"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Les moustiques viennent de la nuit des temps (250 millions d'années), mais ils ne s'attardent pas (durée de vie moyenne : 30 jours). Nombreux (3 564 espèces), volontiers dangereux (plus de 700 000 morts humaines chaque année), ils sont répandus sur les cinq continents (Groenland inclus).
Quand ils vrombissent à nos oreilles, c'est une histoire qu'ils nous racontent : leur point de vue sur la mondialisation.
Une histoire de frontières abolies, de mutations permanentes, de luttes pour survivre, de santé planétaire, mais aussi celle des pouvoirs humains (vertigineux) qu'offrent les manipulations génétiques. Allons-nous devenir des apprentis sorciers ?
Toutefois, ne nous y trompons pas, c'est d'abord l'histoire d'un couple à trois : le moustique, le parasite et sa proie (nous, les vertébrés).
Après le coton, l'eau et le papier, je vous emmène faire un nouveau voyage pour tenter de mieux comprendre notre terre. Guyane, Cambodge, Pékin, Sénégal, Brésil, sans oublier la mythique forêt Zika (Ouganda) : Je vous promets des surprises et des fièvres ! » Erik Orsenna « Pour un tel périple dans le savoir, il me fallait une alliée. Personne ne pouvait mieux jouer ce rôle que le docteur Isabelle de Saint Aubin, élevée sur la rive du fleuve Ogooué, au coeur d'un des plus piquants royaumes du moustique. »
Il n’y a que l’Antarctique et l’Islande qui leur échappent encore. Partout ailleurs, ils sont des nuées, éphémères mais sans cesse renouvelées – sept générations en un an – et donc dotées d’une capacité d’adaptation qui les rend quasi invincibles. Et ils tuent. Dengue, chikungunya, zika, fièvre jaune, paludisme... : responsables de plus de 800 000 décès humains par an, les moustiques sont notre premier ennemi sur cette planète. Pourtant, les éradiquer pourrait avoir des conséquences plus terribles encore...
Après ses trois autres « précis de mondialisation » sur le coton, l’eau et le papier, Erik Orsenna, alors ambassadeur de l’Institut Pasteur – il occupe le siège du scientifique à l’Académie française –, s’intéresse en 2017 à la « géopolitique du moustique ». Pour tout comprendre de ces petits mais costauds envahisseurs, il s’est rendu dans les pays où ils sévissent le plus, a rencontré d’éminents spécialistes de l’Institut Pasteur, à Paris, Dakar, Cayenne et Phnom Penh, et, avec une précision teintée d’humour, mêle ses réflexions, elles aussi souvent piquantes, à cet ouvrage de vulgarisation scientifique co-écrit avec sa compagne, l’angiologue Isabelle de Saint Aubin.
Le texte est intéressant, voire souvent fascinant, et a de quoi faire frémir. Car le constat est sans appel. Ce ne sont pas seulement le moustique et ses multiples espèces qui, toujours plus résistants, apprennent à conjurer toutes nos tentatives pour les vaincre. Les parasites, virus et bactéries, dont ils sont aujourd’hui les vecteurs les plus efficaces – loin devant les tiques, chauves-souris et autres hôtes déjà bien inquiétants dans ce livre – et que nous n’avons pas encore tous rencontrés – la covid-19 n’a surgi au grand jour qu’après la rédaction de cet ouvrage –, sont eux aussi tellement intelligents et opportunistes dans leur stratégies de survie qu’ils rendent inutile, et même dangereuse, toute velléité de destruction de leurs porteurs actuels. Sans parler des multiples espèces indispensables que la disparition du moustique condamnerait à périr d’inanition, tous ces organismes tueurs auraient vite fait de trouver une solution de rechange, peut-être plus terrible encore pour nous, pauvres Goliaths pourtant prompts à jouer les apprentis sorciers, autrefois à coups de produits chimiques, aujourd’hui, à l’aide de la génétique.
