"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un roman prenant malgré quelques digressions un peu longues sur les tours de Jersey, l’île où se déroule l’histoire, et les peintres romantiques dont s’inspire l’étrange tableau au centre du drame. Mais de fait on apprend beaucoup.
Il n’est pas facile de parler des évènements engendrés par la présence du fameux tableau dans la maison de Karen et Thomas sans dévoiler la chute du récit, mais sachez qu’il y est question de la disparition de leur enfant, Viktor et de la quête douloureuse pour le retrouver…
Le titre, A double tour, renvoie bien sûr aux tours évoquées dans le tableau mais également au traumatisme de Karen, enfermée dans sa douleur. Je ne peux en dire plus au risque sinon de gâcher le plaisir du lecteur.
Embarquez-vous pour Jersey, vous serez agréablement surpris.
Contrairement à beaucoup de grands lecteurs, je ne suis pas une grande adepte des emprunts en bibliothèque. Cela peut sembler atrocement matérialiste, j’en ai bien conscience, mais j’aime posséder les livres que je lis, pour avoir l’assurance de pouvoir les relire quand j’en ai envie, sans craindre qu’ils soient déjà empruntés. Cela ne m’empêche pas d’emprunter quelques livres de temps en temps, mais en général, il s’agit uniquement de « tester » le premier tome pour savoir si, oui ou non, j’achète l’intégralité de la saga. Quand j’étais plus jeune, toutefois, la donne était différente : je passais mes récréations et intercours entiers au CDI du collège, et lisais tous les livres qui me tombais sous la main, parfois même en sautant des tomes d’une saga si ceux-ci étaient empruntés. C’est ainsi que je me suis tombée sous le charme des aventures de la jeune Luna … Et puisque j’ai adoré cette saga, vous vous doutez bien que je me suis empressée de me la procurer, pour pouvoir la relire à l’envie !
Du haut de ses douze ans, Luna est une jeune elfe de lune joyeuse et intrépide, qui passe le plus clair de son temps à vagabonder avec son frère de lait, Elbion le beau loup blanc, et à rendre visite au Marécageux, le vieil elfe sylvestre qui lui a tout appris. Tout son univers bascule le jour où de cruelles elfes noires déciment la meute, sa famille adoptive. Bien décidée à retrouver sa mère biologique, Luna se met en route pour Rhasgarrok, la sombre cité des elfes noirs … Elle y rencontrera Darkhan, un elfe noir pas comme les autres, en mission pour sauver le peuple des elfes argentés qui l’ont recueillis. Attendri par l’adolescente qui vient de lui sauver la vie, le guerrier accepte de l’aider dans sa propre quête … Ils sont loin de se douter que leurs pas se dirigent finalement dans la même direction, et qu’ils ont bien plus en commun que ce qu’ils pouvaient penser au premier abord !
Ce qui m’avait beaucoup marquée lorsque j’étais jeune, et ce qui m’a encore frappée aujourd’hui, c’est la noirceur de l’univers dans lequel nous plonge ce roman « jeunesse ». Esclavagisme, sacrifice humain, combats dans les arènes ... on est loin du cliché qui veut que tous les livres destinés aux pré-ados soient remplis de guimauve ! Il est quand même question d’une Déesse Araignée assoiffée de sang de bébés, nom d’un petit bonhomme en mousse ! Elodie Tirel a cependant réussi le pari de rendre tout cela « supportable » pour l’esprit et le cœur des petits lecteurs : c’est sombre, c’est violent, mais ça n’est jamais choquant ou traumatisant. Ainsi, certaines réalités sont plus suggérées qu’autre chose, et pour tout avouer, j’ai été effarée de me rendre compte que du haut de mes onze ans, j’avais lu un livre qui évoque un viol sans même m’en être rendue compte : l’adulte que je suis a su lire entre les lignes, alors que l’enfant que j’étais n’avais même pas soupçonnée qu’une telle chose se cachait dans le prologue. L’autrice n’épargne rien à ses personnages, mais elle protège ses petits lecteurs, sans pour autant mentir : c’est un équilibre très difficile à trouver, mais qu’elle a su maintenir du début à la fin.
