Des découvertes et des récits puissants à offrir à Noël
Anna Gauthier mène une existence à l'abri des tourments entre sa pharmacie, sa villa surplombant la mer et sa famille soudée.
Dans un climat social inflammable, un incident survient et son fils Léo, lycéen sans histoire, se retrouve aux prises avec la justice. Anna assiste impuissante à l'écroulement de son monde, bâti brique après brique, après avoir mesuré chacun de ses actes pour en garder le contrôle.
Qu'advient-il lorsqu'un grain de sable vient enrayer la machine et fait voler en éclats les apparences le temps d'un été ?
À travers un portrait de femme foudroyant d'intensité et d'émotion, Un tesson d'éternité remonte le fil de la vie d'Anna et interroge en un souffle la part emmurée d'une enfance sacrifiée qui ne devait jamais rejaillir.
« Avec son treizième roman captivant, Valerie Tong Cuong confirme son talent d'écrivain, son art pour dynamiter les apparences. » Livres Hebdo « D'elle on attend le meilleur et on n'est jamais déçu. » ELLE « Valérie Tong Cuong sonde alors le gouffre de la culpabilité et les ravages du refoulement. Intense, d'une profonde noirceur, son roman dont on ne comprend le titre qu'à la dernière page prend à la gorge jusqu'à sa fin sidérante. » L'Obs « Elle analyse avec une justesse désarmante la fragilité du contrat social et la tragédie humaine qui se jouent sur la scène du monde. » Le Figaro Littéraire
Des découvertes et des récits puissants à offrir à Noël
Un roman captivant, dans une famille que l'on pourrait décrire comme "normale" la violence va peu à peu entrer dans cette famille par le fils qui va être inculpé et à partir de là, toute cette violence de l'enfance ressort chez sa mère... comme une goutte d'eau qui va faire tout déborder. Une accumulation de faits , des silences étouffants
Un roman troublant qui va nous faire sombrer avec Anna dans cet engrenage. Un récit remarquable, juste, addictif, un roman marquant, une écriture puissante d'un mère et d'une femme blessée qui est prête à tout pour sauver son fils.
Coup de coeur
Hugues, Anna, Léo, une famille formidable, à la vie rangée, ordonnée, installée dans la bourgeoisie avec une vie sociétale parfaite. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Un couac dans ce monde parfait va pourtant se produire avec la participation de Léo. Léo, 18 ans, va commettre un délit lors d’une manifestation, il va frapper violement un policier en voulant défendre son amie du moment. C’est le point de bascule, s’ensuivent arrestation, incarcération, tribunal.
Pour la cellule familiale c’est l’explosion :
- Hugues, dans le déni, ne pense qu’à sauver les apparences et réalise difficilement la gravité de l’acte, ne rien détruire pour une « plaisanterie », pour une « bousculade ».
- Anna qui a lutté pour sortir de sa condition modeste, a épousé un beau parti, acquis durement une pharmacie, voit son monde s’écrouler. Elle se battra pour sortir son fils de ce désordre.
- Léo, à quelques jours de passer son bac et promu à de belles études comprend que son avenir est bien compromis, veut assumer son acte.
Et puis il y a l’entourage, les amis qui n’en sont plus, les clients qui se dérobent. La famille devient « non grata ».
Au travers de ces pages on comprend vite que c’est Anna qui va porter l’épreuve à bout de bras. Au fil des évènements, en soutenant son fils, elle va découvrir le milieu carcéral, ses règles et ses codes, le parloir, le monde de la justice, mais va faire face quel qu’en sera le prix. Et le prix sera élevé.
Lorsque je j’ai aperçu ce livre en rayon je l’ai pris immédiatement sans même prendre la peine de lire le résumé de couverture tant j’aime cet auteure.
Lorsque j’ai aperçu ce livre en rayon j’ai failli le reposer immédiatement en raison de la photo de couverture que je n’aime pas du tout, que je ne comprends pas et qui me met mal à l’aise.
Ce roman de Valérie Tong Cuong n’est pas mon préféré. Les personnages sont un peu stéréotypés et ne m’ont pas vraiment convaincus, reste un très émouvant portrait de femme, courageuse, obstinée, qui au hasard des évènements va devoir gérer ses refoulements, ses cris internes qui ressurgissent et finissent par exploser.
Surprise par ce roman et, même très agréablement surprise par la plume de Valerie Tong Cuong. Je l’avais découverte en écoutant son livre « Par amour », une histoire de famille pendant la seconde mondiale. Avec « Un tesson d’éternité », je découvre une autre histoire de famille qui nous est contemporaine.
Un acte de violence dans une manif, et voilà Leo incarcéré. Ses parents, Anna Gauthier (pharmacienne) et Hugues (service culturel de la ville), notables de leur petite ville tombent de haut et tentent de rétablir la vérité afin de libérer leur fils au plus vite.
« Moins de soixante-douze heures ont suffi à plonger leurs vies parfaites dans l'obscurité. »
Commence alors pour Anna une mission, celle d'une mère, qui se retrouve seule, qui veut comprendre et sauver son fils. Dans ce temps, le passé d’Anna se réveille, les souvenirs de son enfance, son adolescence la petite vie de ses parents, ce qu’elle a tu, remontent.
