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On suit Fédor, un musicien habitant Paris à la fin du 19ème siècle, qui ne connaît pas le succès attendu malgré son talent. Accusé d'avoir pris part à un attentat, il va se mettre en quête de la vérité, afin de trouver qui a pu le piéger ainsi. C'est un mélange de sujets intéressants que nous propose ici l'auteur : si l'enquête est au coeur de l'intrigue, le contexte historique de la France à cette époque ainsi que le thème de la musique sont eux aussi très importants. Ne m'y connaissant pas du tout sur l'Histoire de cette époque-ci, j'aurais bien aimé avoir quelques informations supplémentaires sur la situation politique, même si je reconnais que l'auteur nous donnent les renseignements principaux.
Comme je le mentionnais, le thème de la musique est omniprésent et il très bien décrit. L'auteur étant lui-même pianiste, on sent tout son savoir dans le domaine et les descriptions des moments où Fédor joue sont très beaux. J'ai été étonnée de voir apparaître un semblant de fantastique dans le récit. En effet (ne vous en faites pas, on l'apprend suffisamment tôt dans le roman), le pianiste a un don : lorsqu'il joue ses propres compositions, son public perd le contrôle de lui-même. L'auteur exploite bien cette idée et, si j'ai été surprise au début, je trouve finalement que c'est un vrai point positif, qui donne un peu de "relief" à l'histoire.
L'enquête est également intéressante à suivre, notamment grâce aux personnages que j'ai bien aimé suivre. J'ai particulièrement apprécié le personnage de Solange, cette jeune femme au fort caractère qui aidera Fédor dans ses recherches. Pourtant, je dois avouer que j'ai été un petit peu déçue par la résolution de l'enquête car je m'attendais à ces révélations. Ceci dit, la "seconde" fin, celle concernant les deux personnages principaux, m'a beaucoup plu et je l'ai trouvée, par certains points, assez poétique.
En conclusion : Bien écrit, ce livre m'a plusieurs fois surprise mais, ce que j'ai le plus aimé, ça a été les passages consacrés à la musique, que j'ai trouvés très beaux.
On dit souvent que les (bons) écrivains sont attentifs à la musique des mots. C'est le cas de l'excellent Etienne Guéreau pour la bonne raison que ce jeune romancier fut compositeur avant d'écrire des livres. Son style et son inspiration sont magnifiquement liés à la musique d'où le tempo musical de son roman :
Avril 1894. Tandis que les bombes des anarchistes ensanglantent Paris, la réputation d'un jeune pianiste ne cesse de grandir. Fédor, virtuose tourmenté, compose une musique aux pouvoirs extraordinaires. Joie, tristesse, colère : les émotions générées par son instrument se répercutent sur son public et le plongent dans un dangereux état de dépendance.
Lorsque Fédor est accusé de préparer un attentat, il est contraint d'accepter le marché que lui soumet le commissaire Chavreuil. Qui lui a tendu ce piège ? Qu'attend-on de lui ? Que cache son incroyable don ? Troublé par la fougueuse Solange (placée sur son chemin par le destin) Fédor va devoir mettre ses talents au service d'une puissance occulte. Il découvrira qu'une sonate peut parfois provoquer... un massacre.
On comprend que les éditions Denoël aient voulu éditer ce premier roman formidable écrit par un passionné de Jazz (Etienne Guéreau est un fan de Bill Evans). La musique est le langage de l'âme, surtout quand elle est tourmentée. Les lecteurs (et nous les libraires) sommes émus de notre chance immense : découvrir (et chérir) l'âme des livres.
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