Première page et l'impression d'être catapultée au cœur d'une zone de combat, phrases nerveuses et saccadées, débit rapide, mots percutants, comme mitraillés, et le tout incompréhensible puisque je m'embrouille entre les 2 Sam, Samuel et Samir. Je ne saisis pas qu'ils sont deux personnages...
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Première page et l'impression d'être catapultée au cœur d'une zone de combat, phrases nerveuses et saccadées, débit rapide, mots percutants, comme mitraillés, et le tout incompréhensible puisque je m'embrouille entre les 2 Sam, Samuel et Samir. Je ne saisis pas qu'ils sont deux personnages distincts et cela rend difficile la compréhension. Heureusement, ça ne dure qu'un instant, je relis, j'avance et tout s'éclaire :-)
Le dernier roman de Karin Thuil (j'aime beaucoup le titre) est incontestablement une réussite. Elle nous livre un récit tout à fait fascinant. En toile de fond, il parle des dérives d'une société, de ce que chacun/chacune est prêt à faire ou à sacrifier pour obtenir un statut enviable et envié de tous, de l'importance des apparences sociales, de l'obligation de réussir, de thèmes comme le pouvoir, l'écriture, l'identité, le mensonge, la duplicité, la manipulation, l'addiction. C'est une fenêtre ouverte, mais sans aucun jugement porté, sur une société gangrenée qui piétine ses valeurs. C'est fort, c'est dur, ça pique parce que ça nous amène immanquablement à nous interroger sur nous-mêmes, nos aspirations, nos ambitions, nos faiblesses, nos choix, nos compromissions, nos deals avec notre conscience, nos petites lâchetés...i
L'écriture est superbe, l'intrigue est parfaitement maîtrisée avec une tension qui va crescendo, tous les personnages sont complexes et principalement notre trio improbable : Samir Tahar le beur, Samuel Baron le juif, et le détonateur la trop belle Nina Roche, aux destins étroitement intriqués. Les trois ne sortiront pas indemnes de la spirale destructrice dans laquelle ils seront aspirés mais incontestablement grandis. "A quelque chose, malheur est bon". Ce qu'il adviendra ensuite, c'est au lecteur de l'imaginer.
A lire sans hésitation.
Merci Nina pour cette critique qui confirme tout le bien que j'ai entendu sur ce livre. Amitiés.
Olivier