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« Quel talent ! Quelle langue bon dieu ! On pense aux romans durs de l'immense Simenon » Bernard Poirette C'est à lire RTL « Ici, la roche affleure par endroit, distançant ajoncs et toutes sortes d'herbes faméliques. Les arbres, quand il y en a, on ne sait dans quelle matière, ni jusqu'où ils vont puiser le sens de leur vie, dans quelle terre ruissellent leurs racines, sur quel magma la graine a bien pu germer et enfanter, avec l'unique projet de subir le vent, le froid, la neige et parfois la brûlure.
Là où la mort modèle la vie jusqu'à la déraison. Là où des rochers se dressent vers le ciel, tels des tuyaux d'orgue, desquels dévalent des ombres impénitentes et se retirent en terre sainte. Là où le vent se laisse aller à parfaire les sons pour rien d'humain.
Cet endroit, on s'y jette avec dévotion, on s'y perd aussi, guidé par l'instinct, quelque chose de sacré. Un endroit où se tenir droit, dans l'orgueilleuse posture de l'initié.Un endroit où on prie encore à l'édification d'une simple maison de pierres grises parfumées de torchis, et même qu'on n'en voudrait à personne que des dieux anciens émettent un avis contraire. On s'en remettrait à eux sans discussion. Car aucun homme saint de corps et d'esprit n'est en mesure d'offrir quoi que ce soit à cette terre, et que, prenant conscience d'une telle évidence, il peut y demeurer, la servir en quelque manière, chevaucher les montagnes, dépenser un bonheur asservi durant le temps d'une existence, et pourrir dans la vallée. » Plateau, c'est un hameau en Haute-Corrèze où réside un couple de vieux paysans, Virgile et Judith. Judith, est maintenant atteinte d'Alzheimer, elle oublie tout sauf une chose : elle a mal vécu l'absence d'enfant dans le foyer. Le couple a élevé Georges, ce neveu dont les parents sont morts d'un accident de voiture alors qu'il avait cinq ans.
Maintenant Georges vit dans une caravane face à la maison de Virgile et Judith. Alors lorsqu'une jeune femme rencontrée sur internet, emménage chez Georges, lorsqu'un ancien boxeur, Karl, tiraillé entre ses pulsions sexuelles et sa croyance en Dieu vient s'installer dans une maison du hameau et qu'un mystérieux chasseur sans visage rôde alentour, Plateau prend des allures de village où toutes les passions se déchaînent.
Parution le 7 janvier de Grossir le ciel au Livre de Poche (ventes grand format 5000 exemplaires), Prix Polar Michel Lebrun , finaliste Prix 813, Prix Calibre 47, Prix Festival Villeneuve Lez Avignon
Plateau de Franck Bouysse, Le Livre de poche, 2017 (1ère édition : La Manufacture des livres, 2016)
Franck Bouysse me fascine, d’abord par les sujets de ses romans, puis par sa plume particulière, poétique et percutante à la fois.
Un hameau perdu sur Le Plateau de Millevaches… Un huis-clôt à ciel ouvert… Une économie de personnages autour de thématiques douloureuses et clivantes.
Judith et Virgile tiennent une petite ferme depuis toujours ; ils ont élevé Georges, leur neveu, après la mort de ses parents dans un accident de voiture. Judith perd la tête et croit en Dieu, Virgile perd la vue et ne croit plus en rien ; Georges habite dans une caravane car il n’arrive pas à s’approprier la maison de ses parents. Un peu plus loin vit Karl, un ancien boxeur tiraillé entre ses pulsions et son mysticisme…
Cory, une autre nièce de Judith et Virgile, vient chercher refuge auprès d’eux pour échapper à un mari violent…
Tapi dans l’ombre, un étrange chasseur les épie…
Toute une ambiance faite de silences et de non-dits, de secrets enfouis et de vieilles blessures…
Des personnages ciselés, cabossés… Des corps au langage particulier.
