Quels sont les livres conseillés par le jeune et talentueux auteur de "La chaleur" ?
«La main allait, lente et calme, le long du flanc invisible. Il ne répondit pas tout de suite. Non qu'il essayât de l'intriguer. Il avait l'air de ne pas se rappeller qu'il devait en dire davantage. Elle répéta la question. Alors, il lui dit : - J'ai du sang noir. Elle resta étendue, parfaitement immobile, mais d'une immobilité différente. Mais il ne parut point s'en apercevoir. Il était couché, calme aussi et, de sa main, doucement lui caressait le flanc.»
Quels sont les livres conseillés par le jeune et talentueux auteur de "La chaleur" ?
Noir, jeunesse, classique, intemporel : les indispensables !
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Un roman superbe, mais qui secoue.
Superbe par le savoir faire romanesque dont fait preuve Faulkner, qui refusant la linéarité de l’intrigue, bouscule le temps et l’espace, fait se croiser des personnages, des générations, tout en conservant au roman unité et équilibre interne.
Superbe par l’écriture dense, qui fait parfois se superposer, au sein d’une même phrase, le présent d’une action, le passé qui l’explique et ce qu’il en adviendra dans le futur; ou fait se mêler ce que sait un personnage et ce qu’il ignore, permettant ainsi au lecteur de saisir tout ce qui détermine les démons intérieurs de ce personnage .
Superbe aussi par la richesse des notations sensorielles. Faulkner y révèle comment la perception d’une situation s’effectue par les sens en éveil et se répercute dans l’ensemble du corps.
Roman magistral et qui a le pouvoir de réveiller la conscience.
Le lecteur y entend la voix collective de ce Sud des Etats Unis où le plus obscur des puritanismes prêche la haine et la discrimination.
Cette voix collective fait du Noir l’être qui porte sur son corps, tel un stigmate « la noire malédiction du Dieu Tout –puissant ».
Elle ne voit dans la femme qu’une source de péché, une femelle dont la chair est « le signe de l’abomination divine », « la forme ambulante de la chiennerie », dont l’esprit est porteur de « l’instinct de dissimulation et l’infaillibilité pour concevoir le Mal »,
Femme que le révérend Hightower réduit à l’état de « Chose passive et anonyme que Dieu avait créée pour être non seulement le récipient, le réceptacle de la semence de son corps mais également de son esprit qui est Vérité »
Il octroie à l’homme - le mâle-, le droit de faire « couler le sang, à la manière des inquisiteurs », le droit d’être l’instrument de la volonté de Dieu, un Dieu de colère, de vengeance et de haine .
Tant de mal au nom de Dieu !
Une saison en enfer, dans un monde de fous mystiques, de redresseur de torts figés dans la certitude inébranlable du bien fondé de leurs actions.
En contrepoint, les passages où apparaît le personnage de Léna, dont la candeur rayonne et suscite autour d’elle des comportements de bons samaritains, ménagent des moments de respiration et projettent sur cet univers sombre comme une lumière d’août bienvenue.
Un roman qui en dépit de son titre m’est apparu comme celui d’un monde étouffant et d’une noirceur absolue.
Un roman puissant, d'une écriture dense et concertée. La lecture n'est pas très facile parce qu'il y a des personnages qui ont plusieurs noms et des changements de personnages, puisque plusieurs destins s'entrecroisent. C'est le Sud des Etats-Unis, de l'Alabama au Tennessee ; le romancier fait entendre les voix des personnages, mais aussi lire leurs pensées en utilisant les italiques. Les personnages sont frustres, l'histoire mêle roman des origines et roman policier sur fond de fatalité, de conflits raciaux. La "lumière d'août", c'est celle qui illumine le Mississipi en août, qui semble provenir d'un lointain passé. "Lumière" est aussi un terme argotique qui désigne une grossesse, celle d'une jeune paysanne qui met au monde un enfant dont elle cherche le père, au début du livre. Quête du père vaine, qui se poursuit d'ailleurs à la fin du livre. Il y a des scènes fascinantes, qui s'inscrivent dans la mémoire avec force. L'écrivain les a écrites avec son sang. On apprend sur internet qu'une recherche universitaire s'est penchée sur l'humour de Faulkner ; la lecture dans la traduction de M-E. Coindreau ne permet pas vraiment de percevoir cet humour, mais c'est sûrement grâce à lui que la réalité évoquée, violente et souvent sombre, est rendue supportable.
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