"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Nour a 20 ans. Elle décide de quitter son pays, sa famille, ses amis, pour rejoindre en Irak l'homme qu'elle a épousé, un lieutenant de Daech.
Une décision à laquelle ne peut se résoudre son père, brillant universitaire, musulman pratiquant et épris de la philosophie des Lumières.
Nour et son père s'écriront, pour ne pas rompre le lien précieux qui les unit.
Au-delà de l'incompréhension, cette correspondance porte un message d'espoir, celui de la réconciliation des générations futures. Au-delà des croyances, elle révèle que seule la vie est sacrée.
Avec une postface inédite de l'auteur.
Islamologue et chercheur franco-marocain, Rachid Benzine fait partie de la nouvelle génération d'intellectuels qui prône un travail critique et ouvert sur le Coran.
L'auteur se demande : 《Pourquoi de jeunes hommes et de jeunes femmes, nés dans mon pays, issus de ma culture, dont les appartenances semblent recouvrir les miennes, décident-ils de partir dans un pays en guerre, et pour certains de tuer au nom d'un dieu qui est aussi le mien?》
《《Allahou Akbar》, 《Allah est Plus Grand》, est un formidable cri d'amour et d'humilité. [...] Mais de cet appel à l'humilité, vous avez fait un hurlement de haine, de suffisance, d'orgueil imbécile et ignoble.》
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Nour.
Prénom arabe féminin.
Signification : 《lumière》.
Et pourtant, elle a décidé de rejoindre les ténèbres.
Un père. Sa fille.
Deux visions de l'Islam qui s'affrontent.
Mais un lien précieux, un amour inconditionnel, les unit.
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À 20 ans, Nour part pour Falloujah où les rangs de Daesh elle rejoindra.
Son père, enseignant, philosophe et chercheur reconnu, tombe des nues.
Pendant deux ans, ils correspondront par lettres.
Chacun avancera des arguments défendant sa cause.
Le père se basera sur sa raison.
La fille, sur son idéal et sur sa Religion.
Le père culpabilisera, s'accusera. Il la suppliera, implorera.
La fille aimerait tellement partager son bonheur avec Papa...
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Coups contre coups.
Faits contre faits.
Argument contre argument.
Idéologie contre idéologie.
Poignant.
Passionnant.
Émouvant.
Bouleversant.
Le contraire de la connaissance, ce n’est pas l’ignorance, mais les certitudes »
Nour a vingt ans lorsqu’elle fait le choix de quitter son pays et son père dont elle est pourtant très proche, pour rejoindre les rangs de Daesh et un époux rencontré sur Internet.
Dès lors, à des milliers de kilomètres de distance, et pour que le lien entre la jeune femme et ce père perdure, va s’installer un échange épistolaire des plus émouvants.
Il est un intellectuel, un universitaire reconnu, musulman pratiquant, militant pour la Paix et le respect des Droits de l’Homme.
« Comment aurais-je pu soupçonner que tu partirais rejoindre ces monstres et que tu serais fière de participer à leur barbarie ? Toi et moi , nous étions tout l’opposé de cela ? … Car il n’y a que la vie qui soit sacrée, la nôtre et celle des autres… Allah nous a demandé de la préserver en permanence, cette vie si fragile. Pas de massacrer... »
Elle était, jusqu’à ce départ inexplicable, en cachette, pour Falloudja, en Irak.une brillante étudiante en philosophie, attachée aux valeurs transmises par ce père qui l’a élevée seul, pour qui elle est tout, et qui reste brisé par cette décision.
« ...Tu ne peux pas savoir le bonheur que je vis ! Avec mes sœurs, nous ressentons toutes la même chose. Nous accomplissons notre destin de femmes … Ton monde n’est fait que d’impostures, la vraie vie n’est pas là. Et la vraie mort non plus ! »
Chacun des deux espère convaincre l’autre du bien fondé de ses arguments, car il est impossible, tant pour le père que pour la fille, de rompre l’osmose qui est la leur.
Au fil des lettres, on découvre la puissance des réseaux qui conduit ces jeunes, parfois encore des enfants, à vouloir prendre les armes; à se radicaliser.
On partage la douleur de ce père démoli, anéanti, pointé du doigt et agressé, torturé dans son propre pays.
On souffre pour l’un comme pour l’autre, on a mal là, au creux du ventre. J’avoue pleurer à chacune de mes lectures …
Le sujet ô combien délicat est abordé avec une grande justesse et une immense intelligence.
Initialement paru aux Editions du Seuil sous le titre « Nour, pourquoi n’ai-je rien vu venir ? »,a donné lieu à une pièce de théâtre mise en scène par l’auteur et Charles Berling.
Rachid Benzine est enseignant, islamologue, auteur et metteur en scène.
J’ai beaucoup , beaucoup aimé cette lecture. J’apprécie tout particulièrement les récits ou les romans épistolaires, et j’ai été profondément touchée par ces deux personnages, cet attachement fort , si fort entre eux. J’ai été bouleversée par le choix de Nour, qui est hélas encore celui de trop de gamins. Lisez, faites lire Lettres à Nour, car, pour reprendre les mots du père « L’imaginaire, les arts, la littérature, la musique, la poésie, l’humour… tout cela nourrit l’amour pour l’humain et le doute, ce doute qui éloigne des certitudes qui mangent des humains »
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