Nostalgique, nomade ou plutôt romantique ? Trouvez le livre de la rentrée qui vous correspond !
un livre surprenant par lequel on se laisse porter tout doucement ,on suit Katia avec un rythme qui nous entraine entre ses deux vies,mêlées à une histoire assez récente puisque j'avais 20 ans lors de la chute du Mur de Berlin. J’ai le sentiment qu'elle est totalement passée à coté de sa vie et le découvre bien plus tard.Elle est si attachante que j'en suis triste pour elle.
Une lecture qui se fait très rapidement,dans un style accessible et simple .Un livre cotonneux pour certainement masquer toute la douleur.
Je suis très contente d'avoir lu ce livre,car il m'a permis de reprendre un peu cette période de l'histoire .
Fuir son pays d’origine n’est certainement pas une chose simple, ni un choix. C’est l’exil pour la survie. Les personnes qui n’y ont pas été confrontées, ont malheureusement du mal à comprendre que l’on fuit souvent pour sauver sa peau, et non par envie de confort. Si vous prenez le temps de discuter avec une personne dans cette situation, vous ressentirez sa douleur d’avoir eu à abandonner sa terre, sa famille, et ses repères. En l’écoutant, vous aurez la chair de poule et vous ne pourrez pas vous empêcher d’avoir les yeux mouillés ! Il faut juste apprendre à écouter et avoir de l’empathie pour le genre humain.
Bien entendu, il y a de tout, lors des vagues migratoires, mais il y a surtout des larmes, de la peur…
Laissez-vous aller, un peu, à être bercé par les histoires de ces personnes meurtries…
Je ne souhaite à personne de vivre, ce que des familles entières vivent et à travers « De l’autre côté, la vie volée », Aroa Moreno Durán, nous parle de cette pudeur que la première génération d’exilés a. Une pudeur qui peut être destructrice, car la deuxième et troisième génération, aura parfois, du mal à trouver sa place dans ce pays d’accueil.
Pour fuir la guerre civile qui sévit en Espagne, un couple s’exile en Allemagne, Berlin plus particulièrement. Katia et Martina, leurs deux filles, sont nées de cet exil, elles font, et doivent faire la fierté de leurs parents, surtout de leur père. En 1962, le mur sépare Berlin en deux… La famille se retrouve du mauvais côté… Pourtant, la vie va continuer, Katia et Martina représentent la première génération de la jeunesse communiste.
Première génération d’exilés, première génération de jeunesse communiste, un poids pèse sur elles, pourtant la discipline dont elles sont entourées et qui les caractérise, va éclater, le jour où Katia, va faire rencontrer, Johannes qui vit de l’autre côté du mur… Une rencontre qui va bouleverser sa vie…
Un bouleversement amoureux, bien entendu, mais ce n’est pas ce qui prime dans ce roman. Ce qu’évoque l’auteur, c’est le déracinement. Le premier totalement inconscient et le second fait par choix, sans avoir mesuré les conséquences…
Katia en passant la frontière, ne se sentira jamais à sa place. Cette place qu’elle a la sensation d’avoir volée, cette vie heureuse, qu’elle a la sensation de ne pas mériter… Elle quitte tout, mais sans penser aux conséquences, sans se projeter, elle a la fougue de sa jeunesse et l’amour pour seule arme…
Il y a un découpage intéressant à souligner, avant la fuite de Katia, la grande période de sa vie en Allemagne de l’Ouest et dans un troisième temps, son retour aux sources, grâce à Johannes qui ne souhaite qu’une chose, que sa femmes soit heureuse. Tout cela sans jamais le formuler… Il y a de la pudeur dans tous les personnages. Une pudeur palpable, entre les lignes. La pudeur, le silence, les non-dits de chacun qui ne feront que creuser le faussé entre ces âmes meurtries…
En filigrane, le contexte historique est évoqué par Katia, mais d’une manière détachée, comme si rien ne la touchait vraiment. Un détachement qui semble nécessaire pour qu’elle puisse supporter le déracinement. Je me suis demandée ce qu’il était advenu de sa famille en RDA, on l’apprendra plus tard…
Katia, pensait trouver sa voie, se trouver… Mais dans sa fuite, elle ne fera que se perdre un peu plus.
Déracinée par ses parents, elle se l’impose également à son tour… Le détachement dont elle fait preuve, démontre sa quête identitaire. Elle pensait oublier d’où elle venait, mais le passé se rappel à elle, car le passé ne s’oublie pas. Si on l’enferme, il revient comme un boomerang…
Les sujets abordés sont multiples et très bien mis en valeur, portés par une plume contemplative, mais pas ennuyeuse. Une plume un brin poétique par moment, qui rend hommage aux exilés, à leur sacrifice, à la construction de soi, mais surtout à l’acceptation de la différence.
Les explos de la rentrée littéraire -Chronique à la page 100.
A la page 100, je peux le dire, si le but du livre est de nous faire passer de l'autre côté, nous avons basculé dès la page 1 dans un univers incroyablement prenant. Avec une tendresse immense et un regard acerbe sur une époque où la séparation, le déracinement firent souffrir des milliers de gens, l'autrice nous embarque avec elle dans les rues de Berlin Est, avec Katia et sa famille pour lesquels j'éprouve déjà un grand attachement. Une plume que j'adore déjà ! A suivre !!
