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Charles Baudelaire

Charles Baudelaire
1821-1867
En 1827, son père meurt mais cet homme lettré, épris des idéaux des Lumières et amateur de peinture, peintre lui-même, lui laisse un héritage spirituel. Un an plus tard, sa mère se remarie avec le chef de bataillon Aupick. Renvoyé du lycée pour une vétille en 39, Baudelaire choisit de me... Voir plus
1821-1867
En 1827, son père meurt mais cet homme lettré, épris des idéaux des Lumières et amateur de peinture, peintre lui-même, lui laisse un héritage spirituel. Un an plus tard, sa mère se remarie avec le chef de bataillon Aupick. Renvoyé du lycée pour une vétille en 39, Baudelaire choisit de mener une vie en opposition aux valeurs bourgeoises incarnées par sa mère et son beau-père. Il entreprend un voyage vers les Indes qui écourté, imprégnera pourtant son imaginaire (amour de la mer, vision d'un ailleurs exotique). De retour à Paris, il s'éprend de Jeanne Duval, jeune mulâtresse, avec laquelle il connaîtra tous les charmes et le amertumes de la passion. Dandy endetté, il est placé sous tutelle judiciaire et connaît dès 1842, une vie misérable. Il commence alors à composer plusieurs poèmes des Fleurs du mal. Critique d'art et journaliste, il combat les formes exaltées du romantisme. En découvrant, puis en traduisant l'oeuvre de Poe, il trouve l'esthétique de la poésie pure, quête du beau perçu par l'imagination . En 48, il participe aux barricades mais est surtout préoccupé d'aller fusiller... Aupick. Les Fleurs du mal paraissent en 1857 et le recueil est en partie condamné "pour outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs". La nouvelle édition de 61 sera enrichie et restructurée mais aussi amputée des six plus beaux poèmes qui ont été interdits par le juge Pinar.
Le poète part alors pour la Belgique et se fixe à Bruxelles où il prépare un pamphlet contre ce pays qui figure à ses yeux une caricature de la France bourgeoise.Il meurt d'aphasie et de paralysie en 1867.

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Avis sur cet auteur (69)

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    Couverture du livre « Les fleurs du mal » de Charles Baudelaire aux éditions Gallimard

    Laetitia Montou sur Les fleurs du mal de Charles Baudelaire

    Fleurs maladives,

    Il fut un temps, il y a longtemps, où je lisais et appréciais la poésie !

    J'étais adolescente, période où la fragilité est à fleur de peau et où on recherche le sens de la vie, l'amour, soi-même…

    J'ai trouvé beaucoup de réponses, de sensations dans Les Fleurs du...
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    Fleurs maladives,

    Il fut un temps, il y a longtemps, où je lisais et appréciais la poésie !

    J'étais adolescente, période où la fragilité est à fleur de peau et où on recherche le sens de la vie, l'amour, soi-même…

    J'ai trouvé beaucoup de réponses, de sensations dans Les Fleurs du mal.
    Je m'amusais à apprendre par coeur certains poèmes, comme celui de l'Albatros, je les recopiais sur des cahiers, inlassablement…

    Il fut un temps, où la poésie existait, simple, visuelle, sensible, imagée qui plaisait à une jeune fille !

    Exilé sur le sol au milieu des huées,
    Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

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    Couverture du livre « Les fleurs du mal » de Charles Baudelaire aux éditions Gallimard

    titine_bouquine sur Les fleurs du mal de Charles Baudelaire

    J'ai lu cette oeuvre au lycée. La base de la poésie qu'il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie tellement il est incontournable, et qui permet de s'évader. Des poèmes justes et beaux mais souvent assez sombres.
    Au final, une oeuvre magnifique ! du Baudelaire quoi.

    J'ai lu cette oeuvre au lycée. La base de la poésie qu'il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie tellement il est incontournable, et qui permet de s'évader. Des poèmes justes et beaux mais souvent assez sombres.
    Au final, une oeuvre magnifique ! du Baudelaire quoi.

