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Gwenaelle Lenoir

Gwenaelle Lenoir
Spécialiste du Proche et du Moyen-Orient, du monde arabe et de l’Afrique orientale, Gwenaëlle Lenoir est journaliste indépendante.

Articles en lien avec Gwenaelle Lenoir (1)

Avis sur cet auteur (23)

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    Couverture du livre « Camera obscura » de Gwenaelle Lenoir aux éditions Julliard

    Alex-Mot-à-Mots sur Camera obscura de Gwenaelle Lenoir

    J’ai aimé le texte en exergue : le photographe existe vraiment mais il doit rester caché. Nous ne connaitrons jamais son nom ni dans quel pays il a vécu.

    Rien n’est jamais dit de front, le narrateur use de périphrases pour parler de l’armée (les pantalons de tergal, les cheveux gominés), de...
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    J’ai aimé le texte en exergue : le photographe existe vraiment mais il doit rester caché. Nous ne connaitrons jamais son nom ni dans quel pays il a vécu.

    Rien n’est jamais dit de front, le narrateur use de périphrases pour parler de l’armée (les pantalons de tergal, les cheveux gominés), de son supérieur (Moustache frémissante), des fourgons rouillés qui transportent sa cargaison de suppliciés.

    Le narrateur est photographe dans une morgue de la capitale et chargé de photographier les visages des morts de la veille. Au début du récit, ils sont peu nombreux, puis leur nombre va croissant, beaucoup trop au fur et à mesure du soulèvement populaire.

    J’ai senti la peur monter, car le narrateur prend des risques en divulguant les photos qu’il a prise.

    J’ai aimé son amour pour sa femme Ania qui l’encourage a avoir des rapports sociaux et à continuer ses divulgations. J’ai aimé son amour pour ses enfants Najma et Jamil qu’il ne peut voir autant qu’il veut. J’ai aimé son amour de son pays aux milles senteurs et saveurs.

    Au fur et à mesure que les corps s’accumulent, la capitale devient une fournaise, l’atmosphère devient irrespirable, les employés doivent porter leur uniforme, ils sont de plus en plus fouillés, l’étau se ressert.

    Il est maintes fois répété que le plus petit changement apporte le soupçon qui peut vous être fatal, que quiconque n’a pas le bon protecteur peut tomber en disgrâce, que seul le clan du président continue de vivre bien.

    J’ai aimé les manifestants désignés comme ceux qui chantent et qui dansent.

    J’ai aimé que le narrateur fasse voyager les morts sur sa clé USB, et que la liste des premiers morts soit si importante pour lui.

    Un texte fort sur un homme comme les autre qui se révolte contre le pouvoir en place qui a perdu le sens de la mesure. Un homme qui risque sa vie pour témoigner des mensonges du président et de ses hommes.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la clé USB d’abord caché dans les gâteaux à la fleur d’oranger confectionnés par Ania.

    https://www.alexmotamots.fr/camera-obscura-gwenaelle-lenoir/

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    Couverture du livre « Camera obscura » de Gwenaelle Lenoir aux éditions Julliard

    Jasper GARP sur Camera obscura de Gwenaelle Lenoir

    Camera obscura , c’est le témoignage glaçant d’un photographe à qui on demande de photographier l’horreur
    Lui n’a nul besoin d’aller vers elle tel un photographe de guerre, envoyé par son journal. Non, l’horreur lui est apportée quotidiennement par camion.
    Son métier, c’est de photographier...
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    Camera obscura , c’est le témoignage glaçant d’un photographe à qui on demande de photographier l’horreur
    Lui n’a nul besoin d’aller vers elle tel un photographe de guerre, envoyé par son journal. Non, l’horreur lui est apportée quotidiennement par camion.
    Son métier, c’est de photographier les cadavres qui arrivent à l’hôpital ; morts naturelles, morts accidentelles.
    Un jour , 4 cadavres mutilés arrivent en même temps , puis chaque jour apporte son lot de cadavres . De plus en plus. La morgue de l’hôpital ne suffit plus. Les cadavres sont jetés sur le sol.
    Un pays assassine ses enfants. Son pays est une dictature, de père en fils.
    Un pays où on ne doit surtout pas poser de questions . Trop dangereux
    Un pays où l’on apprend petit à ne pas dévisager les gens , un regard peut vous jeter en prison
    Un pays où méfiance et dissimulation sont le quotidien du peuple
    L’horreur de ces assassinats d’Etat le bouscule dans ses convictions. Un jour il fait un choix qui va bouleverser sa vie . Il va prendre des risques énormes pour que le monde sache.
    Camera obscura fait froid dans le dos car il s’agit d’une histoire vraie. . L’histoire d’un homme qui ne se posait pas de questions , formaté comme son père avant lui et ses enfants après lui par un régime dictatorial .On ne conteste pas , on ne proteste pas
    Mais un jour , le grain de sable , le questionnement et l’homme devient héros parce que les morts le méritent.
    « Camera obscura » nous informe et nous fait réfléchir . Le totalitarisme est à nos portes. La democratie , lorsqu’elle ne recule pas, est malmenée .

