Désir d'immortalité et quête de sens, l'interview de Frédéric Beigbeder pour "Une vie sans fin"...
« La vie est une hécatombe. 59 millions de morts par an. 1,9 par seconde. 158 857 par jour. Depuis que vous lisez ce paragraphe, une vingtaine de personnes sont décédées dans le monde - davantage si vous lisez lentement. L'humanité est décimée dans l'indifférence générale.
Pourquoi tolérons-nous ce carnage quotidien sous prétexte que c'est un processus naturel ? Avant je pensais à la mort une fois par jour. Depuis que j'ai franchi le cap du demi-siècle, j'y pense toutes les minutes.
Ce livre raconte comment je m'y suis pris pour cesser de trépasser bêtement comme tout le monde. Il était hors de question de décéder sans réagir. » F. B.
Contrairement aux apparences, ceci n'est pas un roman de science-fiction.
Désir d'immortalité et quête de sens, l'interview de Frédéric Beigbeder pour "Une vie sans fin"...
On peut se jeter dessus les yeux grands ouverts : le nouveau Beigbeder est bon, très bon, même.
Les romans indispensables de cette rentrée littéraire de janvier 2018
Dans une vie pleine d'excès, à 50 ans, Beigbeder s'interroge sur son futur et surtout sur sa mort. Il va alors tout faire pour savoir s'il peut jouer avec celle-ci, comme il a joué avec ses plaisirs tout au long de sa vie.
Cet ouvrage présente ses rencontres avec d'éminents scientifiques, les différentes techniques afin de "rajeunir" son corps, la vie privée de l'auteur (sa nouvelle compagne, plus jeune et donc en meilleure forme; sa fille également plus en jambe que lui). Cela amène Beigbeder à nous dévoiler sa réflexion de Beigbeder sur la mort, mais également sur les années qui marquent les corps.
Toujours de manière très directe, cela vous permettra de vous pencher sur ce sujet avec un bel angle de réflexion. Le temps qui passe est-il toujours un fardeau dur à porter ? Rien n'est moins sûr en avançant dans le livre.
Je reste partagée, à la fois c'est Beigbeder.
J'ai accroché au début, j'ai été bluffée par sa théorie relative au phénomène du selfie; elle vaut son pensant d'or. Et puis, ... c'est trop long, il étale, il s'écoute.
C’est dans une drôle d’aventure que s’est lancé Frédéric Beigbeder. Venant de passer la cinquantaine, père d’une petite Romy, il décide d’explorer toutes les possibilités d’éviter l’inéluctable : la mort.
Au départ, je n’avais pas très envie de lire cet auteur célèbre pour sa vie très agitée, vie dont il ne fait d’ailleurs pas mystère tout au long du livre. Son statut d’animateur vedette de la télévision ne plaidait pas non plus en sa faveur. Heureusement, ses récentes chroniques hebdomadaires sur ma radio favorite, France Inter, avaient fait remonter sa côte… Alors, je me suis plongé dans Une vie sans fin.
Dès le début, j’ai été séduit par le style très direct, la franchise du propos et toutes les anecdotes qui jalonnent le récit. Malgré tout, j’ai trouvé l’ensemble un peu long surtout durant la cure du côté de Klagenfurt puis lors des entretiens avec les pontes médicaux des États-Unis.
Frédéric Beigbeder a vraiment rencontré ces personnages et il faut lui rendre hommage pour cette vulgarisation qui effraie tout de même.
Il y a aussi Pepper, le robot, qui nous montre concrètement ce qui peut arriver aujourd’hui, des évolutions que l’être humain maîtrise à peine mais qui sont bel et bien lancées.
Une vie sans fin est un livre intéressant, passionnant parfois, amusant aussi et finalement très instructif.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Frédéric, le personnage principal du roman, est animateur vedette du « Chemical show » sur Youtube et plutôt fêtard, couche-tard, consommateur de produits illicites à gogo. Il a 50 ans, ses parents ont des ennuis de santé, tout lui donne des raisons de s’inquiéter.