Des destins liés, inexorablement. Des retours dans le passé…
Une écriture précise, avec des mots rares révélant une grande connaissance de la faune et de la flore, des travaux agricoles, de la chasse…
Des descriptions magnifiques… Le Plateau devient un personnage à part entière, souverain, inquiétant…
Des émotions, des actes manqués… Une violence exacerbée.
Une montée en puissance des évènements, un dénouement terrible qui laisse cependant présager la construction de quelque chose de beau à partir d’un immense gâchis.
Encore une fois, un ressenti comme une claque.
Étant la 27ème lectrice à poster une chronique, je vous ferai grâce du résumé que d'autres, avant moi, ont très bien fait.
Avec "Plateau", nous plongeons à nouveau dans le monde rural noir, très noir qui semble être la couleur littéraire de prédilection de Franck Bouysse. C'est, sous la plume de l'auteur, un monde voué à disparaître; tout sue l'abandon, l'absence d'espoir, la solitude : les outils rouillent, les maisons sont délabrées, les humains désespérés, croulant souvent sous le poids de la culpabilité. Et puis la violence sourde au fond des êtres qui finit par éclater sauvagement au détour d'un élément déclencheur (ici, l'arrivée d'une jeune femme qui déclenche des pulsions de vie et de mort qui conduiront au drame).
La nature omniprésente n'est pas lénifiante, rassurante, amicale; elle impose sa loi, sa force, sa sauvagerie aux hommes qui doivent lutter pour survivre.
Franck Bouysse a l'art d'installer ses personnages et le décor, de faire croître la tension jusqu'au climax; les dialogues, bruts de décoffrage, nous font bien sentir les relations entre les différents protagonistes et donnent du rythme à la narration. En revanche, alors que j'apprécie d'habitude, la langue imagée de l'auteur, j'ai cette fois saturé; le style est très travaillé, souvent trop, insufflant un caractère artificiel aux descriptions et rendant la lecture ardue; j'ai eu l'impression que Franck Bouysse essayait d'associer les mots rares les plus improbables pour en faire des images ou des métaphores difficilement compréhensibles.
Il n'en reste pas moins que je suis totalement immergée dans l'atmosphère un peu glauque où nous entraîne l'auteur et que j'en redemande. La preuve, après une petite pause bienvenue, je me plongerai dans "Glaise".
Judith et Virgile ont élevé Georges, le neveu dont les parents ont disparu dans un accident de voiture. Les travaux de la ferme, la vie rude au coeur du plateau des Millevaches, le temps s’éternise de saison en saison. Jusqu’à l’arrivée de Cory, une jeune femme qui a fui son bourreau de mari. Pour Georges, c’est une déflagration dans la monotonie de sa vie cadrée, qui le protège d’un passé douloureux.
Mais autour d’eux rodent d’inquiétants personnages, un boxeur mystique et un chasseur mystérieux.
Franck Bouysse campe à nouveau un décor très précis, au delà d’une connaissance théorique et artificielle. C’est une immersion totale dans un espace naturel aussi austère que sublime.
Des personnages complexes, qui se cachent derrière des silences qui en disent long, une traque angoissante, tout cela maintient une attention constante, dans un roman à lire d’une traite.
Impressionnée par le réalisme des dialogues et la précision des descriptions, je regrette juste cette découverte tardive.
384 pages Le livre de poche 1er mars 2017
La plume poétique de Franck Bouysse nous amène au cœur de tragédies humaines qui, lassent de rester silencieuses finissent par se dévoiler tout à fait. Le plateau en toile de fond fait jaillir l'homme primitif. La terre comme berceau nourricier portent la vie des hommes, le pire et le meilleur.
Le livre porte avant tout une ambiance. Celle du plateau, rural, isolé du monde, comme figé dans le temps. Autant vous dire que lire ce livre en entendant l’orage gronder au loin, est idéal pour se plonger dans cette atmosphère, lourde et empreinte de secrets.
