Une liste des indispensables qui traitent du harcèlement
Une liste des indispensables qui traitent du harcèlement
Vous aviez envie de les lire, pas encore eu le temps ? Allez, c'est le moment...
A l'occasion de la sortie de son roman Un homme dangereux, chez Stock , Emilie Frèche nous dévoile sa bibliothèque idéale.
Entretien avec Émilie Frèche pour son dernier roman Un homme dangereux publié chez Stock. Emilie Frèche, lauréate en 2013 du Prix Orange du Livre avec Deux étrangers.
Autobiographie ou fiction?
Un roman qui soulève toutes sortes d’émotions chez le lecteur. On se demande si l’histoire est une fiction totale ou s’il s’agit d’une autobiographie. Effectivement le personnage principal et l’auteur ont le même nom, le même métier et ont écrit le même livre…
Justement le personnage principal, Émilie, auteur à succès (son dernier roman adapté au cinéma), mariée à un homme qu’elle aime mais, qui ne la touche plus, avec deux filles et un amant. Elle se pensait heureuse jusqu’à sa rencontre avec Benoît Parent, il va tout faire pour la détruire, l’anéantir même. Leur relation est basée sur la violence verbale qu’il exerce sur elle.
Une écriture fluide, un roman que l’on dévore et que l’on refuse de lâcher. Je ne connaissais pas l’auteur et je ne suis pas déçue d’avoir fait confiance à ma libraire une fois de plus!
La narratrice a tout du double de l’auteure. Dès le départ on se demande s’il s’agit d’une fiction ou d’une histoire vraie, peut-être un mélange des deux dont tout au long du récit on se posera la question mais est-ce vraiment important ? En tout cas cela donne au roman un côté d’autant plus intriguant, perturbant, parfois même dérangeant. Mais tout cela est bien vite mis de côté tant l’écriture est fluide et l’intrigue hypnotisante.
L’emprise qu’à Benoît Parent sur le personnage d’Emilie est superbement décrit, on la ressent, on la vit à travers les pages. De même qu’elle arrive à nous faire détester cet homme si radin, antisémite et manipulateur. On a même énormément de mal à comprendre comment une femme si brillante et intelligente peut accepter toutes ces humiliations. On a envie de la secouer un peu et puis on comprend, on comprend que l’amour a ses raisons que la raison ignore. Parce que qui n’a pas connu personnellement ou par le biais d’amis des personnes si malsaines ?
Mais jusqu’où ira-t-elle ? Jusqu’où est-elle prête à aller pour cet homme ? Jusqu’à laisser sa famille, ses enfants comme il le lui a demandé ? Je vous laisse le découvrir.
En parallèle de cette emprise, il y a aussi le thème de l’antisémitisme, cette notion chère à l’auteure et qui au fil du roman, va devenir de plus en plus présente. Tombée amoureuse d’un antisémite lorsqu’on est juive, un comble ! Et pourtant ce n’est pas la première à qui cela arrive … Emilie Frèche aborde cette trame avec beaucoup de réalisme. Lorsque l’histoire d’une famille et ses secrets remontent à la surface, le choc ne se fait pas attendre mais la narratrice va s’en servir comme une force et aller au bout de ses interrogations pour avancer dans sa vie.
Je ne vous dévoilerai pas la fin qui est surprenante et superbement réussie à mes yeux.
http://livresselitteraire.blogspot.fr/2015/12/un-homme-dangereux-emilie-freche.html
Un livre facile d'accès qui je pense fera écho à beaucoup d'entre nous puisqu'il parle d'emprise, de rapport de force, de domination et de limites.
Difficile de ne pas avoir une pensée pour Delphine de Vigan pendant cette lecture car il s'agit ici d'un roman qui semble très largement inspiré de faits réels tout en se revendiquant de la fiction... Ce qui n'en est que plus délectable, il faut bien l'avouer, même si cela réveille chez le lecteur un côté "voyeuriste" pas forcément très reluisant!
Le travail sur l'héritage familial et la judéité de la narratrice donne lieu à des passages particulièrement poignants, je pense notamment aux pages finales qui constituent une véritable déclaration d'amour à ses origines et m'ont personnellement beaucoup émue.
Au delà de l'histoire en elle-même, c'est également un beau portrait de de femme, qui m'a donné l'envie de lire ses autres romans.
Peu importe réel ou fiction, la question se posait déjà dans le dernier Delphine de Vigan. Et finalement, cela n'a pas beaucoup d'importance si l'on s'en tient à la qualité de l'écriture et à la volonté de séduire un lecteur qui se laisse -ici- volontiers entraîner, plus ou moins malgré lui, par cette histoire d'amour toxique.