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    Couverture du livre « Camera obscura » de Gwenaelle Lenoir aux éditions Julliard

    Ghislaine Degache sur Camera obscura de Gwenaelle Lenoir

    Camera obscura est un roman magistral, bouleversant et poignant, absolument sidérant !
    Gwenaëlle Lenoir prévient dès le départ que le personnage principal du roman, photographe militaire, est réel, qu’il est vivant mais vit caché quelque part en Europe. Si les atrocités décrites sont avérées,...
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    Camera obscura est un roman magistral, bouleversant et poignant, absolument sidérant !
    Gwenaëlle Lenoir prévient dès le départ que le personnage principal du roman, photographe militaire, est réel, qu’il est vivant mais vit caché quelque part en Europe. Si les atrocités décrites sont avérées, les faits documentés, la voix de celui dont le nom de code est César est la propre voix de l’autrice.
    Même si le pays où se déroulent les faits n’est jamais nommé, c’est de toute évidence de la Syrie dont il s’agit.
    Gwenaëlle Lenoir, journaliste indépendante spécialiste de l’Afrique orientale et du Proche et Moyen-Orient s’est glissée avec une maestria hors-norme dans la tête de César, de son enfance à son exfiltration.
    Cet homme dont l’enfance a été belle, est marié à Ania et il est père de deux enfants Najma at Jamil de huit et cinq ans.
    Son travail consiste à photographier les corps qui arrivent à la morgue de l’hôpital militaire. Il a pris cette fonction quand Abou Georges est parti en retraite.
    Très ponctuel, très méticuleux et très discret, il est surpris, un jour, par l’arrivée de quatre corps. « Ça faisait beaucoup pour un matin de printemps ». Il essaie pourtant de ne pas trop se poser de questions.
    Les jours suivants, d’autres corps arrivent et d’autres encore, toujours plus. Jamais il n’avait reçu autant de corps en même temps à l’hôpital, des corps massacrés, avec aux poignets, des étiquettes qui mentaient, des certificats officiels qui mentaient. Il est terrifié par ces corps torturés qui s’amoncellent et qui le poursuivent jusqu’à chez lui. Il ne peut plus fermer les yeux car il n’y a plus de doute...
    Jour après jour, il va continuer à envoyer les photos réglementaires mais, la peur au ventre, va emporter la carte mémoire dans sa sacoche au milieu des gâteaux secs à la fleur d’oranger préparés par sa femme auxquels il n’a pas touché : « Je n’ai pas le droit d’arrêter le voyage des morts… Il faut que les morts parlent parce que nous, les vivants, nous ne pouvons pas parler. Ils ont cousu nos lèvres et arraché nos langues... »
    Il finit par ne plus supporter et va alors, par l’intermédiaire de Abou Georges être mis en contact avec un réseau de patriotes qui enverront ces renseignements en lieu sûr à l’étranger pour les montrer un jour au monde entier et à un tribunal pour précipiter la fin du tyran.
    Gwenaëlle Lenoir, dans un style limpide et percutant, montre comment un homme ordinaire, photographe légiste, s’est retrouvé archiviste de l’horreur des prisons, comment sa vie paisible a basculé dans l’horreur. Elle raconte le cheminement d’un homme qui au fil de ce qu’il voit et vit va se détourner du chemin balisé qui lui était tracé pour entrer en résistance, une résistance désespérée face à un régime totalitaire monstrueux dépourvu de toute humanité.
    Le questionnement de cet homme nous permet de pénétrer au cœur d’un peuple opprimé, où chaque parole, chaque regard peut être interprété et où chaque personne peut être un moukhabarat, faire partie des services secrets et vous dénoncer.
    J’ai été saisie par le courage que déploie cet homme, malgré l’angoisse d’être démasqué et l’effroi qu’il ressent à la perspective de ce qui pourrait arriver à sa famille. Je n’ai pu qu’être admirative du cran dont il fait preuve en emportant sur lui cette clé USB, afin de témoigner des atrocités subies par son peuple et que ces morts puissent parler, et de la force qu’il affiche à ne pas céder à la facilité, à la pression de l’argent et des honneurs, en entrant dans le camp des dominants.
    J’ai trouvé extrêmement émouvant la manière dont il cache la carte mémoire dans le sachet de biscuits confectionnés par Ania, un geste chargé de symboles.
    Par le biais de ce photographe militaire qui n’avait jamais remis en cause l’ordre établi mais qui voyant son pays s’abîmer dans la terreur va oser se lever et mettre consciemment sa vie en danger, Gwenaëlle Lenoir, tout en décryptant avec talent les atrocités commises, rend ici un vibrant hommage à toutes celles et tous ceux qui ont osé et osent se dresser face à un régime qui impose force et silence. Il est cependant difficile de ne pas être pessimiste et désespéré face à l’inhumanité de ces régimes totalitaires.
    Ce récit poignant et bouleversant nous amène à nous interroger sur ce que nous-mêmes aurions fait en lieu et place de César….
    Comment cet homme peut-il survivre aujourd’hui sans sombrer dans la folie après avoir côtoyé et photographié tant d’ horreurs ?
    Camera obscura est un roman que chacun devrait lire pour se faire une idée de la barbarie dont peuvent faire preuve les régimes totalitaires.
    Gwenaëlle Lenoir a su aborder dans un style clair et vif, plein de sensibilité et d’humanité un sujet dur mais hélas contemporain. Une lecture nécessaire !...
    Lire la suite et la chronique illustrée ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/

