[ Indispensable ]
Ben Du Toit est un homme ordinaire, père de famille respectable, professeur d’histoire-géographie apprécié de ses élèves… mais il est surtout un Afrikaner dans le pays de l’apartheid.
Pourtant tout va basculer lorsqu’il cherche à savoir ce qui est arrivé à Gordon Ngubene,...
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[ Indispensable ]
Ben Du Toit est un homme ordinaire, père de famille respectable, professeur d’histoire-géographie apprécié de ses élèves… mais il est surtout un Afrikaner dans le pays de l’apartheid.
Pourtant tout va basculer lorsqu’il cherche à savoir ce qui est arrivé à Gordon Ngubene, le balayeur noir de l’école où il enseigne, retrouvé mort dans sa cellule. Gordon Ngubene, emprisonné parce qu’il essayait seulement de connaître la vérité sur la mort de son fils Jonathan, arrêté pendant les émeutes de Soweto.
Cette quête de la vérité, c’est aussi une prise de conscience sur la réalité de la condition des noirs qui vivent à côté de lui sans qu’il les voie.
Rejeté par ses semblables, isolé, menacé, il trouvera la force de poursuivre son combat avec l’appui et l’amour de Mélanie, une journaliste britannico-sud-africaine… jusqu’à ce que le système les rattrape.
Que dire de ce grand roman si ce n’est que je le place directement dans le coin de ma bibliothèque réservé aux indispensables tant par son fond que son écriture riche.
Prix Médicis étranger 1980, Une saison blanche et sèche est le quatrième roman d’André Brinck. Interdit dès sa parution, 1979, en Afrique du Sud, il est traduit dans une dizaine de pays. Le roman est adapté en 1989 par la réalisatrice Euzhan Palcy dans le film éponyme avec Donald Sutherland et Marlon Brando dans les rôles principaux.
J’ai également très envie de découvrir Au plus noir de la nuit publié en 1973 et également interdit dès sa sortie.
André Brinck (1935-2015) a vécu à Paris, il a traduit Albert Camus.
Lors d’une visite de Soweto incluant le mémorial Hector Pieterson qui porte le nom d’un écolier de douze ans, une des victimes des balles des forces de l’ordre lors du soulèvement étudiant de 1976, contexte dans lequel s’inscrit ce livre, une femme a insisté pour que je la prenne en photo avec son petit-fils. Son regard fier, ses yeux qui ont dû voir tant de choses durant l’apartheid m’ont accompagné pendant cette lecture. Quant je me remémore ce voyage, je repense à elle, j’aurais voulu savoir pourquoi elle tenait tant à ce que je les "emmène" avec moi, j'aurais voulu connaître son histoire.