"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
1961. L'espion britannique Alec Leamas et son amie Liz Gold trouvent la mort au pied du mur de Berlin.
2017. Peter Guillam, fidèle collègue et disciple de George Smiley dans les services de renseignement autrefois surnommés « le Cirque », est tiré de sa retraite en Bretagne par une lettre de son ancien employeur, qui le convoque à Londres. Pourquoi ? Ses activités d'agent secret pendant la guerre froide le rattrapent. Des opérations qui firent la gloire du Londres secret vont être minutieusement décortiquées par une nouvelle génération qui n'a que faire des luttes menées jadis par les Occidentaux contre le bloc communiste. Quelqu'un doit payer pour le sang des innocents sacrifiés sur l'autel de l'intérêt général.
Entremêlant le passé et le présent pour laisser chacun raconter son histoire, L'Héritage des espions est un roman éblouissant de virtuosité. Ultime hommage au héros indestructible George Smiley, il marque la consécration d'un écrivain prodigieux.
Un récit d'espionnage qui nous fait remettre en question les rencontres que chacun d'entre nous pourraient être capable de faire. Espion, ami, ou les deux... Ce roman est un témoignage d'un ancien agent au service de la couronne britannique replongé bien malgré lui dans une histoire ancienne. Je reprocherai juste certains passages pas assez prenants à mon goût.
Tout l'art de John le Carré
John le Carre aborde une fois encore le monde de l'espionnage, et redonne vie à George Smiley et à ses collègues du Cirque.
Un ancien collaborateur de Smiley est sorti de sa retraite pour reconstituer une opération oubliée, semi échec ou semi réussite selon les points de vue, mais qui a fait des victimes collatérales. Mais les temps changent, les héros ont vieilli, et le présent leur demande des comptes, même devant les tribunaux.
Au rebours de la plupart des livres d'espionnage, plutôt que l'action ou le suspense, l'accent est mis par John le Carré sur le souvenir et le changement de perspective; comment les actions qui hier semblaient évidentes sont évaluées 50 ou 60 ans plus tard, par une nouvelle génération, dans un contexte changé.
Une problématique très d'actualité qui nous rappelle de la difficulté de juger en absolu.
Un roman d'espionnage atypique et une réussite incontestable.
Peut-on être nostalgique de la guerre froide et de son mur de Berlin ? Posture politiquement très incorrecte que John Le Carre se garde bien de prendre officiellement mais qu’il laisse planer dans le discours de son héros, ancien membre du MI5 soumis à la question et aux sarcasmes de la nouvelle génération estampillée MI6. Très symboliquement, ce sont les enfants d’anciens espions tombés au champ d’honneur qui vont sortir l’homme du renseignement vieille école de sa retraite et le mettre sur le grill. Conflit de générations et de méthodes à tous les étages, voici un roman d’espionnage on ne peut plus testamentaire de la part du Pape du genre. On retrouve toute l’abstraction habituelle des situations, loin de Ian Flemming, et les longs interrogatoires savoureux, humour britannique oblige. Inutile de préciser que le roman se dévore avec un plaisir complice, privilège des vieux lecteurs de JLC.
Je connaissais de renommée de « L’espion qui venait du froid », j’avais vu le film « La Taupe » au cinéma, il ne me restait plus qu’à lire l’auteur original de ces œuvres. John Le Carré, ancien agent du service de renseignement britannique est reconnu pour sa connaissance du milieu et ses écrits proches de la réalité. J’avais donc hâte de découvrir un vrai roman d’espionnage.
Alors, attention, quand je vous parle de roman d’espionnage, ne vous attendez pas à une aventure à la James Bond ou à la Mission Impossible, avec des poursuites, des fusillades et des gadgets. Ce n’est pas du tout le cas. En l’occurrence, l’action se déroule bien dans le monde des agents secrets mais pendant la guerre froide. Et là, en cette période, les missions de renseignements étaient surtout basées sur la psychologie. Les états utilisaient les qualités relationnelles de leurs espions afin de déstabiliser les autres puissances mondiales. C’était un jeu de dupes, entre information et désinformation, dans lequel chacun manipulait l’autre.
Grâce à sa narration d’un grand réalisme, John Le Carré nous ouvre les portes des opérations sous-marines menées par le gouvernement britannique pour infiltrer la Stasi. Le rythme du récit n’est pas soutenu et nous permet d’explorer en profondeur les rouages de ces manipulations mentales, qui servent de levier pour faire pencher la balance.
En voyageant entre passé et présent, en confrontant les deux époques, il se dégage aussi une forme de nostalgie. En effet, l’auteur marque bien les différences et les évolutions de son métier et paraît regretter le bon vieux temps de l’espionnage à l’ancienne. Il semble, avec son texte, tourner une page de l’Histoire qu’il a connu et laisser la place à la nouvelle génération.
Ce n’est pas un roman léger et il faut l’aborder avec concentration. De par la langue soutenue et de par le déroulement complexe des évènements, il faut prévoir de le lire par longues plages horaires, afin d’être absorbé par les évènements. La lecture de ce livre a été éprouvante pour moi, parfois un peu ennuyeuse, mais le réalisme et la vérité qui en ressort, méritait vraiment que je m’y attarde. Maintenant, je ne vois plus l’espionnage et le renseignement de la même manière et je comprends la notoriété de ce grand auteur qu’est John Le Carré.
En 2017, la jeune génération des Services secrets britanniques convoque un ancien agent à la retraite car une plainte a été déposée concernant la mort de 2 personnes tuées au pied du mur de Berlin lors de l’affaire Windfall remontant à l’époque de la guerre froide entre les blocs Est et Ouest.
Pour des agents des Opérations Clandestines, avouer le sacrifice d’un de ses agents et celui d’une femme innocente, serait particulièrement mal vu d’autant plus que les histoires de guerre froide appartiennent aux fantômes d’un lointain passé et de nos jours, ce genre de révélation serait incomprise et déclencherait un scandale retentissant. Or : « Rien ne doit entacher l’image sacrée du Service. »
L’écrivain fait alterner les tableaux pour dévoiler le cours de toute l'histoire de l’opération secrète dans les années 60 à nos jours. C’est bien construit, intéressant et distrayant. Roman d’espionnage pur jus. Bonne lecture !
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