Heureusement, tout n’est pas noir et sanguinolent dans cette histoire : la jeune Luna, avec sa candeur et sa joie de vivre, qui résiste à toutes les épreuves, est un véritable rayon de soleil (ou plutôt de lune) ! Difficile de ne pas se laisser attendrir par cette courageuse petite elfe au grand cœur. On a envie de la serrer dans nos bras quand elle perd sa famille adoptive, quand elle découvre les horreurs de la cité souterraine … Heureusement qu’elle fait la connaissance de Darkhan ! C’est un personnage qui ne m’avait laissé aucun souvenir, mais pourtant, je le trouve désormais bien plus « intéressant » que Luna. Sang-mêlé, il a l’apparence des sanguinaires elfes noirs, mais le cœur brave et généreux des elfes argentés. Il a cependant cette peur constante de devenir aussi cruel que les autres drows, peur que sa nature reprenne le dessus sur son éducation. Pour ma part, je ne m’inquiète pas : il n’y a qu’à voir la façon dont il prend soin de cette petite elfe de lune pour se rendre compte qu’il n’a rien d’un méchant ! J’aime beaucoup ce duo, ils sont si différents mais si semblables en même temps, et on sent qu’un lien très fort les unit déjà … Oui, c’est un peu guimauve sur le coup, mais ça fait du bien !
Si l’histoire peut sembler simpliste au premier abord, je pense qu’il ne faut en aucun cas perdre de vue qu’il ne s’agit que le premier tome d’une saga de douze ! L’intrigue a encore le temps de se complexifier : il faut bien, en premier lieu, présenter l’univers et les personnages, semer les prémices des aventures à venir … Bien sûr, je ne peux pas nier que certaines « coïncidences » sont trop belles pour être vraies, que certains « rebondissements » sont prévisibles, mais cela ne m’a nullement choquée. Car malgré tout, on reste dans un récit destiné au jeune lectorat, théoriquement peu habitué aux codes du genre, qui ne verra donc pas les « clichés » et autres « facilités scénaristiques ». Contrairement à certains blogueurs qui affirment haut et fort que ce livre « ne peut pas toucher un public plus adulte », je reste personnellement convaincue que même les adultes peuvent apprécier ce récit, à condition cependant de retrouver l’espace de deux-cent pages leur âme d’enfant, cette capacité de s’émerveiller de la moindre coïncidence heureuse, du moindre retournement de situation … La fantasy fait rêver, encore faut-il lui laisser la possibilité de le faire, en cessant de tout analyser sous le prisme du réalisme et de la rationalité !
En bref, vous l’aurez bien compris, j’ai été très heureuse de me replonger dans le premier tome de cette saga ! C’est un récit qui se lit très vite – peut-être même un peu trop – et qui promet de très belle chose pour la suite ! On le sent, l’autrice a mis en place un univers d’une grande richesse, et l’histoire qu’elle amorce ici promet d’être palpitante et surprenante ! Les aventures de la jeune Luna ne font que commencer, et mon cœur bondit déjà de joie à l’idée de la retrouver dans les tomes suivants : elle est tellement drôle et attachante, déterminée et généreuse, c’est une jeune héroïne comme on en trouve que peu, et on sent qu’elle va accomplir de grandes choses ! Pour ne rien gâcher, la plume d’Elodie Tirel est vraiment superbe, délicat mélange entre simplicité et élégance. Les descriptions et explications s’intègrent merveilleusement bien dans la narration, les dialogues sont vivants et fluides … Vraiment, je n’ai rien à reprocher à cette histoire, qui fera assurément le régal des jeunes lecteurs et lectrices découvrant la fantasy, ainsi que le plaisir des plus grands qui veulent retrouver cette fraicheur mêlée d’émerveillement que l’on ne trouve que dans les romans de fantasy jeunesse !
https://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2020/04/lelfe-de-lune-tome-1-la-cite-maudite.html
Il est difficile de survivre seul(e) !
J'ai passé une très bonne lecture, une fois de plus, auprès de l'adolescente E-Den et de ses amis, qui tentent chacun de survivre du mieux qu'ils le peuvent dans un monde qui leur est inconnu, et qui est surtout peuplé de créatures toutes plus affreuses et dangereuses les unes que les autres. En effet, nos protagonistes vivent dans un monde apocalyptique, où règnent (la nuit surtout) des hordes de zombies.
Une évolution du personnage principal touchante
L'attachement que j'ai pu avoir dans ce tome pour les jeunes personnages a été plus intense que dans le tome 1. J'en ai appris beaucoup plus sur l'adolescente au cours de cette épopée, et il m'a été facile d'éprouver les sentiments qu'elle ressent tout au long du récit. C'est un personnage fort qui surmonte chaque fois toutes les épreuves qui sont sur sa route, mais il est tout à fait perceptible que sa plus grande force vient de ses amis qui l'accompagnent et l'épaulent jusqu'au bout.
Vite, la suite !
Les péripéties sont entraînantes, il m'a été difficile de lâcher ma lecture. J'ai d'ors et déjà envie de connaître la suite de l'histoire qui promet d'être intéressante !
Un léger bémol dans cette superbe lecture : la fin m'a en quelque sorte déçue concernant la relation d'E-Den avec sa mère. Je n'arrive pas à savoir si c'est une bonne fin de tome ou si l'auteure a un peu jouée la carte de la facilité. Mais cette fin n’entache en rien cette belle lecture !
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