Découvrez le nouveau roman d'Eric Fottorino Le dos crawlé publié aux éditions Gallimard.
Découvrez le roman d'Eric Fottorino Le dos crawlé (éditions Gallimard).Été 1976 sur l'Atlantique. Deux enfants rêvent de pays lointains. Marin a treize ans et Lisa dix. Marin raconte le sable qui brûle et autre chose qu'il ne saurait dire quand il...
Le monde adulte vu par Marin,un enfant de 13 ans qui se lie d'une amitié amoureuse avec Lisa, 10 ans. L'ex-directeur du journal Le monde, construit un huis clos se situant l'été 1976, près de Royan, sur la côte...
Aux Soulaillans, une ferme jurassienne, Brun Danthôme apprend qu'il est atteint d'une leucémie. Inquiet pour l'avenir de ses terres, il accepte que trois immenses éoliennes y soient implantées. Le chantier défigure les paysages, bouleverse la faune et la flore et transforme la terre nourricière en une sorte de tableau infernal.
Affaibli par la maladie, le vieux paysan tente d'échapper à cette vision de béton et de bitume en lui substituant les souvenirs de son enfance et de sa jeunesse. Mo, son fils, a choisi des méthodes de culture et d'élevage davantage respectueuses des cycles naturels, mais le même profond enracinement dans ce terroir les relie tous deux alors qu'ils ne sont jamais parvenus à exprimer leur attachement mutuel. Cependant la mort qui approche rebat les cartes et libère enfin les mots trop longtemps retenus.
En revisitant le passé, c'est l'évolution du monde paysan que Brun et Mo mettent en évidence. Toute une lignée de femmes et d'hommes courbés sur une terre imprégnée de leur sueur, modelée par leurs bras et les outils qu'ils se sont donnés, une terre à la fois complice alliée et ennemie, parfois, lorsque les aléas du temps la rendent improductive. C'est l'apparition de la culture intensive, de l'expansion des champs, de la motorisation, des herbicides, des engrais, de la nécessité de produire toujours plus et plus vite, jusqu'à épuiser la terre, jusqu'à l'empoisonner. Et Brun comprend que la maladie qui le tue n'est probablement pas l'effet du hasard... Mohican, n'est-ce pas aussi la marque d'un herbicide réputé toxique ?
Les éoliennes se dressent et alors que Brun s'efface peu à peu, Mo assiste à l'implantation de ces carcasses de fer et de béton qui métamorphosent la campagne à laquelle il est relié de toutes ses fibres physiques, mentales et généalogiques. Mo sera-t-il le dernier des Mohicans, celui qui est en voie de disparition et qui lutte pour échapper à ce destin ?
Quel grand et magnifique roman ! Eric Fottorino sait nous faire ressentir le lien immuable qui unit le paysan à la terre. Au fil d'une écriture sensorielle pour exprimer la nature, élégiaque pour évoquer la disparition d'un mode de vie et de travail, brutale pour décrire l'irruption violente des éoliennes, le récit se construit comme une tragédie en marche. Le temps se distend et s'écartèle pour englober dans une même perspective tous les bouleversements du monde paysan depuis un siècle. Mais loin d'être une analyse froide et objective, l'histoire s'incarne dans des personnages forts, faillibles, ancrés dans un territoire intime qui les rend d'autant plus vivants et attachants. J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman qui, finalement, en évoquant la mort ne parle que de vie.
Ce livre m’a été chaudement recommandé par une amie, ancienne agricultrice, il attendait sur ma pile à lire.
La colère du monde agricole de ces dernières semaines m’a amenée à tenter de comprendre mieux les enjeux actuels ; je me suis alors plongée dans le destin d’une lignée de paysans jurassiens.
Comment le père, Brun, sa sachant condamné et pour éviter la faillite à son fils Mo, décide de sacrifier une partie de ses terres pour implanter de gigantesques éoliennes.
Deux visions de l’agriculture : une vie de labeur et de sacrifice pour Brun, esclave de l’agriculture intensive dont la santé se dégrade fortement en raison de l’utilisation de pesticides. Un avenir tourné vers une agriculture raisonnée pour le fils. Une sourde incompréhension entre les deux avec les éoliennes de la discorde au milieu. Un dialogue de sourds qui va entraîner la radicalisation du fils.
Le récit ne se contente pas de narrer ces deux visions du monde agricole, il prend peu à peu une autre tournure, tragique et inattendue à la toute fin du livre : une profonde réflexion sur la terre, l’attachement à cette terre remontant à ses origines très lointaines.
Un coup de cœur que ce très beau roman avec pour décor un Jura majestueux.
Très beau texte poignant , un monologue dans un long poème en prose.
L'auteur s'adresse à sa soeur qu'il ne connaît pas mais dont il a toujours soupçonné l'existence tant les variations d'humeur de sa mère traduisent un manque, un lourd secret , pressent-il déjà tout jeune enfant.En effet en 1963, soit 3 ans après sa propre naissance, sa mère a accouché dans une Institution religieuse où son bébé lui a aussitôt été arraché.Un jour,sa mère se libère de ce fardeau et l'auteur marche dans les pas de cette soeur et enquête.Il s'interroge sur les traces que cet abandon a laissées chez sa soeur.
La qualité du texte tient à la pudeur dans l'écriture, à la douceur des retrouvailles tout en disant bien le drame vécu par chacun.
Bonjour
"Tôt ce matin, le téléphone a sonné dans mon bureau...J'aurais voulu préserver ce moment de calme avant que l'étage ne se transforme en ruche" . Félix est un agent d'assurances , plein d'empathie :" Je connaissais le visage des trois cent et quelques personnes qui composaient mon portefeuille...Je veux savoir le nombre de ses enfants ,, quels sont ses projets , à quelle date il doit le revoir ...dans le seul but de créer un lien particulier". Il a gravi les échelons . Tout le monde l'aime bien mais , depuis quelques temps , certains de ses collègues ont du mal à lui parler comme d'habitude . Il a le droit à des hochements de tête , des sourires gênés, des airs soucieux . Ronald son collègue et formateur , et Mathilde sa secrétaire décident qu'il est temps pour Félix de faire une pause. Même si il croit donner l'impression d'aller bien :"Depuis l'accident vous essayez de donner le change. Nous vous admirons mais c'est une épreuve très rude ."
Félix accepte de prendre des congés . Dès lors nous suivons pas à pas cette vie qui lui échappe , qui ne ressemble plus à celle qu'il avait fini par aimer tant et tant : "Colin avait treize mois et sept jours quand il traversa le salon debout sur ses jambes potelées . Marie eut le cran de partir. Elle me laissa le plus beau des cadeaux."
Belles lectures. Prenez soin de vous.
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