Étant la 27ème lectrice à poster une chronique, je vous ferai grâce du résumé que d'autres, avant moi, ont très bien fait.
Avec "Plateau", nous plongeons à nouveau dans le monde rural noir, très noir qui semble être la couleur littéraire de prédilection de Franck Bouysse. C'est, sous la plume...
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Étant la 27ème lectrice à poster une chronique, je vous ferai grâce du résumé que d'autres, avant moi, ont très bien fait.
Avec "Plateau", nous plongeons à nouveau dans le monde rural noir, très noir qui semble être la couleur littéraire de prédilection de Franck Bouysse. C'est, sous la plume de l'auteur, un monde voué à disparaître; tout sue l'abandon, l'absence d'espoir, la solitude : les outils rouillent, les maisons sont délabrées, les humains désespérés, croulant souvent sous le poids de la culpabilité. Et puis la violence sourde au fond des êtres qui finit par éclater sauvagement au détour d'un élément déclencheur (ici, l'arrivée d'une jeune femme qui déclenche des pulsions de vie et de mort qui conduiront au drame).
La nature omniprésente n'est pas lénifiante, rassurante, amicale; elle impose sa loi, sa force, sa sauvagerie aux hommes qui doivent lutter pour survivre.
Franck Bouysse a l'art d'installer ses personnages et le décor, de faire croître la tension jusqu'au climax; les dialogues, bruts de décoffrage, nous font bien sentir les relations entre les différents protagonistes et donnent du rythme à la narration. En revanche, alors que j'apprécie d'habitude, la langue imagée de l'auteur, j'ai cette fois saturé; le style est très travaillé, souvent trop, insufflant un caractère artificiel aux descriptions et rendant la lecture ardue; j'ai eu l'impression que Franck Bouysse essayait d'associer les mots rares les plus improbables pour en faire des images ou des métaphores difficilement compréhensibles.
Il n'en reste pas moins que je suis totalement immergée dans l'atmosphère un peu glauque où nous entraîne l'auteur et que j'en redemande. La preuve, après une petite pause bienvenue, je me plongerai dans "Glaise".