De plus, sa fille, Romy, un jour, lui dit : « Papa, j’ai pas envie que tu meures. » et lui de répondre : « T’inquiète pas chérie, à partir de maintenant, plus personne ne meurt. » Il ne lui reste plus qu’à tenir cette promesse inconsidérée pour Une vie sans fin…
La première étape de sa quête d’éternité consiste en un check-up chez le Dr Saldmann, médecin préféré des stars, à Paris XVe. Il rencontre ensuite la psychanalyste, Mme Enkidu. Usant de sa notoriété, il entreprend ensuite un petit tour du monde accompagné de sa fille pour rencontrer tous les plus éminents spécialistes chargés de nous rendre quasi immortels.
Ce périple le conduit à Genève où il rencontre Léonore, biologiste suisse, qu’il veut aussitôt épouser et avec qui il veut avoir un enfant très vite. Ils se rendent ensuite à Jérusalem, en Autriche, à New York, à Boston, à San Diego en Californie et à Monterey, au sud de San Francisco.
C’est à la fois très drôle et extrêmement sérieux. De plus, l’arrivée de Pepper, un robot ultra-perfectionné, offert à Romy pour lui tenir compagnie lors des entretiens, apporte un supplément d’humour et une approche de l’intelligence artificielle.
Frédéric Beigbeder nous livre un roman qui se situe entre le réel et le fictif. Il nous permet de prendre connaissance de tout un tas de données scientifiques véridiques relativement mises à notre portée. Cependant, toutes ces expériences en cours ou à venir nous font parfois un peu froid dans le dos. Si des solutions apparaissent possibles dans un plus ou moins proche avenir pour prolonger la vie, ce sera seulement à la portée des plus fortunés, comme toujours.
En résumé, j’ai beaucoup aimé l’humour présent tout au long de ce roman ; j’ai également beaucoup appris sur les travaux en cours et les futures possibilités pour améliorer la santé mais si j’ai été vraiment très emballée par le début, j’ai été un peu lassée ensuite par toutes ces pérégrinations. Je retiendrai surtout l’immense amour d’un père pour ses enfants.
Coup de chapeau enfin pour la couverture du livre, très originale et attirante qui permet de le repérer partout, immédiatement.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Qu'est-ce que je me suis amusée à lire le dernier livre de Beigbeder ! J'ai trouvé qu'il illustrait parfaitement les fameuses phrases de Woody Allen : « Tant que l'homme sera mortel, il ne sera jamais véritablement décontracté. », ou « Je n'ai pas peur de la mort mais quand elle se présentera, j'aimerais autant être absent. »
Le personnage principal, Frédéric, est animateur du « chemical show » sur Youtube où il s'agit, après avoir demandé aux invités de piocher au hasard un cacheton dans un récipient (Ritaline, Methadone, Captagon, Xanax...), de s'engueuler, de gerber, de baver etc, etc... en public, évidemment.
Un peu fatigué de tout cela, un jour, notre animateur vedette prend conscience qu'il a atteint la cinquantaine et cet amer constat l'angoisse terriblement. Lui qui était plutôt fêtard, couche-tard, consommateur de produits illicites à gogo se rend compte qu'il a vieilli : « Jusqu'à 50 ans, on court dans la foule. Passé cet âge, on est un peu moins pressé d'avancer. Autour de soi l'on distingue moins de monde, et devant, un précipice béant. Ma vie s'est amenuisée. Je sens bien que mon cerveau est plus jeune que mon corps. Je me fais battre au tennis 6-2 par mon neveu âgé de douze ans. Romy sait changer les cartouches de mon imprimante ; j'en suis incapable. Je mets trois jours à récupérer après une soirée tequila. J'ai atteint l'âge où on a peur de se droguer : on sniffe des « pointes » à la place des « poutres » d'antan. On a tout le temps l'air coincé parce qu'on se retient de faire un AVC du visage. On boit des verres de jus de pomme avec des glaçons pour faire croire que c'est du whisky. On ne se retourne plus sur les filles dans la rue car on craint d'attraper un torticolis. Dès qu'on veut surfer sur la mer, on chope une double otite. Chaque nuit, on se réveille une ou deux fois pour aller uriner. C'est aussi cela les joies de la cinquantaine : si on m'avait dit qu'un jour j'attacherais ma ceinture de sécurité à l'arrière des taxis ! »
Dur est aussi de constater que les potes du même âge avec qui il faisait la teuf ont vieilli eux aussi : il les reconnaît à peine : « Ma génération est passée en un clin d'oeil de l'inconséquence à la paranoïa. J'ai l'impression que le changement a eu lieu en une nuit : soudain tous mes potes destroy des années 80 ne jurent plus que par la nourriture bio, le quinoa, le véganisme et les randonnées à vélo. »
Effrayant, non ?