On sent le drame sous-jacent et la violence qui monte en puissance de part et d’autre : en prison, du côté de Léo et, celle qu’Anna a subi quand elle était jeune jusqu’à la délivrance. Mais laquelle et pour qui ? L’incarcération est violente, les traumatismes de l’enfance peuvent être violents.
Ce n’est donc pas qu’une histoire banale de violence, de justice, c’est une histoire sur les traumatismes de l'enfance, le manque de respect que chacun peut connaitre. Je ne m’attendais pas à cette histoire dans l’histoire, je ne comprenais pas pourquoi, Anna se comportait comme une bourgeoise, les apparences sont souvent trompeuses et à la fin, il y a la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Choc ! (Cela reste une fiction )
c’est un livre qui me marquera.
Anna Gauthier mène une existence bourgeoise, en tout point conforme aux convenances de sa petite ville de province. Un incident dans une manifestation envoie néanmoins son fils Léo, lycéen jusqu’ici sans histoire, derrière les barreaux. Pour Anna, brusquement dessillée par la froideur hostile qui s’empare alors de ses relations, c’est l’édifice patiemment construit de sa réussite qui se lézarde, la renvoyant aux blessures d’une enfance qu’elle pensait pourtant depuis longtemps enterrée.
Anna n’a survécu aux maltraitances subies en silence dans son jeune âge qu’en leur tournant le dos, déterminée à modeler sa vie selon son image du bonheur. Et elle semble y être parvenue, en tout cas elle en est convaincue : entre sa pharmacie, son mari en vue et son fils promis à un bel avenir, rien ne vient déparer le parfait accomplissement de son existence, intégrée à la coterie des notables du coin. Jamais elle n’imaginerait qu’elle a pris le bonheur pour ses apparences, qu’elle a construit sa réussite comme un bouclier contre le mal, et qu’il ne suffit pas de contrôler sa vie pour la mettre à l’abri.
L’incident de parcours de son fils est une pierre qui vient briser l’idéal auquel elle s’accroche. Confrontée à la machine judiciaire, à la rumeur réprobatrice et aux trahisons des soi-disant amis, Anna perd le contrôle des événements, accumule les désillusions, et, dans sa panique et son impuissance, voit l’accroc à la perfection à laquelle elle s’évertuait, prendre les ravageuses proportions d’un cataclysme. Alors que les acquis patiemment accumulés en rempart contre la souffrance tombent un à un, la voilà à nouveau démunie face à ses blessures anciennes, ressurgies intactes après des décennies de silence et de déni. Le choc est si puissant, le désespoir si intense, qu’ils l’entraînent bientôt au-delà de toute raison, dans une explosion de violence incontrôlable.
Le réalisme du récit compte pour beaucoup dans l’effroi ressenti face à tant de souffrances vécues silencieusement. Les ravages de la violence sur la construction psychologique d’un être et les conséquences de traumatismes répétés et ignorés produisent ici une bien funeste bombe à retardement. Chez Anna elle-même, tombée dans la pathologie mentale. Mais aussi chez son fils, par l’un de ces si troublants et inconscients mécanismes de transmission.
Toute la vie d’Anna semble parfaite, un couple modèle, un fils brillant, une belle villa avec piscine, et une pharmacie qui fonctionne bien. Tout va pour le mieux jusqu’au jour où des hommes cagoulés de la gendarmerie débarquent au petit matin pour arrêter son fils de 18 ans. À partir de là, son monde s’écroule, son couple se fissure, ses relations se distendent, et alors que le vernis des apparences se craquelle, son passé ressurgit peu à peu. On pourrait s’attendre à un livre sur une mère qui combat pour faire libérer son enfant, mais le roman nous prend par surprise en révélant peu à peu la jeunesse sombre de cette femme. Anna s’est construit un personnage, un masque, pour se fondre parmi les autres, et l’arrestation de son fils va déclencher la perte du contrôle qu’elle avait sur sa vie depuis des années. Le livre ouvre alors une réflexion importante sur le poids du passé.
L’écriture des sentiments de cette femme est puissante, nous faisant ressentir son mal-être, sa colère et son désespoir. Un beau portrait d’une mère, mais avant tout d’une femme blessée.
Une femme banale, heureuse, Anna Gauthier, voit son univers basculer quand son fils chéri, Léo, est incarcéré après avoir agressé un flic.
Le récit avance lentement, progressivement dans la connaissance d’Anna et de sa famille. Léo lui ressemble : à priori, un gamin sans histoires mais qui se révèle bien plus complexe qu’il ne le parait.
Le monde de la prison fait froid dans le dos avec la vie quotidienne dont chacun peut appréhender la misère :
« Il est déchiqueté par la douleur du manque, le manque des gestes tendres, des gestes simples, le manque de sommeil, de repos, d’eau et d’oxygène, par l’absence des poignées aux portes, l’absence des couleurs aux murs, l’absence des matières, des goûts, des parfums et des sons propres à la vie, l’herbe coupée, le chant des haubans sur le port, la croute du pain grillé, la gifle du mistral, le drap frais, la peau propre, il est déchiqueté par l’absence de ceux qu’il aime, l’absence de confiance et de paix.
