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L’incendie blanc évoqué par Antoine Catel dans son très beau premier roman est de ceux qui sont les plus sournois, de ceux qui brûlent à petit feu, sans faire d’éclats, de ceux qui dévorent leurs proies à bas bruit. Il naît d’une poudre qui met le feu à l’âme, qui l’hypnotise et lui fait croire au bonheur. D’une poudre jetée aux yeux des affamés d’oubli par des fêtards qui se croient plus forts qu’elle. L’incendie blanc est celui qui fit partir en fumée l’avenir flamboyant de celle qu’il nomme avec tendresse « la petite sœur ».
Mausolée pudique et délicat, écrin magnifique d’un amour fraternel rarement évoqué avec autant de force et de sincérité, ce premier roman semble redonner vie à la profonde mélancolie des poètes romantiques, transcendant par la beauté de leur plume l’injuste douleur des existences fauchées trop tôt, le gâchis insondable de ces vies qui auraient pu, qui auraient dû, être belles et riches mais qui furent détournées de leur trajectoire lumineuse par la noirceur d’une mauvaise rencontre, la violence d’un accident, la cruauté d’une maladie, ou, pire, la banalisation de l’usage de substances toxiques, dissimulant sous un faux nez festif le danger de mort qu’elles contiennent. Incendie blanc laisse au cœur une trace belle et triste, pareille à celle qu’abandonne au ciel redevenu noir et muet le bouquet final d’un feu d’artifice chatoyant.
Lu dans le cadre de la sélection 68premières fois et une belle découverte malgré un sujet difficile, éprouvant. Un beau titre pour parler du fléau de la drogue, pour la personne addicte mais aussi pour son entourage.
Le narrateur adresse une belle lettre d'amour à sa sœur, qui est plus jeune que lui mais qui a été toujours considérée comme une vieille. "Toute sa vie la petite sœur a été vieille. Ça avait démarré très tôt. Dès le moment où, au fond de la brousse africaine, on avait commencé à la surnommer “la vieille” à cause de son drôle de regard, vieillir était devenu plus inéluctable pour elle que pour les autres Hommes."
Un texte qui bouleverse, bouscule, émeut, fait venir les larmes car avec une belle écriture, l'auteur nous raconte la vie de sa jeune sœur, ses espoirs, ses amours, ses addictions, ses tentatives de s'en sortir... L'auteur nous parle sans concession, de l'engrenage de la drogue, de cet incendie blanc qui jaillit quand on se fait une ligne de blanche. Il culpabilise aussi face à ses non réactions face aux appels de sa sœur, appels ou pas d'ailleurs.
Je pense avoir rarement lu un texte qui nous parle si abruptement de la cocaïne.
Et que les paroles d'une chanson de Damien Saez , "je veux qu'on baise sur ma tombe" en exergue et en bande son de ce texte correspond bien.
Un premier roman coup de poing, cri mais aussi un bel hommage à sa petite "vieille" sœur.
Une lecture éprouvante, bouleversante mais aussi un si beau témoignage et hommage de l'amour pour une sœur.
#Incendieblanc #NetGalleyFrance
Lu dans le cadre des 68 premières fois.
Très beau roman dans lequel l’auteur crie son amour inconditionnel pour sa petite sœur partie trop tôt, emportée par cet incendie blanc, cet embrasement que provoque la cocaïne.
Dès le début, on sait que la petite sœur est morte d’une overdose. L’auteur, qui ne l’appelle que petite sœur et ne nous dira son prénom qu’à la fin, nous raconte la vie de cette petite sœur tant aimée ainsi que sa longue descente aux enfers. Elle était belle, douée, faisait des études de médecine mais il raconte aussi les problèmes familiaux, la perte du père, le départ de l’Afrique, les tensions avec la mère.
La petite sœur a essayé de s’en sortir mais la cocaïne l’a toujours rattrapée.
Il y a cette culpabilité toujours présente du grand frère qui n’a pas su protéger sa petite sœur et n’était pas là quand elle est partie.
Ce récit d’une vie gâchée, pétri d’interrogations plus que de certitudes, de regrets et de culpabilité me laisse perplexe.
D’un côté, je retiens un amour profond qui lie le narrateur à sa jeune sœur, brillante, sensible, amatrice de fêtes, à la vie ruinée par son addiction à la cocaïne.
Je retiens également la peinture très vraie des univers parallèles dans lesquels gravite la jeune femme, où la vie quotidienne, familiale, estudiantine et celle de la drogue fonctionnent sans se rencontrer ; de même, je me rappellerai la bataille qu’elle livre (et tout le monde autour d’elle, tant il s’agit d’un combat de groupe) pour se désintoxiquer.
D’un autre côté, je n’ai pas apprécié les innombrables formules qui parsèment le récit, je n’en ai compris ni le sens ni la raison d’être dans le récit et elles ont parasité ma lecture en me faisant hausser le sourcil tant elles m’ont paru absconses.
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