Née au Cameroun et bègue depuis mon enfance, je suis arrivée en France à l’âge de 8 ans en 1992. J’ai énormément souffert de mon bégaiement notamment à l’école où il était souvent sujet de moquerie de la part de certains élèves. Le plaisir d’aller à l’école est remplacé par l’angoisse, la peur d’...
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Née au Cameroun et bègue depuis mon enfance, je suis arrivée en France à l’âge de 8 ans en 1992. J’ai énormément souffert de mon bégaiement notamment à l’école où il était souvent sujet de moquerie de la part de certains élèves. Le plaisir d’aller à l’école est remplacé par l’angoisse, la peur d’être en retrait et de ne pas pouvoir s’exprimer et faire partager ses idées. Par la suite, on rate des opportunités de travail, des possibilités d’évolution professionnelles... La vie en générale devient donc vite infernale ; la communication étant la base de toutes les relations, il est difficile de créer des liens et de se faire des amis. L’angoisse permanente et les tensions que crée le bégaiement rendent les situations de communication très effrayantes d’où l’obligation, pour un bègue, de rester en retrait, ce qui engendre un sentiment d’impuissance, d’infériorité, et freine la réussite personnelle et professionnelle.