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    Couverture du livre « Camera obscura » de Gwenaelle Lenoir aux éditions Julliard

    Joëlle Buch sur Camera obscura de Gwenaelle Lenoir

    Le narrateur est photographe à l’hôpital militaire. Il photographie les cadavres qui arrivent à la morgue pour joindre des photos à leur dossier. Il raconte avec calme sa vie, ce qu’il a vu et ce qui l’a poussé à se poser des questions sur les dirigeants de son pays. C’est surtout la peur qui le...
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    Le narrateur est photographe à l’hôpital militaire. Il photographie les cadavres qui arrivent à la morgue pour joindre des photos à leur dossier. Il raconte avec calme sa vie, ce qu’il a vu et ce qui l’a poussé à se poser des questions sur les dirigeants de son pays. C’est surtout la peur qui le retient d’agir et de réagir. Mais quand les corps se font de plus en plus jeunes et torturés, puis que certains lui sont familiers, il ne peut plus laisser faire sans amasser des preuves au péril de sa vie et de celle de sa famille. On ne connaît pas son nom ni celui de son pays dans le roman mais il s’agit de la Syrie.
    Il décrit un pays régi par la peur et contraint à se taire :
    « Il faut que les morts parlent parce que nous, les vivants, nous ne pouvons pas parler. Ils ont cousu nos lèvres et arraché nos langues, il y a des décennies. Ils ont commencé par faire taire nos parents, nos parents nous ont fait taire et nous faisons taire nos enfants. »
    En plus d’être angoissant, ce roman est perturbant car il pousse le lecteur à se poser des questions. Qu’est-ce que j’aurais fait à la place de cet homme ? Ce qui est encore plus troublant, c’est que ce photographe existe réellement et que les faits sont avérés. Il est connu sous le nom de code César.
    J’ai lu ce roman dans le cadre du Prix Orange du Livre 2024. Je me réjouis qu’il vienne d’obtenir le Prix Relay des voyageurs lecteurs et soit mis en avant. Un livre dont je vous recommande la lecture même si le sujet peut paraître plombant. Pour ma part, je n’ai pas pu le lâcher avant sa fin. Il m’a marquée à l’instar d’un coup de poing littéraire. Si vous aimez être bousculé par vos lectures, celle-ci ne vous laissera pas indifférent ! L’écriture de Gwenaëlle Lenoir est concise, sobre et efficace. Lisez les premières pages et vous serez pris dans les tourments du personnage sans pouvoir le quitter avant de connaître l’issue.

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