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Le 15 avril 2019, sous les yeux de l'humanité tout entière, Notre-Dame brûlait. L'humanité tout entière, en effet : des Etats-Unis à la Chine, du Sénégal à la Russie, les réactions ont été immédiates dans le monde entier.
Comme le dit Adrien Goetz dans ce texte de savoir, de passion et d'alerte, on s'est rendu compte à cette dramatique occasion que Notre-Dame de Paris était bel et bien Notre-Dame-de l'humanité.
Par-delà les nations, par-delà les religions même, puisqu'aussi bien les dignitaires de tous les cultes ont fait part de leur émotion, c'est l'art qui unit les hommes. Telle est la leçon de ce stupéfiant événement. Du XIIe au XIXe siècle, les plus grands artisans, les plus grands artistes français, de l'auteur anonyme de la grande rose à Viollet-le-Duc, créateur de la flèche qui s'est effondrée sous nos yeux, c'est la question de la préservation de l'art qui se pose, de Notre-Dame, des églises, du patrimoine commun de l'humanité que sont les oeuvres d'art.
http://encreenpapier.canalblog.com/archives/2019/07/31/37533261.html
Derrière le drame du 15 avril 2019, d'une plume qui fait raisonner les plus grands textes français de Baudelaire à Proust en passant bien sûr par Victor Hugo, Adrien Goetz nous montre à voir au-delà de la catastrophe ce que l'incendie de Notre-Dame de Paris révèle comme cassure sur le pays et l'église.
Passé les premières pages qui racontent l'évènement tel que l'auteur l'a vu et vécu, Adrien Goetz va profiter de cet opuscule pour remonter les couloirs du temps afin de nous rappeler ce qu'est Notre-Dame de Paris pour la France ; un monument politique particulièrement depuis les Bourbons et le règne de Napoléon, un monument littéraire avec Claudel et Hugo par qui le sauvetage arrivera, ainsi qu'un monument religieux qui réunit au-delà du tourisme toute une communauté et une identité chrétienne, et même de non-croyants quand un évènement national important se passe (attentat, libération…).
Au-delà de la leçon d'histoire et de littérature qui s'est transformée avec Hugo et Mérimée en combat pour la sauvegarde du patrimoine, Adrien Goetz attire aussi notre attention sur le rapport de la France avec son patrimoine. Avec son regard d'historien d'art qui a appris à décrypter les âmes d'un peuple à travers son intérêt pour le patrimoine, ce dernier lance un cri d'alarme à l'Etat pour que les vieilles choses du XIXème siècle – si honnies selon lui – ou d'autres siècles, soient enfin correctement prises en charge et d'avantage surveillées et restaurées, afin que les témoignages du passé puissent encore parler et briller pour les générations futures. Car devenir muet et incompréhensible, telles sont les peurs de cet écrivain qui craint que se désagrège derrière l'abandon du patrimoine et l'absence de leçon pour l'expliquer, tout un pan de l'histoire d'art et de l'identité.
Toutefois, ce cri d'alerte vaut aussi pour l'Eglise. Cette Eglise qui se désintéresse de ce patrimoine de pierre, musical et spirituel, et qui n'a pas su profiter de cet évènement pour redonner un souffle à son esprit. L'auteur déplore en effet que l'art oratoire de la chair ait disparu, et l'absence de mot - même juste quelques mots - du Pape François lors des messes de Pâques sur le calvaire de Notre-Dame, signalant ainsi son désintérêt pour le patrimoine religieux... Pourtant, comme Adrien Goetz le souligne à juste titre, une cathédrale comme un théâtre antique, ont besoin pour vivre de ce pour quoi ils ont été construits : des messes ; des chants ; des pièces, etc., sans l'Eglise comment faire ? Ne serait-il pas temps pour elle de délaisser la politique pour son esprit spirituel ?
Pour rejoindre l'auteur dans son idée, on peut se demander où sont les artistes, écrivains, musiciens, peintres et hommes d'église pour que notre époque retrouve le chemin du patrimoine ? le génie, l'amour des vielles choses, appartiennent-ils qu'au passé ? Ou aux gens du peuple qui retapent seuls, donnent, jouent au Loto pour le patrimoine ? Au milieu de cette mondialisation qui déteste beaucoup d'identités, il n'est pourtant pas suffisant que le peuple seul s'en préoccupe, il faut des grandes voix au milieu de ce tumulte pour que le chemin du patrimoine soit enfin retrouvé…
Pour ma part, je ne doute pas que les hommes du XXIème siècle sachent se montrer aussi bon bâtisseur que leurs ancêtres, et je ne vois aucune objection pour qu'un peintre désigné par un concours mondial ne puisse pas dessiner une toile pour Notre-Dame afin d'indiquer que cette cathédrale appartient toujours à l'histoire et à l'humanité au XXIème siècle, mais force est de constater que le patrimoine n'intéresse hélas plus guère l'Etat, les intellectuels et l'Eglise, et souffre tant de cette indifférence. Combien de drame encore, pour leur faire comprendre que ce patrimoine c'est l'avenir ?
*Les droits de cet ouvrage seront versés à la Fondation du patrimoine.
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