52 ans… On bascule…
Et quand on n'a même pas l'aide de Dieu, il faut l'avouer, c'est plus dur de penser à la mort : « J'appartiens à la première génération humaine élevée sans patriotisme, ni orgueil familial, ni racines profondes, ni appartenance locale, ni croyance particulière... »
Donc, il ne reste qu'une solution : prendre son courage à deux mains et réfléchir.
Calculons, si vous le voulez bien. (Les jeunes, arrêtez de rire, vous y passerez vous aussi!) L'espérance de vie en France est de 78 ans, il reste donc à Frédéric (qui a fait le calcul comme un grand) « vingt-six ans, soit 9490 jours à vivre. » « Il faudrait m'inventer un calendrier de l'avent avec 9490 fenêtres à ouvrir. »
C'est bien de garder un peu d'humour mais je ne suis pas sûre que cette précision mathématique aide à vivre…
N'empêche que notre animateur vedette a pris une décision : il ne mourra pas (lui et sa famille… les autres, il s'en fout…) « Soyons clair : je ne déteste pas la mort ; je déteste ma mort. » OK, on a bien compris. Alors, clairement, que fait-on face à cette hécatombe car les chiffres sont là : « ...59 millions de morts par an. 1,9 décès par seconde. 158857 morts par jour. Depuis le début de ce paragraphe, une vingtaine de personnes sont mortes dans le monde – davantage si vous lisez lentement… L'humanité est décimée dans l'indifférence générale. Nous tolérons ce génocide quotidien comme s'il s'agissait d'un processus normal. Moi, la mort me scandalise. Avant j'y pensais une fois par jour. Depuis que j'ai cinquante ans, j'y pense toutes les minutes. »
Et c'est là que notre Frédéric (vous verrez, on finit par bien le connaître!) décide de trouver LA solution : il prend ses cliques et ses claques et s'organise un petit tour du monde des spécialistes chargés de nous rendre (quasi) immortels et là, messieurs-dames, franchement, c'est très drôle (et en même temps, d'après ce que j'ai compris très sérieux, super documenté et tout et tout). Vous ne comprendrez pas forcément dans le détail toutes les explications sur le génome, les cellules iPS, la thérapie génique par CRISPR pour allongement des télomètres et régénérescence des mitochondries, le séquençage de l'ADN , les cellules souches etc, etc mais ne vous inquiétez pas, ce n'est pas grave ! On a l'impression d'être en pleine science-fiction mais je crois que c'est juste la réalité.
Bon, on commence par une visite chez le docteur Frédéric Saldmann (Le meilleur médicament, c'est vous… 550000 exemplaires vendus - vous en possédez bien un exemplaire, allez, avouez…), hôpital européen Georges-Pompidou, Paris. Fred s'offre un check-up complet (vous aurez même une reproduction de son scanner coronaire… ah, les auteurs actuels se mettent à nu !) assorti de quelques conseils : prenez note. (J'avoue qu'après cette lecture, mon caddie s'est subitement métamorphosé - ça durera le temps que ça durera mais grâce à ce bouquin, ma vie se verra-t-elle prolongée de quelques années, qui sait ? Merci Fred !) Au programme, des antioxydants : radis, raisins secs, quinoa, clémentines, pamplemousse, ail, amande, citron, carottes, tomates, brocolis, fenouil, poireaux, courgettes, aubergines. Avec ça, je vous fais gagner 10 ans au moins !
Après ce qui est à notre portée (quoique…), on s'envole vers : Genève, professeur Stylianos Antonarakis (séquençage du génome humain) : « Là est la grande nouveauté : avec la génétique, on n'attendra plus d'être malade pour se soigner. Le génome est le Minority Report de votre corps. », puis on redécolle direction l'hôpital hébraïque de Jérusalem pour un RV avec le docteur Yosi Buganim : lui, son truc, ce sont les cellules souches embryonnaires. Tant qu'on est là-bas, autant essayer de se convertir : au choix trois religions, vous devriez trouver chaussure à votre âme. On refait les valises pour l'Autriche cette fois: clinique Viva Mayr, Maria Wörth - meilleur centre de détox AU MONDE - je vous le dis tout de suite, financièrement, je ne pense pas que ce soit pour nous, enfin, pour moi en tout cas ! Des détails ? Détox digestive (on ne mange que des légumes), purge par ingestion de sel d'Epsom (selles fulgurantes précise l'auteur - merci de prévenir…), lavements du côlon, massages lymphatiques, stimulation électromusculaire, séance de respiration d'oxygène, thérapies nasales aux huiles essentielles etc, etc.
