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Un texte d'une force et d'une actualité étonnante, qui peut nous rappeler que le monde n'est pas seulement commercial. Nous sommes tous appelés à prêter attention à l'autre. Pas un « livre d'histoire », mais l'histoire d'un être exceptionnel, dont l'aura de martyr émeut et réveille l'humanité qui sommeille en chacun de nous. C'est un hommage à une vie donnée qui frappe par sa consistance.
Ce livre, très documenté, écrit avec beaucoup d'émotion, est un salut rendu à une femme au-dessus du commun, dont les bienfaits prodigués à ceux qui souffrent et le sacrifice de son existence continuent de porter leurs fruits. Écoles, hôpitaux, associations d'aide aux enfants et aux adultes dans le besoin, sont autant d'institutions caritatives qui se sont développées de par le monde à son instigation.
Morte en martyre pendant la révolution russe, la grande-duchesse Élisabeth (1864-1918) a été canonisée par l'Église Russe Hors Frontières en 1981, puis par le Patriarcat de Moscou en 2000. Sa vie d'abnégation, son courage, sa foi et son amour absolu de l'autre, ont profondément marqué son époque et continuent de marquer, dans le monde entier, des générations de croyants et de non-croyants, à qui elle offre simplement l'exemple de l'espoir et l'amour infini.
Considérée comme l'une des plus belles femmes d'Europe, Élisabeth de Hesse-Darmstadt, fille du grand-duc allemand Louis IV de Hesse et de la princesse Alice de Grande- Bretagne, est aussi la soeur de l'impératrice Alexandra de Russie et la petite-fille de la reine Victoria d'Angleterre.
En 1884, elle épouse son cousin russe le grand-duc Serge, fils cadet du tsar Alexandre II et frère du tsar Alexandre III. Quatre ans après son mariage, en 1888, Élisabeth revient très impressionnée d'un pèlerinage qu'elle fait avec son mari en Terre Sainte, à l'occasion de l'inauguration de l'église russe de Jérusalem, Sainte-Marie-Madeleine, érigée en la mémoire de l'impératrice Maria Féodorovna. Restée luthérienne après son mariage, mais d'éducation anglicane par sa mère, Élisabeth décidera en 1891 de se convertir à l'Orthodoxie, à la grande surprise de son entourage, et même de son époux. C'est une décision qu'elle a prise seule, touchée par la foi profonde d'un peuple, auquel elle va désormais se vouer corps et âme. Son dévouement inlassable pour soulager les souffrances des pauvres et sa générosité rendront vite la grande-duchesse populaire.
Après l'assassinat de son époux, le 17 février 1905, Élisabeth embrasse la vie monastique et fonde à Moscou le couvent Saintes-Marthe-et-Marie, dont elle devient la supérieure, se consacrant au soin des malades et à l'aide aux plus démunis. Pendant la Révolution, elle refuse toute aide extérieure, préférant demeurer, au péril de sa vie, auprès de ses soeurs dans son couvent, et continuer son action auprès des pauvres.
Élizabeth est arrêtée par les bolcheviks et déportée à Ekaterinbourg, puis à Alapaïevsk dans l'Oural. Elle y subit une longue et éprouvante détention, avant d'être exécutée le 18 juillet 1918 dans des conditions atroces. Après lui avoir bandé les yeux, ses bourreaux la jettent vivante, avec ses compagnons, dans un puits de mine à demi inondé. Les victimes ne s'étant pas noyées, les bolcheviks tentent de les achever en jetant des grenades au fond du puits, et le remplissent de branchages auxquels ils mettent feu ; puis ils les abandonnent à une lente et douloureuse agonie. Le prêtre, confesseur d'Élisabeth pendant sa détention, retrouve plus tard les corps, les met en bière, et traverse la Sibérie avec les cercueils jusqu'en Chine, pour les mettre à l'abri au-delà de la frontière russe. Sainte Élisabeth de Russie repose à Jérusalem.
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