Documenté et instructif, ce mémento sur le moustique se lit comme un roman, parfois drôle, souvent étonnant, riche de pistes de réflexion dont on regrette seulement que ce format ne se prête à leur développement. Citons en deux, à méditer au son crispant de cet insecte si détesté : « Voilà le secret pour survivre : l’adaptation ! (…) de là, venait peut-être la fragilité et la noblesse de l’espèce humaine. Elle voulait changer la vie. Et la vie se vengeait. Il est vrai que, si notre espèce voulait tant « changer la vie », c’était à son seul bénéfice. » « Quand la dynamique de l’espèce l’emporte sur la revendication de l’individu, il y a gros à parier que la vitalité générale y gagne. »
Les tribulations facétieuses d'un académicien curieux et gourmand de connaissance scientifique le conduise cette fois, sur les traces de l'insecte le plus meurtrier pour l'homme, le moustique. Il tue environ 750 000 personnes par an en propageant le palludisme, la dengue, le zika, la fièvre jaune ……. A la rencontre des spécialistes mondiaux dans les régions infestées, les auteurs nous dévoilent pédagogiquement et avec humour tout ce qui est connu sur les relations moustiques hommes, pourquoi ? Comment ? Quelles solutions sont mises en oeuvre pour amoindrir ce fléau, y compris les plus récentes avec les « ciseaux génétiques ». de façon plus générale, il évoque également les relations de l'homme avec les autres espèces et l'importance d'un équilibre harmonieux de la bio-diversité pour éviter l'émergence soudaine de maux nouveaux issus du franchissement des espèces dont la pandémie actuelle est l'illustration la plus convaincante.
Le titre exact est : Petit précis de mondialisation Tome 4 : géopolitique du moustique. Je n’ai pas lu les 3 premiers petits précis, mais cela n’a pas d’importance.
L’académicien s’intéresse à la mondialisation des épidémies dues aux moustiques, car il existe plusieurs familles de moustiques. Seules les femelles nous piquent, ça je le savais, mais l’auteur explique comment elles transmettent virus et bactéries.
En voyageant à travers le monde, de la Guyane en Chine en passant par l’Afrique, Erik Orsenna rencontrent les chercheurs spécialisés et passionnés qui travaillent sur le sujet.
Un essai passionnant, abordable et pas verbeux pour un sou qui expose quelques solutions pour prévenir les piqûres. Mais l’auteur n’oublie pas que le moustique est un élément de la biodiversité qui a sa place dans la chaîne alimentaire : l’éradiquer n’est pas possible ni souhaitable.
L’image que je retiendrai :
Celle des captureurs de moustiques, chargés de récolter les petits bêtes pour les scientifiques. Un métier à risque.
http://alexmotamots.fr/geopolitique-du-moustique-erik-orsenna/
Je savais qu'en lisant un tel ouvrage, ça finirait par me démanger.
Un livre qui parle des moustiques, il fallait oser, Monsieur Orsenna.
Quand je lis, j'ai toujours un crayon à papier avec moi pour annoter, souligner, entourer. Je n'ai fait que ça avec la Géopolitique du moustique.
Vous y apprendrez pourquoi le moustique tue, et comment, et pourquoi ?
Et quels sont les enjeux de le combattre ?
Pour info, ou rappel (ça fait froid dans le dos !), le moustique tue 750 000 personnes par an. (bien moins que les hommes qui s'entre-tuent, 475 000).
Une aubaine pour les recherches.
Comment tuer ces petites bêtes, qui lorsque vous les entendez siffler à votre oreille, est un appel à la copulation. Je vous passerai le nombre de fois où madame (celle qui pique) donne naissance à ses rejetons. Vous aurez envie de vivre dans une bulle.
Orsenna nous emmène en voyage, de part le monde. Autant faire court : les moustiques sont partout ! Laissant une cicatrice pour les plus chanceux, ou des fièvres mortelles pour d'autres. La dengue, Kika, Chikungunya, paludisme (qui est revenu en force ces dernières années et Orsenna nous explique pourquoi, mais je vous laisse le plaisir de le découvrir par vous-même). Autant de termes exotiques qu'il vaut mieux avoir à éviter de prononcer.
Ne pensez donc pas aller vous protéger dans le nord, bien à l'abri d'une brise fraîche. le réchauffement climatique fait le bonheur de ces petites bêtes.
Eux ne connaissent pas les frontières et ont une capacité d'adaptation hors du commun.
Alors, saluons les chercheurs, notamment de l'Institut Pasteur, qui travaillent d'arrache-pied pour nous éviter de ramener un petit souvenir inattendu des vacances ... Comment les combattre : les éradiquer ? Les stériliser ? Bombarder la planète d'insecticide ? Modifier leur ADN ? Tuer les parasites qu'ils portent et tueurs d'hommes ?
Mais chaque être vivant de cette belle planète bleue, n'est-il pas un maillon de la Vie en général ? Serait-il possible de vivre ensemble ?
Comme l'écrit Orsenna à la fin de l'ouvrage : "La vie est la Start-Up qui a le mieux réussi".
Bref, je savais qu'en lisant ce petit précis, ça me démangerait.
Ça me démangerait de découvrir les autres petits précis d'Orsenna. Vite vite, ma libraire adorée !
Ma mise en scène :
https://twitter.com/jalleks/status/851053204783722497
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