Le temps n’existe plus. »
Petit à petit le lecteur entre dans l’intimité d’Anna, son enfance et comprend qu’Anna a tout fait pour échapper au milieu simple dont elle vient, à son histoire. Elle a tout renié pour devenir « caméléon », pour enfouir à jamais son passé trop lourd à accepter :
« Elle s’était faite pour eux. Ce n’était qu’une représentation supplémentaire dans le théâtre de son existence : elle s’appliquait à montrer aux autres ce qu’ils voulaient voir et cela fonctionnait. Il y avait un prix à payer bien sûr, c’était épuisant de se surveiller, de chercher constamment dans l’œil d’autrui la validation de ses efforts, épuisant de surmonter la crainte lancinante d’être rattrapée par le passé, mais a force de pratique, c’était devenu un état naturel, cette hyper vigilance, une ligne de crête, qu’elle suivait avec la certitude de servir un enjeu vital. »
Une ligne de crête en effet, qui va révéler la fragilité d’Anna.
De nombreux thèmes sont abordés dans ce magnifique roman : le harcèlement sexuel, la fragilité de l’enfance, le rôle des adultes, l’impossibilité de sortir de soi un passé trop douloureux. Un chemin de vie dévié par des souvenirs indélébiles qui provoquent les mauvais choix, tellement ils ont marqués au fer rouge la victime. Les conséquences aussi sur Léo, le fils d’Anna, « éponge affective » inconsciente :
« Les signaux qu’il recevait depuis son enfance lui indiquaient qu’il était déjà chanceux d’être assis à la table des plus grands que lui. Il était conscient d’être porteur d’une sorte de handicap, au travers de ses grands-parents maternels qu’il n’avait quasiment pas connus, mais qu’il savait être de petites gens. Il s’était soumis de bonne grâce aux règles du jeu. »
La progression dramatique est parfaitement maitrisée, servie par des mots simples et précis qui accompagnent l’émotion et la densité du récit :
« Elle est devenue étanche, son corps est une cage hermétique et sa colère, un tigre impuissant à se libérer. »
C’est une auteure que j’appréciais déjà beaucoup : « Par amour », « Les guerres intérieures ». Des thèmes toujours renouvelés et traités avec beaucoup de sensibilité et de finesse.
Seul bémol : le titre convient parfaitement au récit, mais je pense que celui de "Pisseuse" aurait été plus percutant.
Un roman rapide à lire où la violence est présente quasiment à chaque page. L'auteur fait une description du monde carcéral intéressante, notamment pour les personnes comme moi qui connaissent mal cet univers. On se met facilement à la place de la mère de famille concernant son adolescent, elle va de surprise en surprise, tout son monde est en train de sombrer, même après le retour de son fils à la maison. Ce roman est plein de suspense, on a du mal à le lâcher une fois commencé, notamment quand on a des enfants de l'âge du jeune homme car cette histoire pourrait nous arriver à tous.
Sur les hauteurs, au milieu d’une nature protectrice, au cœur d’une maison bourgeoise, se terre une femme. Anna Lacourt est devenue Madame Gauthier en épousant Hugues et son univers. Celui de l’argent, celui de la bienséance, celui des bonnes manières. Mais derrière ses sourires de façade, Anna est morte, vide, froide. Elle se pensait sauvée mais quand son fils est emmené par les gendarmes, son monde s’écroule. Et tout lui revient…
Avec Un tesson d’éternité, Valérie Tong Cuong signe un roman poignant et bouleversant.
C’est un portrait de mère que l’auteur nous offre, à la fois puissant dans son amour inconditionnel et fragile dans sa construction chaotique.
Parce qu’avant d’être la mère de Léo, ce jeune garçon incarcéré après un fait de violence, Anna a été une adolescente violentée, malmenée, traquée. De ces années passées dans un gouffre de noirceur, elle ne retient que le masque qu’elle doit porter pour s’effacer. Les kilomètres qu’elle met physiquement entre son ancienne et sa nouvelle vie, sont aussi ceux qu’elles s’évertuent à courir dans sa tête et dans son cœur. La petite Anna a disparu, sur ce canapé en cuir aux odeurs dégoûtantes…
Quand son fils est incarcéré, le monde d’Anna s’effrite. Et avec lui, ce sont les années de silence, de secrets, d’oublis qui refont surface. Tant qu’elle reste une mère, qui se doit d’être forte, stable, compréhensive et solidaire, elle ne fait que tanguer. Mais la vague la submerge…
Les mots, les phrases, la musicalité de l’histoire terrible de cette famille nous entraînent inexorablement vers cette scène finale. Quand on tait ses souffrances, quand on cherche à les enfouir au plus profond, sans jamais les nommer, sans jamais les partager, elles se rappellent a vous et anéantissent le fragile équilibre… Parce qu’un bourreau doit être puni et qu’une victime doit être reconnue…
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