Désir d'immortalité et quête de sens, l'interview de Frédéric Beigbeder pour "Une vie sans fin"...
Désir d'immortalité et quête de sens, l'interview de Frédéric Beigbeder pour "Une vie sans fin"...
On peut se jeter dessus les yeux grands ouverts : le nouveau Beigbeder est bon, très bon, même.
La revue de presse livres vous dit tout ce qu’il faut savoir — et emporter — avant l’été !
En février, Rahmatou Sangotte a accepté d'être notre lectrice du mois, à vous de la découvrir...
Avec ses allures de dandy dilettante, le presque sexagénaire Frédéric Beigbeder est, non seulement un auteur prolifique avec une quarantaine de livres à son actif (romans et essais), mais aussi un lecteur passionné.
Après « Bibliothèque de survie » (2021) dans lequel il dévoilait le top 50 de ses romans préférés, il nous livre une plongée au cœur du paysage littéraire francophone en offrant 281 entrées correspondant au même nombre d'autrices et d'auteurs qui lui sont contemporains (c'est-à-dire toujours vivants) sur lesquels il livre un avis forcément subjectif en décochant des flèches parfois assassines et pas toujours justifiées selon moi (chaque fiche est agrémentée d'émoticônes permettant de définir le style de l'écrivain : entre les « américanisés » et les « transfuges du polar », la palette est large).
Je pense à Jean-Baptiste Del Amo sur lequel pleuvent des adjectifs – indigeste, grandiloquente, boursouflé – cruels. Ayant lu trois de ses romans (« Une Éducation libertine », « Règne animal » et « Le Fils de l'homme »), d'autres qualificatifs me viennent à l'esprit : puissance, sensualité, flaubertien (je pense surtout à la correspondance de l'ermite de Croisset).
« Un Certain M. Piekielny » de François-Henri Désérable à propos duquel le critique écrit « l'idée est plus forte que le résultat, là encore par flemme », est pour moi un récit au style léché, avec du souffle et de l'émotion qui sort de l'oubli un homme ordinaire disparu dans la Shoah, comme le fit Romain Gary.
Quant au « trop correct » Laurent Gaudé, son roman « Eldorado » propose, selon Frédéric Beigbeder, un « scénario prévisible », des « personnages manichéens » et « une morale généreuse ». À l'inverse, je trouve que la fiction peut-être un meilleur outil qu'un documentaire pour décrire le drame humain des migrants.
En revanche, je rejoins l'ancien publicitaire lorsqu'il dézingue des plumes encensées par les médias pour des raisons qui m'échappent.
Quelques exemples : Olivier Adam qui « semble revenu de tout sans être allé nulle part », David Foenkinos, « digne successeur d'Alexandre Jardin dans le domaine de la mièvrerie démagogique », Alexis Jenni...
A contrario, je me rallie à ses avis sur des auteurs qui me sont chers : Pierre Assouline, Florence Aubenas, Emmanuelle Bayamack-Tam, Anne Berest, Virginie Despentes, Mathias Énard, Jérôme Garcin, Iegor Gran, Michel Houellebecq (« le meilleur d'entre nous »), Philippe Jaenada, Lola Lafon, Marie-Hélène Lafon, Philippe Lançon et son magnifique « Lambeau », Jérôme Leroy, Alain Mabanckou, Laurent Mauvignier, Mohamed Mbougar Sarr, Richard Millet le cancelé, Tierno Monénembo, Marie Ndiaye, Abel Quentin, Bernard Quiriny, Atiq Rahimi, Vincent Ravalec, Yasmina Reza, Blandine Rinkel, Monica Sabolo, Lydie Salvayre, Joann Sfar, Leïla Slimani, Joy Sorman, Jean-Philippe Toussaint, Lyonel Trouillot, Marin de Viry, Éric Vuillard, Marc Weitzmann.
Cependant, je m'étonne que certains auteurs ne figurent pas dans ce dictionnaire – Sorj Chalandon et Richard Morgiève – et que certains livres ne ne soient pas cités pour illustrer les chroniques des auteurs.
Pourquoi avoir omis « Les Derniers Indiens » alors qu'il est certainement l'un des meilleurs romans de Marie-Hélène Lafon ? De même, « Le Dernier bain de Gustave Flaubert » de Régis Jauffret aurait mérité d'être mentionné, tout comme « Corniche Kennedy » de Maylis de Kerangal.
Quoi qu'il en soit ce dictionnaire a la grande vertu de donner envie de lire des auteurs connus dans lesquels nous ne nous sommes jamais plongés et d'autres dont nous ignorions l'existence.
Grâce à ses fulgurances et à son humour, il est très plaisant à lire.
EXTRAITS
La haute littérature n'est rien d'autre qu'une quête de la clarté dans l'ombre.
Seul le pessimisme nous guérit du manichéisme.
https://papivore.net/documentaire/critique-dictionnaire-amoureux-des-ecrivains-daujourdhui-frederic-beigbeder-plon/
L'un des plus grands mégalos que la littérature française est connu. En le lisant avec le cynisme qui colle à la peau de son auteur, on peut néanmoins prendre un réel plaisir à suivre la vie foutraque de cet égoïste qui se prend pour un dandy.
Vraiment pas convaincue par cet exercice stylistique, et même souvent agacée par la misogynie qui affleure dans nombre d'anecdotes de ce journal. Ce qui le sauve ce sont quelques bons mots, des fulgurances, et de belles citations. Mais j'avoue avoir eu du mal à m'intéresser à la vie de son personnage, son double, trop superficiel et autocentré à mon goût, malgré l'apparente autodérision à l'œuvre. J'ai failli lâcher plusieurs fois le récit, mais je me suis accrochée. Sans être vraiment récompensée hélas !
Octave est un petit génie créatif qui bosse dans le secteur publicitaire. Le moindre des slogans qu’il invente lui rapporte une fortune, qui lui permet de se vautrer dans un monde de luxe et de luxure avec alcool, coke et sexe tarifé en veux-tu en voilà. Octave a tout, sauf ce qui ne s’achète pas, et notamment : un sens à sa vie.
A 33 ans, c’en est trop, il décide de se prendre en main et de quitter le milieu creux, vain et bling-bling de la pub, qu’il exècre et vomit depuis trop longtemps. Mais Octave ne veut pas démissionner, il veut se faire virer (parachute doré inclus). Et pour cela, il n’a rien trouvé de mieux que d’écrire un livre dans lequel il flingue le secteur publicitaire, ses acteurs, son hypocrisie et ses millions jetés par les fenêtres.
99 francs est donc un roman plus ou moins autobiographique dans lequel l’auteur tire un portrait au vitriol de la société d’hyper-consommation et de l’interdépendance entre ceux qui la créent et ceux qui la subissent à leur insu (ou pas).
La critique n’est pas neuve, mais cependant intéressante dès lors qu’elle vient de quelqu’un qui connaît de l’intérieur ce milieu peu ragoûtant. Mais après quelques chapitres percutants dans lesquels le sens de la formule de l’auteur fait mouche, on finit par tourner en rond, dans une surenchère de cynisme, d’excès en tous genres, de vulgarité, d’obscénité et de name-dropping. Et puis, quel est le but de l’auteur ? Se racheter une conscience en crachant généreusement dans la soupe ? Sa démarche est-elle sincère et honnête, ou n’est-elle, comme toute pub, que poudre aux yeux et écran de fumée ?
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