Emilie Frèche écrit bien, c'est fluide et bien mené, une belle qualité dans des phrases longues à lire et à relire. J'avais aimé "deux étrangers" que j'avais d'ailleurs défendu en tant que jurée du prix Orange et qui avait remporté la palme 2013. J'ai toujours beaucoup de plaisir à rencontrer cette femme brillante et chaleureuse, j'attends avec impatience son prochain roman.
Je n'ai hélas pas encore lu l'ouvrage mais j'avoue que le résumé,l'interview ,et les commentaires m'ont donné véritablement l'envie de m'y plonger. Je n'ai malheureusement guère d'autonomie mais ne l'avez vous pas en ebook?
http://alombredunoyer.com/2015/10/21/un-homme-dangereux-emilie-freche/
Un homme dangereux est le roman que publie Emilie Frèche à l’occasion de cette rentrée littéraire 2015.
Autant certains opus laissent le lecteur indifférent, autant celui-là appelle beaucoup de commentaires et force à la réflexion.
Roman fiction ? Autobiographie ? Beaucoup d’éléments évoquent le réel en tout cas. En effet, la narratrice a le même nom que l’auteur et de nombreux faits cités dans le livre sont véridiques (comme par exemple le roman 24 Jours, La vérité sur la mort d'Ilan Halimi, coécrit par Emilie Frèche avec Ruth Halimi en avril 2009). Ou s’arrête le réel et où démarre la fiction ? Doit-on chercher réellement à savoir ? L’auteur nous donne son avis dans le roman :
"J'ai toujours considéré que la question de la vérité dans un roman ne doit pas se poser. Qu'on se moque complètement de savoir si tel ou tel évènement est vrai, ou bien si les personnages sont inspirés de gens réels, parce que, évidemment, ce n'est pas cela qui fait l'intérêt ni la qualité d'un texte."
Si je partage majoritairement son avis, je trouve toujours dérangeante, voire malsaine cette collusion fiction/réel… En tournant les pages, sommes-nous voyeur de la vie de Emilie ? Ou sommes-nous dans la fiction du roman ? Le lecteur se retrouve en porte à faux et c’est une sensation assez bizarre…
Heureusement, si je puis dire, l’écriture efface très rapidement ce désagrément. Elle est superbe, d’une grande fluidité. Elle hypnotise littéralement le lecteur qui dévore le roman et n’a à aucun moment envie de le lâcher. Les mots sont subtilement choisis, les phrases sont souvent longues et très détaillées.
La sensation d’appartenance totale et de « propriété » à Benoit Parent sont merveilleusement décrites. Emilie est sous son emprise, elle sait qu’il ne faut pas mais c’est plus fort qu’elle.
« J’ignore combien de temps nous y sommes restés. Je me souviens seulement des papillons que j’avais dans le ventre, du sourire que je sentais accroché à mes lèvres comme un tatouage permanent et du défilé aux tables voisines, des têtes et des consommations qui changeaient sans cesse quand nous, nous en étions toujours au même verre, mais peut être en était-ce un autre, comment être sure ? L’impression que j’avais du temps arrêté brouillait tellement les cartes… Je ne savais plus ni quelle heure, ni quel jour, ni quel mois nous étions, et cette perte de repère arrive si rarement dans une vie que je n’en avais moi-même plus aucun pour juger de la situation. Je savais seulement que cette rencontre serait un miracle ou un mirage et que, de toute façon, je ne déciderais de rien. »
De même, les descriptions de Benoit Parent le rendent détestables pour le lecteur. Manipulateur, radin, antisémite… c’est merveilleusement bien décrit.
"Benoît était ce type insupportable mais irrésistible, qui réussissait, comme les sales gosses, à se faire pardonner en un mot et à transformer votre colère en un grand sourire."
"Je reviens tout de suite, d’accord ? Tout de suite, tout de suite ! Déshabille-toi, mets-toi nue sous les draps et attends-moi. J’ai acquiescé d’un signe de tête. Il avait déjà disparu."
Pour écrire un tel roman, il faut aussi avoir un recul nécessaire pour se détacher de cette sensation d’être piégé. Etre capable d’analyser et de le traduire par les mots.
« On n’écrit jamais à partir de rien, mais de ses lectures. »
« L’écriture était donc comme la vie : on s’imaginait qu’on maitrisait les choses, qu’on avait ce pouvoir d’influer sur nos destins mais, en vérité, on ne décidait jamais de rien ; ce qui devait être advenait, et ce qui n’avait pas de raison d’exister finissait toujours, de lui-même par s’éteindre. »
Le traitement de la différence d'âge dans un couple (20 ans d'écart entre Emilie et son mari), l'évolution et la survie du mariage face aux tentations, prendre une décision plutôt que de rester sur le statu-quo, encore des thèmes que l'auteur traite parfaitement et subtilement.
"Ils m’aimaient tous les deux et ils voulaient tous les deux me protéger. Me faire comprendre, une bonne fois pour toutes, où ce genre d’histoire pouvait mener : non seulement à la fin du mariage, mais à la négation de soi."
