Avant de devenir Stendhal (en 1817), Henri Beyle a été, de 1806 à la chute de l'Empire, un " commissaire des guerres " sillonnant l'Europe à la suite des armées de Napoléon.
Après de longs séjours en Allemagne, notamment à Brunswick, qui l'ont mis en contact avec de multiples aspects de la culture germanique, c'est la Campagne de Vienne, comme il la nommera, et le long séjour à Vienne (de mai à fin novembre) en 1809 qui constitueront l'expérience privilégiée pour la connaissance de l'Autriche et de la culture viennoise. Expérience capitale pour l'évolution de ses goûts artistiques : c'est à Vienne qu'il découvre vraiment Mozart, assiste aux obsèques de Haydn et, grâce à la fréquentation assidue des salles de théâtre et concerts de la capitale des Habsbourg, qualifiée par Stendhal de " ville très agréable ", fait la découverte d'un nouveau registre théâtral qui contribue à faire évoluer ses choix et ses orientations ; il ne peut ignorer le " drame historique et romantique " dont Schlegel, présent à Vienne au même moment, fait la promotion.
Stendhal quittera Vienne à regret mais le chemin du retour lui réserve, avec la visite des mines de sel de Hallein près de Salzbourg, la matière et la métaphore d'une " cristallisation " que De l'Amour mettra en scène comme un moment décisif de l'évolution de Stendhal vers le romantisme. Vienne et plus largement l'Autriche, seront une étape moins connue et moins illustrée par Stendhal que la polyphonie italienne mais on trouve des échos durables dans toute l'oeuvre et elle constitue un maillon indispensable pour reconstituer l'Europe de Stendhal.
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