta, Leo Hass, Ferdinand Bloch, Norbert Troller et Otto Ungar sont arrêtés, torturés, puis en octobre déportés vers Auschwitz. Fritta meurt là-bas, mais Leo survit, il a donné sa parole, il va s'occuper de Tommy.
C'est aussi Leo qui revient au camp de Terezin pour retrouver et sauver les dessins qui sont toujours dans leurs cachettes. C'est à cette occasion qu'il découvre le livre de Tommy.
Avec sa femme, ils adoptent Tommy et l’élèvent comme un fils. Il remet ce livre à Tommy pour ses dix-huit ans. Tommy est décédé en 2015, mais à travers son livre, c'est son histoire et celles des hommes artistes de Terezin qui se prolonge à travers le temps pour ne jamais oublier.
Un livre comme un miracle, le don d'un père à son fils à travers la mort, un père qui dessine l'amour, la vie, l'espoir.
Le livre de Tommy est ici complété par les superbes textes d' Hélios Azoulay, empreints de justesse, pudeur, sincérité, et d'une grande émotion pour dire ce qui a été.
https://domiclire.wordpress.com/2023/02/24/pour-tommy-22-janvier-1944-helios-azoulay-et-bedrich-fritta/
J’ai trouvé ce roman très beau.
C’est l’histoire bouleversante d’un musicien juif ne pouvant plus ni jouer ni composer de la musique et qui comble sa souffrance par l’écriture…..
Écriture tantôt poétique, tantôt incisive, parfois drôle, remplie de tristesse, frisant la folie…..
L’histoire est tellement forte, l’auteur réussit à faire passer tellement d’émotions dans un si court roman. L’écriture est originale, parfois minimaliste mais c’est justement sa force, la force des mots et de l’émotion……
L’écriture comme seule issue pour échapper à la folie et à l’horreur des ghettos, des camps de concentration, à toutes les humiliations que la guerre a fait subir à tous les juifs.
Très émouvant ❤️
Un très court texte qui m’a laissé perplexe.
Hélios Azoulay donne la parole à un musicien juif prisonnier dans un ghetto. C’est avec autodérision que celui-ci raconte son enfermement puis sa rocambolesque évasion. Tout ayant déjà été dit sur ce sujet, j’imagine que l’auteur a préféré le mode humoristique pour s’exprimer. Il reste dans l’allusion et cela fonctionne très bien. On sourit et pourtant on sait l’horreur qui se cache derrière la légèreté.
Le musicien est aussi poète, comme il ne peut plus composer il note sur de tout petits morceaux de papier épars des bouts de phrases, des réflexions comme ça lui vient. L’auteur les rassemble et nous les livre, au cours du récit, dans des pages sans logique, absurdes parfois, mais poétiques.
L’écriture de Hélios Azoulay est atypique. Son récit n’est pas désagréable à lire mais, pour moi, il ne raconte rien de nouveau.
https://ffloladilettante.wordpress.com/2021/10/27/juste-avant-deteindre-de-helios-azoulay/
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