Enfin, comment ne pas parler de la notion et du traitement de l’antisémitisme. Là encore rien à dire, c’est pour moi une réussite.
A la fois énervant, captivant et au final passionnant, Un homme dangereux est un roman de la rentrée littéraire que je vous conseille notamment pour la formidable écriture de Emilie Frèche.
4/5
Qui est l’homme dangereux ? Un type qui invite une jeune femme à prendre un verre au bar du Lutetia, qui finalement lui fait payer les consommations et demande une fiche au garçon pour pouvoir passer la somme en frais auprès de son employeur (Hebdomadaire, Editeur…)
A première vue, cet homme n’est donc pas véritablement dangereux, c’est simplement une merde. Sauf que c’est un homme dangereux dormant. Et Emilie Frèche va nous l’apprendre en réveillant la bestiole qui sommeille sous ce résidus de fausse couche. C’est bien ce que l’on peut lui reprocher à elle, auteur et personnage principal, d’avoir alimenté à la fois le minable et l’abominable.
Mais le livre qui semble sous pas mal d’aspects être une thérapie par l’écriture face à une sale histoire (Elle l’appelle le Cancer mais je pense qu’un Cancer est beaucoup plus respectable que ce sac poubelle mal vidé). Alors nous suivons avec compassion le parcours infernal de cette aventure- qui se déroule dans un périmètre très restreint d’un microcosme parisien qui collectionne les soucis de riches- mais sans comprendre comment l’héroïne-écrivain peut tomber dans ce piège gros comme un camion-benne. Un peu comme les enfants devant un dessin animé de Disney, on se lève avec le bouquin à la main et on crie « Non, non, n’y va pas Emilie, ce mec est le pire des enculés » (précision, la scène se passe à Marseille)
Mais Emilie y va et nous explique l’inexplicable. Avec peut-être la sincère intention de nous faire découvrir l’existence d’intellos parisiens dont le dernier geste de révolte idéologique est un antisémitisme rampant, dégoulinant, puant … Le problème, c’est que malheureusement on le savait déjà et qu’il n’y a pas de surprise à l’étage. Les raclures qui sont prêtes à re-remplir le Vel’d’hiv sous prétexte de la politique israélienne vis-à-vis de ses voisins sont légions dans le pays du Maréchal.
Et face à ce fléau qui habille les faibles et les médiocres, j’aurais aimé sans doute qu’Emilie se transforme ne serait-ce qu’un instant en inspecteur Harry et mette un somptueux coup de boule à la larve, à le rendre esclave de son dentiste et son chirurgien esthétique à vie.
Mais il n’y a qu’à regarder le visage d’ange d’Emilie Frèche pour comprendre que ça ne va pas être possible. Et que le coup de boule c’est justement le bouquin que j’ai entre les mains et qui me met en colère parce que pas assez violent pour moi. Pas assez convainquant même si je l’ai mangé en moins de deux heures. C’est ça, il me reste la colère, mais dans le même temps beaucoup d’affection pour l’auteur et pas assez de recul pour comprendre une démarche intellectuelle à l’encontre de détritus comme Dieudonné ou Benoit Parent (qui se reconnaîtra).
Allez, on se calme. Et surtout Emilie, on ne lâche rien.
« Il n'y a pas de violence plus grande que d'aller fouiller en soi. Non, pas de violence plus grande.
Et pourtant, cette violence, Émilie la connaît d'abord de l'extérieur. Tout avait bien commencé : un mari, deux enfants, une carrière professionnelle brillante... mais sa vie bascule quand elle rencontre par hasard Benoît Parent. Cet écrivain célèbre réussit à subjuguer Émilie alors qu'il représente tout ce qui est haïssable : manipulateur, personnel, antisémite... Il est ce qu'on appelle un pervers narcissique. Émilie voit rapidement le danger mais rien n'y fait, elle est aimantée par cet homme. On a d'ailleurs du mal à comprendre cette emprise et plus d'une fois, on a envie de secouer l'héroïne... sûrement parce qu'on ne peut pas comprendre tant qu'on ne le vit pas.
Émilie Frèche prend soin de bien détailler, décortiquer les mécanismes de cette manipulation jusqu'aux deux tiers du livre où le roman bascule (mais on ne peut pas en dire plus sans déflorer l'intrigue). Ce basculement montre l'art que l'écrivain a de nous livrer une histoire où on ne sait pas où est le vrai et où est la fiction tellement c'est confus. Un roman très réussi.
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2015/09/02/32573574.html
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Bonjour Henriette, sur le site lecteurs.com vous ne pouvez trouver en Ebook que les livres qui ont entrés dans le domaine public, et pas les derniers parus. Celui d'Emilie Frèche est donc disponible en librairie.