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Le commandant de police Paul Magnin offre à sa femme,Camille, un week-end à Londres sur les traces Turner. Elle est kidnappée.
Magnin fait appel à son collègue de Scotland Yard, le superintendant John Adams. Toutes les pistes mènent à la Tate Britain, punie parce qu'elle a péché en acceptant de l'argent sale.
La double enquête trépidante, qui mêle le Gothique et les plaies d'Égypte, ne laissera aucun amateur d'art indifférent.
Camille sort stupéfaite de la projection du film de Mike Leigh, Mr Turner. Son enthousiasme pour l'oeuvre du maître de la peinture anglaise donne à son mari, le commandant de police Paul Magnin, l'idée d'un joli cadeau d'anniversaire : quatre jours à Londres qui lui permettront de contempler les toiles de Turner. L'escapade tourne vite au cauchemar lorsque Camille se réveille dans une pièce qui ressemble à une chambre d'asile psychiatrique où passe en boucle cette chanson des Tigger Lillies qui parle de pluie de grêlons et de crucifix ?
Magnin fait appel à son collègue de Scotland Yard, le superintendant John Adams qu'il rejoint à Londres. S'abattent alors sur la Tate Britain une série d'événements étranges : la Tamise qui charrie du sang provenant du musée ; des rats crevés exposés dans la Clore Gallery ; le vol d'une oeuvre de Turner, La dixième plaie de l'Egypte ; Une performance aussi macabre que déroutante : une voix chantant la fin des temps qui sort de la poche d'un des vêtements de la disparue.
Le musée londonien subirait-il une punition ? Pourquoi ? De la part de qui ? Le dénouement ébouriffant ne laissera aucun amateur d'art indifférent.
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Camille Magnin se réveille, la tête toute brouillée et ne sait pas où elle peut se trouver. Assise sur le lit, elle tente de se réapproprier sa vie. Elle ne porte plus les mêmes vêtements, ceux-ci sont sans étiquettes qui pourraient lui être d’une aide quelquonque, plus de montre, rien à quoi se raccrocher. Que fait-elle ici dans cette chambre monacale, depuis quand ? sans indice spatiotemporel, elle essaie de ne pas paniquer, surtout lorsque l’on diffuse une chansons très fort ou presque en murmure. Une chanson qui lui rappelle que…. Son mari, qui connait son goût pour ce groupe, les Tiger Lilies, lui a donné l’enregistrement d’un de leurs concerts juste avant de partir. .
Paul Magnin, commandant de police à Quimper, son époux, lui a offert un voyage à Londres pour visiter l’exposition de Turner à la Tate Britain. Est-ce lui qui a manigancé tout cela avec l’aide de sa meilleure amie ? Aurait-il été capable de toute cette manigance, dans quel but, pourquoi ?
Pendant ce temps, dans le chapitre suivant, on découvre Paul affolé de ne pouvoir joindre sa femme, qui craint le pire et téléphone à un collègue ami de Scotland Yard, le superintendant John Adams pour signaler la disparition de Camille et lui demande d’enquêter. Si Paul est coupable est-il si retors pour être capable de venir à Londres et participer à l’enquête ? De demander à une très bonne relation d’enquêter ?
Des policiers londoniens, devant la Tate Gallery, voit la Tamise se colorer en rouge, un filet qui sort de dessous la Tate. Un crime ou une tuerie ? en ces périodes d’attentats, tout peut arriver. Plus tard, ils se trouvent face à des mises en scène douteuses, le vol d’un tableau…
Les deux affaires sont-elles liées ? Quels rapports existent-ils entre ces différentes affaires ? Que fait Camille au milieu de tout cela ?
Un polar finement mené. Oui, dans ce chapitre Paul, le mari semble vraiment à la base de la disparition de sa femme. Non, ce ne peut être lui, parce que ceci, parce que cela, mais…
Tout en étant prise par le suspens, je découvre Turner dont on admire souvent les ciels. J’ai ainsi pu découvrir d’autres œuvres de ce grand peintre en allant sur Internet comme « La dixième plaie d’Egypte » dont il est question dans le livre.
Un livre lu d’une traite, une très belle couverture, une présentation très soignée, un bel objet et une lecture attractive.
Mes deux derniers coups de cœur sont deux polars : Choucroute maudite et Indian Psycho et ce Turner et ses ombres fera désormais partie de cette catégorie, tant je me suis régalé, je n'ai pas pu lâcher ce roman, lisant même au-delà du raisonnable, jusqu'à presque m'endormir dessus. En ce printemps 2017, c'est donc le polar qui sort du lot de mes lectures. Tant mieux, car cela prouve -à ceux qui en doutent encore- que ce genre fourmille de talents et de petites merveilles. Marie Devois, je la connais par deux de ses précédents opus : Gauguin mort ou vif (dans lequel Paul Magnin était déjà présent) et Van Gogh et ses juges, tous deux déjà édités dans cette excellente collection qu'est Art noir chez Cohen&Cohen. Excellente, parce qu'elle allie art et polar et que ça me plaît. Marie Devois, par exemple écrit pas mal de lignes sur Turner dont celles-ci : "Rain, Steam and Speed. En français cela donne Pluie, Vapeur et Vitesse. Le peintre du ciel l'entraîne sur les rails pour une course folle comme il l'a propulsée dans la mer en furie qui cogne contre la jetée de Calais. De quoi était donc façonné cet homme qui possédait la grâce de se jouer en quelques coups de brosse de tout ce qu'il regardait ainsi pour le mettre au monde ? [...] William Turner était le créateur. Le créateur d'un univers caché dans des couleurs qu'il malaxait, mélangeait, jetait sur la toile jusqu'à ce qu'elles y fixent ce que lui seul avait vu." (p.126). Toute cette intrigue tourne autour de la Tate Britain et des toiles de Turner et c'est un pur plaisir que de s'y promener.
Le roman est diablement maîtrisé et finement écrit, car dès le début, Marie Devois installe un soupçon sur la culpabilité de Paul Magnin dans l'enlèvement de Camille. Mais pourquoi l'aurait-il fait ? Et s'il l'a fait pourquoi vient-il à Londres pour la rechercher ? Des petites phrases a priori anodines sèment le doute en permanence, chacune pouvant être interprétée comme un aveu de la culpabilité de Paul ou comme l'inverse. L'alternance des chapitres "Paul" et des chapitres "Camille" avant que la police londonienne n'entre dans la danse amplifie cet état d'esprit. L'enquête est alors dirigée par John Adams le superintendant de Scotland Yard avec qui Paul avait sympathisé lors d'une semaine de coopération entre les polices française et anglaise. Efficace et pragmatique, il avance, doit aussi enquêter sur les événements mystérieux qui ont lieu dans la Tate Britain, jusqu'à ce qu'un détail lie les deux affaires. Entre alors en jeu une inspectrice, Victoria, électron libre, au langage et à la personnalité hors norme, j'ai tout de suite visualisé Corine Masiero lorsqu'elle endosse l'habit de Capitaine Marleau. Présente en fin d'ouvrage, elle le marque nettement de son empreinte.
Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé et franchement, je conseille vivement la lecture de ce Turner et ses ombres qui allie avec talent et finesse art et polar ainsi que les autres titres de Marie Devois et soyons fous, les titres de la collection Art Noir.
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