"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Octave Parango a été concepteur-rédacteur dans les années 1990, model scout dans les années 2.000 . Le voici qui découvre dans les années 2010 un nouveau métier...
Après 99 Francs sur la tyrannie de la publicité et Au secours pardon sur le marchandisation de la beauté féminine, ce nouveau roman satirique, hilarant et désespéré clôt la trilogie d'Octave Parango sur les aliénations contemporaines.
Tout est malheureusement vrai (et vécu) dans cette satire, hilarante et désespérée, des dérives de notre société de divertissement.
La jaquette de ce roman nous offre un beau smiley qui n'est autre que le titre du livre : L'homme qui pleure de rire.
Depuis août 2016, Frédéric Beigbeder proposait une chronique hebdomadaire dans la matinale de France Inter, jusqu'à ce jeudi 15 novembre 2018 où l'écrivain s'est totalement raté. Le récit s'ouvre donc avec la narration de cette fameuse chronique dont il a perdu le texte, qu'il a donc totalement improvisé et qui va lui coûter sa place sur France Inter.
C'est Octave Parango, son avatar romanesque, le narrateur du roman. Il va retracer sa nuit d'errance depuis la veille, 19 h jusqu'à son arrivée dans le studio à 7 h, un plan reproduisant sa trajectoire est d'ailleurs inséré au début du bouquin. C'est une nuit très agitée et très arrosée qu'il vit. Nous n'en sommes pas surpris car le goût pour la fête de Frédéric Beigbeder est bien connu de tous.
Tout en évoquant ce naufrage, il en profite pour régler ses comptes avec quelques animateurs. Un chapitre est même intitulé "Techniques de la chronique humoristique par Octave Parango" : quelques rudiments pour devenir comique radiophonique français en quatorze leçons. Il raconte aussi comment la patronne de "France Publique" l'a recruté et affirme que le rire est devenu obligatoire et nous en signale les dérives et les risques.
L'auteur s'épanche également sur ce qu'a été sa vie, sa jeunesse folle et la création en 1984 par cinq garçons de vingt ans qui s'ennuyaient, du Caca's Club : "L'appellation nous allait bien, à nous qui ne parlions que de caca, de pipi, de vomi, de cul, de bites, de chattes, d'alcool et d'herbes, tout en ayant des parents membres du CAC 40. Pour être franc, je dois confesser qu'à cinquante ans passés, je m'ennuie vite quand il n'est pas question de ces sujets".
Est évoqué aussi dans ce périple nocturne le premier acte des "gilets fluo" dans un Paris en feu comme l'est le Fouquet's.
Toujours adepte de la fête, du monde de la nuit, en quête de boissons alcoolisées et de substances illicites, c'est un homme amer, désabusé et désemparé par l'époque, qui n'a pas vu défiler les années, comme chacun de nous d'ailleurs, un homme presque désespéré qui se cache avec tout de même un gros motif de bonheur depuis qu'il est marié et père de famille.
Je retiendrai donc de ce livre le désarroi d'un homme.
Chronique à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Un roman qui se lit très vite. On y découvre l'envers du décor du monde de la radio. Le personnage principal est perdu dans une société qu'il ne comprend plus, il ne veut pas vieillir et accepter l'évolution de ses contemporains. Un livre drôle, poignant, piquant et qui fait réfléchir.
Octave Parango revient sous la plume de Frédéric Beigbeder pour un troisième opus toujours aussi décapant. Après avoir exploré les milieux impitoyables de la publicité et de la mode, c’est le monde du divertissement et de l’humour que l’auteur passe à la moulinette.
Chroniqueur humoristique dans la première matinale de France, Octave débarque un matin sans avoir préparé le moindre texte. Autant dire que ça ne va pas du tout plaire et qu’Octave est aussitôt prié d’aller exercer ses talents ailleurs.
Octave, double-miroir de l’auteur (est-il besoin de le préciser) retrace alors pour le lecteur la nuit qui a précédé sa prise d’antenne et son sabordage en direct. Un long périple à la fois drôle et désabusé qui lui donne l’occasion d’une analyse au scalpel de cette course effrénée au rire et à l’humour où tout est bon pour faire un bon mot, sans tenir compte de la véracité ou des conséquences des propos tenus.
Frédéric Beigbeder dissèque cette immunité qui donne le droit à toute personne de se moquer d’une autre du moment que la vanne est suivie d’un « mais c’est pour rire ! ».
Ce livre est à la fois désenchanté et totalement jubilatoire. Frédéric Beigbeder règle ses comptes avec ceux qui furent ses collègues mais ne s’épargne pas non plus dans cette satire désopilante
.
Sur fond de révolte des gilets jaunes, la déambulation nocturne d’Octave est aussi l’occasion de revenir sur sa vie mondaine et bourgeoise, en avouant ses peurs et ses lâchetés alors que le monde dans lequel il a vécu ses plus belles années est définitivement révolu. Si ce livre est cynique, il est aussi un rien nostalgique d’une époque plus libre, plus riche, plus folle, moins étriquée.
Je ne suis pas une auditrice des radios d'information, j'écoute plutôt de la musique, ou des livres audio.
Alors quand le dernier Beigbeder est sorti, mon mari a dit "C'est sur son expérience à France Inter" et j'ai dit "C'est l'évolution d'Octave Parango". Et bien, comme tout le monde le sait, nous avions tous les deux raison.
Frédéric Beigbeder fait entrer en scène son alter ego de toujours, Octave Parango, pour retracer son expérience au sein de la matinale "la plus écoutée de France".
Règlement de comptes ? Pas complètement, même si il a la dent dure envers certaines personnes qui se reconnaîtront (que même moi j'ai reconnu, c'est tout dire).
Frédéric/Octave livre le récit de la nuit avant son suicide en direct.
Nuit durant laquelle il va repenser à sa jeunesse, enfuie mais qu'il cherche à retenir malgré tout, nuit durant laquelle il va réfléchir à notre société actuelle, à ce besoin de rire, de se moquer de tout.
Parfois pitoyable, parfois attendrissant, Octave Parango fait preuve d'une grande lucidité sur le monde qui l'entoure, la révolte qui gronde.
A l'instar de Bret Easton Ellis, Beigbeder s'offre son White, nous dévoile ses fêlures, ses agacements, ses peurs.
Je ne suis pas certaine d'avoir été convaincue par ce roman-confession mais il reste intéressant quand on a suivi la carrière d'écrivain de l'auteur.
Un roman original, incisif, souvent loufoque et mordant sur les travers de la société française. What else? Un ouvrage qui a le mérite de nous faire réfléchir, de nous faire découvrir l’envers du décor et de nous emmener souvent dans le nonsense à la Britannique que j’aime tant ! Des interrogations, des réflexions, des analyses sous-jacentes d’une société qui marche sur la tête…
Un pur moment de lecture-bonheur !
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