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    Couverture du livre « L'art romantique » de Charles Baudelaire aux éditions Flammarion

    Thierry Cabot sur L'art romantique de Charles Baudelaire

    Baudelaire poète a quelque peu éclipsé Baudelaire critique.
    Si l'auteur des "Fleurs du Mal" occupe une place de choix au sein de la littérature française, beaucoup de lecteurs aujourd'hui ignorent que son esprit aiguisé trouva un terrain de prédilection dans l'analyse des oeuvres de son temps....
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    Baudelaire poète a quelque peu éclipsé Baudelaire critique.
    Si l'auteur des "Fleurs du Mal" occupe une place de choix au sein de la littérature française, beaucoup de lecteurs aujourd'hui ignorent que son esprit aiguisé trouva un terrain de prédilection dans l'analyse des oeuvres de son temps.
    Face à Sainte-Beuve, critique officiel et attitré, qui d'ailleurs fit preuve à son sujet d'une cécité incroyable, Baudelaire détonne.
    Car la postérité lui a souvent donné raison.
    Traducteur avisé des écrits d'Edgar Allan Poe, dont il sut d'emblée reconnaître le génie, l'un de nos plus grands poètes avait en matière picturale goûté aussi fort tôt les charmes du délicieux Manet. Sur le plan musical, alors que nombre d'auditeurs se montraient sourds aux fulgurances sonores de Tannhäuser, Baudelaire avec sa pénétration habituelle consacra même à Richard Wagner un article extraordinaire, avant-gardiste, époustouflant de prescience où il est aisé de voir à quelles hauteurs s'élevait la clairvoyance qui l'animait.
    Mais revenons à la littérature. En Balzac lui-même fort décrié par ses contemporains, Baudelaire sans la moindre hésitation décela bien vite un visionnaire capable de créer un monde à sa démesure.
    Excepté Victor Hugo à l'égard duquel celui-ci eut des sentiments variés - n'oublions pas cependant que s'il n'aimait guère l'homme, Baudelaire vouait une admiration sans bornes à l'artiste (combien de pages magnifiques, lucides et pénétrantes évoquent les vertigineuses créations hugoliennes) - on ne peut qu'être pour le moins troublé par l'acuité avec laquelle un tel poète évalue en quelque sorte ses pairs.
    Ceux en effet dont Baudelaire ne se fait pas faute de distinguer le talent, sont pour la plupart connus de nous à un siècle et demi de distance. Il s'agit de Théophile Gautier auquel il dédia ses fameuses "Fleurs du Mal", de Leconte de Lisle, de Théodore de Banville, de Marceline Desbordes-Valmore qu'ont admirée à leur tour Verlaine et Rimbaud.
    Rarement pris en défaut, Baudelaire a le trait incisif, frappant, et le jugement éclairé. Il sait être sensible à "la consolation par les arts" chère à Gautier, aux beautés du "Manchy" de Leconte de Lisle, à la vitalité heureuse de Banville, "aux explosions magiques de la passion" prêtées à Desbordes-Valmore.
    Son oeil exercé voit la singularité de chacun dans le ciel poétique français. On savoure à chaque ligne le style à la fois nerveux, solide et imagé par lequel Baudelaire promène un miroir aimable et profond sur les écrivains qu'il aime.
    Mais à travers ses études finement menées, filtrent par éclairs des révélations plus personnelles. En parlant des autres, Baudelaire au fond ne laisse pas, comme en filigrane, de trahir sa propre vision de l'art. On trouve ainsi sous sa plume, en fait de démarche poétique, une formule demeurée saisissante : "la sorcellerie évocatoire". Or qui ne verrait que cette expression forte s'applique avant tout aux vers si travaillés, si magiques des "Fleurs du Mal" en gestation ?
    Une dernière remarque s'impose. D'aucuns à bon droit peuvent estimer que Baudelaire s'est montré par trop favorable à Leconte de Lisle ou Banville. Et cet argument plaide en leur faveur puisque la postérité, toujours elle, a remis à leur juste place ces poètes-là.
    Hugo de nouveau mis à part, rien n'est plus écrasant en vérité que le génie baudelairien.
    Pour conclure sur ce sujet, cédons la parole à Lloyd James Austin :
    "Nous oublions trop combien l'avènement de Baudelaire a modifié la sensibilité moderne et bouleversé du même coup la hiérarchie des réputations. Otez Baudelaire de la poésie française du dix-neuvième siècle, et les autres poètes brillent aussitôt d'un plus vif éclat. C'est dans cette lumière plus vive qu'il les voyait."

