La revue de presse littéraire du mois d'octobre est arrivée
«[...] Je n'ai jamais rien su de ses activités qui, officiellement, étaient d'ordre culturel. Je m'étonne aujourd'hui de ne pas lui avoir posé plus de questions. Je ne saurai jamais non plus ce que j'ai été pour lui. Son désir de moi est la seule chose dont je sois assurée. C'était, dans tous les sens du terme, l'amant de l'ombre.[...] J'ai conscience de publier ce journal en raison d'une sorte de prescription intérieure, sans souci de ce que lui, S., éprouvera. À bon droit, il pourra estimer qu'il s'agit d'un abus de pouvoir littéraire, voire d'une trahison. Je conçois qu'il se défende par le rire ou le mépris, je ne la voyais que pour tirer mon coup. Je préférerais qu'il accepte, même s'il ne le comprend pas, d'avoir été durant des mois, à son insu, ce principe, merveilleux et terrifiant, de désir, de mort et d'écriture.»Annie Ernaux.
La revue de presse littéraire du mois d'octobre est arrivée
Ce livre confirme mon amour pour l'écriture d'Annie ERNAUX.
Evidemment, ce livre est dérangeant, c'est un journal brut et paradoxalement c'est sûrement ce qui m'a le plus dérangé qui m'a ouvert le plus l'esprit.
J'ai relevé un passage qui va rester dans mon bagage personnel :
"Vendredi 16 :
Il parait que le fantasme de S. de Beuvoir était que sa vie, toute sa vie, s'enregistre sur un magnétophone géant. Comme c'est étrange que cette femme, avec tout ce qu'elle a dit sur l'être, la liberté, ait eu ce désir, très plat, nul, car filmer, enregistrer tous les actes d'une vie, les paroles, sûrement serait révélation de quelque chose, vraiment pas de tout. Pour expliquer une vie, il faudrait aussi avoir toutes les influences, les lectures, et encore quelque chose se dérobe, qui n'est pas exposable."
Grosse déception pour moi en ce qui concerne ce livre. J'ai lu "Passion simple" juste avant qui, même s'il ne m'a pas franchement emballée était plutôt agréable et je m'attendais à pénétrer enfin au cœur de cette passion dévorante que vivait l'auteure avec un diplomate Russe... il n'en fut rien.
Ce livre, très personnel, puisqu'il s'agit de la retranscription exacte du journal intime de l'auteure, n'a été pour moi qu'une longue et douloureuse plainte. Annie Ernaux reste finalement très en surface des choses de l'amour ( peut-on vraiment parler d'amour ici d'ailleurs? ) et du sexe pour ne s'appesantir que sur ses déceptions, la crainte permanente et souvent irraisonnée de voir cette histoire se finir, son était quasi dépressif entre deux rendez-vous ( elle utilise d'ailleurs le mot "déréliction" à tour de bras )...
Bref, je ne le recommanderais pas!
Journal intime d'Annie Ernaux lors de sa liaison avec un diplomate. Mort, écriture et sexe fusionnent. Un ressenti très bien traduit par une écriture juste et précise.
C'est très bien écrit mais impudique et dérangeant. Un journal intime est fait pour soi pour exprimer des sentiments, des émotions, des réflexions hors du regard des autres. Je comprends sa nécessité vitale d'écrire ce jorunal, mais les liaisons d'Annie Ernaux ne nous regardent pas. Son rôle d'écrivain était de transposer cette histoire dans un roman fictif afin de préserver son intimité et de ne pas nous rendre indiscrets et voyeurs.
J'ai été plusieurs fois tentée de ne pas continuer à lire cette "nappe de souffrance égocentrique" comme elle dit elle même.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...