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Si Léo Malet a choisi au milieu des années 80 Jacques Tardi pour adapter "Brouillard au pont de Tolbiac", ce n'est pas par hasard. Lui qui n'était pas amateur de BD disait que "Tardi a un pouvoir, à partir d'une photo d'un paysage, d'un pont qu'il reproduit servilement, son crayon ajoute quelque chose".
Il était donc tout indiqué pour retracer les chemins du détective privé Nestor Burma; entre différents arrondissements de Paris (Brouillard au pont de Tolbiac, Casse pipe à la nation et M'as tu vu en cadavre), et Lyon.(120 rue de la gare), des chemins qu'il a lui-même arpentés, friand de repérages. Quatre albums dans une intégrale que Casterman a la bonne idée de rééditer.
Je ne saurais dire l'importance qu'ont eu ces albums lorsque mon envie de me replonger dans la bande dessinée est revenue. Ce fut un choc. Visuel bien sûr avec ce noir et blanc maitrisé, ces atmosphères urbaines uniques et ce personnage inégalé. Moi qui n'avais alors pas lu Malet, je découvrais "Les mystères de Paris" et une porte s'ouvrait... Je ne l'ai jamais refermée.
Si la série a continué avec Moynot, Barral, cette intégrale à mettre sous le sapin nous offre les premiers instants de vie d'un privé mythique que je ne me lasse pas de redécouvrir. Rarement une osmose entre un auteur et un dessinateur ne m'aura paru aussi évidente.
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