    https://www.accents-poetiques-editions.com/produit/la-blessure-des-mots/

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    Couverture du livre « Les fleurs du mal » de Charles Baudelaire et Georges Rouault aux éditions Cerf

    Thierry Cabot sur Les fleurs du mal de Charles Baudelaire - Georges Rouault

    Quantitativement, l'oeuvre poétique de Charles Baudelaire ne représente pas grand-chose en comparaison des dizaines de milliers de vers nés sous la plume de Victor Hugo.
    Mais qualitativement, il en va tout autrement. En un seul livre, le génie baudelairien a su donner sa pleine mesure. Dans une...
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    Quantitativement, l'oeuvre poétique de Charles Baudelaire ne représente pas grand-chose en comparaison des dizaines de milliers de vers nés sous la plume de Victor Hugo.
    Mais qualitativement, il en va tout autrement. En un seul livre, le génie baudelairien a su donner sa pleine mesure. Dans une langue classique, à la fois élégiaque et dense, l'auteur des "Fleurs du Mal" a su en effet sur un métal brûlant faire vibrer intensément notre "humaine condition". On reste souvent confondu devant la perfection formelle de nombreuses pièces où jamais Baudelaire ne sacrifie le pittoresque à l'art, où jusqu'au fond de l'abîme, il brandit ses armes de lumière.
    Si par maints aspects, ce poète décidément inclassable s'apparente au romantisme, au Parnasse et au symbolisme, on sent bien en vérité qu'aucun qualificatif ne le définit vraiment. Baudelaire est avant tout un esprit subtil et pénétrant, un être saturé d'émotions qui dans la matière même de sa douleur explore les possibilités de sa délivrance.
    "Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or". Cet alexandrin résume avec force l'ambition qui l'habite. Une ambition souvent réalisée car Baudelaire connaît le poids des mots et n'a jamais cessé au fil du temps de travailler et retravailler ses textes.
    "La mort des amants" en offre à mes yeux un exemple frappant.
    La transformation ô combien heureuse ! du troisième vers - Baudelaire avait d'abord écrit : "Et de grandes fleurs dans des jardinières" - transfigure le premier quatrain de ce célèbre sonnet :
    "Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,
    Des divans profonds comme des tombeaux,
    Et d'étranges fleurs sur des étagères,
    Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux."
    Ici les mots "étranges" et "étagères" créent une véritable "sorcellerie évocatoire" ; la rime même s'en trouve enrichie (légères, étagères).
    Ainsi modifié, ledit quatrain sonne magnifiquement. Quelle réussite !
    De tels bonheurs d'expression sont au demeurant assez nombreux chez Baudelaire. Certes ce dernier peut au besoin se laisser porter par l'inspiration mais il n'en est jamais prisonnier ; le créateur n'étouffe pas en lui le critique. A son sujet, certains exégètes ont même parlé de génie non spontané comme si le génie justement devait se passer de la clairvoyance du critique. Etrange raisonnement qui occulte la part d'efforts, d'hésitations et de doutes taraudant le cerveau d'un poète.
    En art, seul le résultat compte. Et Baudelaire n'a en rien failli à sa mission.

    https://www.accents-poetiques-editions.com/produit/la-blessure-des-mots/