Bon, après ça, on n'est pas immortel mais ça rallonge un peu, paraît-il. (Tiens, je verrais bien le gars Woody Allen jouer ce rôle de névrosé frénétique, pas vous? Mais bon, c'est peut-être pas le moment, il a peut-être d'autres soucis !)
Allez, je vous laisse découvrir tout seul l'East River Lab de NY, le Wyss Institute de la Longwood Medical Area à Harvard, le Harvard Medical School de Boston, le Health Nucleus de San Diego en Californie. Là, comme vous l'aurez remarqué, je fais moins mon intéressante parce que point de vue explications, ça se corse… j'ai pas tout compris… Mais bon, vous voici armé pour vivre aussi longtemps que le rat-taupe nu, la baleine boréale et le singe capucin (qui vivent bien plus longtemps que leurs congénères, allez savoir pourquoi!)
Et puis, si rire permet de vivre plus longtemps, alors, la lecture de ce livre devrait vous allonger de quelques années la durée de votre existence : encore une fois, j'ai trouvé ce roman très drôle, j'ai appris (et oublié - Alzheimer?) plein de choses. Et puis ce Beigbeder (dont je n'avais rien lu), eh bien je l'ai trouvé fort sympathique - est-ce l'âge qui nous rapproche ? (comme m'avait dit un surveillant de mon collège que j'avais invité à me tutoyer : « Je ne peux pas, c'est générationnel… allez, prends-toi ça dans la tronche) - et même très touchant (le Fred). On dira ce qu'on voudra, je me suis bien amusée… par contre, depuis, les repas brocolis / blanc de poulet (sans sauce) font nettement moins rire les enfants...
LIREAULIT : http://lireaulit.blogspot.fr/
Il y a quelques années, j’avais croisé Frédéric Beigbeder lors d’un salon. Il m’avait alors dédicacé un de ses livres « 99 francs » qui depuis traîne dans ma PAL. Je n’ai jamais trouvé le temps de le lire et pourtant cet auteur me tente. En effet, à chacune de ses apparitions télévisuelles, le personnage me plait. Je voulais donc vérifier si ses écrits étaient du même acabit.
« Une vie sans fin » est une autofiction. Pensant avoir dépassé la fleur de l’âge, Frédéric Beigbeder se met en quête de solutions pour éviter l’inévitable. Il place son récit à une période récente de sa vie personnelle dans laquelle il a parcouru le monde afin d’emmagasiner des informations sur les moyens d’améliorer sa fin de vie. Entouré de sa famille, qui le soutient plus ou moins dans son aventure, il va rencontrer tous les spécialistes médicaux susceptibles de répondre à ses ambitions. Il nous entraîne aux quatre coins du monde où il va faire des rencontres enrichissantes et aussi vivre des scènes assez cocasses.
Mais sous ses airs de livre scientifique, cette histoire parle surtout du temps qui passe et de la peur de la mort. Comme l’auteur sent qu’il se rapproche de cette échéance, il va s’obstiner à contourner l’obstacle. Après avoir bien profité de sa jeunesse, il accuse le coup et devient nostalgique. Il a perdu son insouciance et la prise de conscience est d’autant plus dure.
J’ai passé un bon moment avec ce récit. Bien documenté, il m’a permis d’apprendre une multitude de choses sur la médecine de demain. La plume de Frédéric Beigbeder est très agréable, incisive par moments et surtout bourrée d’humour. Ses démonstrations techniques sont des fois un peu longues, alambiquées et on perd un peu le fil, mais son impertinence rattrape le lecteur avec des bons mots. Finalement, le livre est exactement comme je pensais, à l’image de son auteur : arrogant, érudit, au point d’en être parfois chiant, talentueux, insolent et drôle...c’est pour ça qu’on l’aime !
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