Les quelques habitants qui peuplent ce lieu, sont taiseux et pudiques, ils ne vous livreront pas facilement les secrets qui les rongent. Il y a ce vieux couple de paysans dont la femme perd peu à peu la mémoire, leur neveu qui orphelin de bonne heure n’a toujours pas réglé ses comptes avec la mort de ses parents, et aussi ce boxeur arrivé un jour par hasard, fervent croyant se battant sans cesse contre ses propres démons. Puis un jour, une nièce perdue de vue depuis des années apparaît dans ce monde pétrifié, et là, les lignes vont commencer à bouger.
Autour d’eux, la nature, oppressante et fascinante, faisant ressortir les instincts primaires, et en particulier ceux du chasseur, qui erre dans les fourrées et observe les autres à travers la lunette de son fusil.
L’écriture de Franck Bouysse, est puissante et nous fait ressentir la rudesse du paysage, les fêlures des personnages, l’atmosphère étouffante. Je me suis parfois un peu perdue dans les phrases, mais je reste séduite par cette plume singulière.
Virgile et Judith, exploitants agricoles, vivent dans un hameau de Haute Corrèze. Ils n'ont pas eu d'enfant mais le destin leur a permis de s'occuper de leur neveu Georges à la mort de ses parents, suite à un accident de voiture alors qu'il était âgé de cinq ans.
A l'âge adulte, plutôt que de s'installer dans la maison de ses parents, Georges préfère s'installer dans une caravane tout près de ses parents adoptifs. Quand Virgile, qui rencontre des problèmes de vue et doit gérer en plus de l'exploitation, sa femme Judith, atteinte de la maladie d'alzheimer lui demande d'héberger Cory, la nièce de cette dernière, c'est tout naturellement qu'il accepte. Cory, jeune femme meurtrie, qui a fui son bourreau de mari bien nommé homme-torture.
Ce court roman (380 pages environ) plutôt noir à la très belle écriture, riche en vocabulaire (ce qui m'a permis d'étoffer le mien) m'a emportée dans l'univers rude, plein de non dits, des hommes du terroir. Les personnages à fleur de peau, au parcours compliqué, possèdent tous un secret qui ne demande qu'à sortir avec tous les effets d'une bombe si c'était le cas. Ce sont des taiseux, peu communicatifs mais on devine des relations très fortes qui leur permet d'être solidaires dans l'adversité. Ce sont des personnages attachants, qui entrouvrent leur intimité tout en nous laissant à la lisière de leur vie.
C'est un gros coup de coeur que j'ai eu d'abord pour la couverture (je ne lis jamais la quatrième de couverture pour ne pas déflorer l'histoire) puis à la lecture. Je ne peux que le recommander...
http://quandsylit.over-blog.com/2021/08/plateau-franck-bouysse.html
Plateau des mille vaches en Corrèze, une histoire qui vous prend et ne vous lâche plus.
Les secrets de famille, un voisin au passé ombrageux qui est venu cherche la rédemption, un chasseur qui rode. Le tout dans la meilleure des langues avec un style éblouissant.
Quelques scènes insoutenables qui vous glacent le sang.
C'est par la littérature qu'on accède à une part de vérité sur la nature humaine.
Merci Monsieur Bouysse
Un prologue magnifique, ode poétique au Plateau.
Un plateau isolé sur lequel il y a trois maisons.
Celle de Virgile et Judith, devenue Alzheimer.
Celle de Georges, leur neveu qu'ils ont élevé.
Celle de Clovis, décédé, où habite Klaus depuis quelques années.
J'ai un temps aimé les romans de terroir avant de ne plus les supporter.
Les romans De Frank Bouysse s'apparentent souvent à ce genre, mais son écriture et sa poésie me font faire exception.
De plus il réunit tout ce qui fait l'intérêt d'une fiction littéraire.
Un contexte et une ambiance, des personnages à la vie complexe, une intrigue solide, du suspense, de l'émotion..........
Parce que sous l'impression de vie paisible des habitants de ce plateau se cachent des secrets, des fêlures, des drames, des regrets et des remords.
Et que dire de cet énigmatique chasseur qui se cache sans que l'on sache pourquoi ni qui il est.
J'ai pris grand intérêt à la lecture de ce roman. par contre la fin m'a un peu surprise et déstabilisée
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