Avis complet Les Explorateurs de La rentrée 2019 - Lecteurs.com
De l’autre côté, la vie volée – Aroa Moreno Durán
JC Lattès, 2019
Le roman est scindé en deux parties, disons-le tout de suite, que vos attentes ne soient pas déçues par la quatrième de couverture. La première à l’Est, la seconde à l’Ouest. Les références citées sur cette même quatrième de couverture me parlaient beaucoup, car j’ai adoré La Vie des autres et Cold War, pourtant le roman ne parle pas vraiment de ces mêmes sujets.
Non, ici, il est question de Berlin, d’une famille déjà déracinée, et de femmes surtout. Tout commence en 1956. La date est restée bien ancrée dans ma tête car c’est l’année de naissance de mon père. Les chapitres enchaînent ensuite les dates comme autant d’ellipses formidablement mises en scène et qui ne laissent perdre aucune miette du récit. Par ailleurs, la facture classique du roman gagne, par ce moyen narratif, en originalité.
Le roman que vous allez lire ressemble plutôt au film Good Bye, Lenin ! (2003), car il raconte avec justesse le périlleux passage de l’Est à l’Ouest, la fin du Mur, le terrible déracinement, « la vie volée », sans manichéisme Est/Ouest obscur. La force d’Aroa Moreno Durán, écrivaine espagnole, c’est de faire régner les bons et les mauvais côtés dans le cœur des êtres qu’elle décrit et non pas uniquement dans les idéologies.
J’ai adoré la première partie. Rythmée, pudique, franchement bien écrite. Katia et sa famille sont d’une incroyable tendresse, les saynètes sont drôles et cocasses. On ne peut s’empêcher d’aimer cette famille qui s’est arrachée de son Espagne natale, pour fuir le régime franquiste et s’exiler dans l’Est. Dès lors, ce sont les passerelles qu’emprunte le récit qui nous sautent aux yeux : Katia va-t-elle connaître et comprendre ce que ses parents ont vécu ? J’ai suivi avec des yeux curieux et pleins d’empathie son passage de l’enfance à l’âge adulte, et sans pouvoir arrêter de tourner les pages de ce roman.
Ce témoignage glaçant de l’Histoire et de la Guerre Froide, Aroa Moreno Durán lui donne tout son sens dans la deuxième partie, beaucoup plus sombre et mélancolique. L’autrice nous interpelle : que valait vraiment l’Ouest ? Et plus encore, qu’était une vie de femme à l’Ouest des années 70 à 90 ?
Dans un suspense fracassant, j’ai ressenti les attentes, les espérances, les grandes illusions et les déceptions de Katia. J’ai rapidement été submergée par l’émotion et emportée par une plume au plus proche des personnages, creusant les traits des femmes et des hommes, avec une infinie douceur mais une belle assurance pour un premier roman. Je recommande chaleureusement !
De l’autre côté, la vie volée – Aroa Moreno Durán (note : 24/30)
Explorateurs de la rentrée littéraire 2019 - Etape de la page 100
J’avais 19 ans quand le mur de Berlin est tombé.
Plus jeune, j’étais allée en Allemagne, à Munich. Je me rappelle qu’on nous avait déconseillé d’aller à Berlin car avec le mur qui coupait la ville en deux, faire du tourisme aurait été plus compliqué.
Malgré ce voyage et l’apprentissage de la langue de Goethe, j’avais vraiment du mal à imaginer la vie de l’autre côté du mur.
Ce roman met en exergue cette réalité avec ses interdits, ses restrictions, ses douleurs, ses révoltes, ses chagrins.
Merci à l’auteur de m’avoir ouvert les yeux.
La critique :
Même si je savais qu’il existait, séparant l’Allemagne en deux entités distinctes (la RFA et la RDA), le mur restait pour moi abstrait, un « détail de l’Histoire », ignoble et incompréhensible certes, mais sans grande importance à mes yeux de jeune française insouciante et sans conscience politique.
Et puis, il y a eu ce livre, ce roman qui raconte la vie de Katia, réfugiée avec sa famille à Berlin pour fuir le régime franquiste et, quelques années plus tard, piégée d’un côté du mur, coincée dans un pays aux deux visages. Par amour, elle passera de l’autre côté du mur mais elle n’y trouvera jamais vraiment sa place, ayant la douloureuse impression d’avoir trahi ses parents en prenant la fuite.
En ces temps de Brexit, l’auteur plonge le lecteur dans un châpitre de l’Histoire européenne avec sa face obscure (l’édification du mur), sa face lumineuse (la destruction du mur) et sa face grise de l’après, les difficultés de la réunification d’un pays qui avait déjà, hélas, un lourd passé historique.
Ce joli roman m’a touchée, m’a fait réfléchir. Par la grâce d’une écriture fluide au souffle romanesque, il m’a entraînée, au fil des pages, dans les pas de Katia, de sa famille, de son pays.
Dans les pas de l’Histoire.
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