"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un jumbo jet explose au-dessus de la Manche.
Au milieu de membres humains éparpillés et d'objets non identifiés, deux silhouettes improbables tombent du ciel : Gibreel Farishta, le légendaire acteur indien, et Saladin Chamcha, l'Homme aux Mille Voix. Agrippés l'un à l'autre, ils atterrissent sains et saufs sur une plage anglaise enneigée. Gibreel et Saladin ont été choisis pour être les protagonistes de la lutte éternelle entre le Bien et le Mal.
Mais par qui ? Les anges sont-ils des diables déguisés ? Tandis que les deux hommes rebondissent du passé au présent se déroule un cycle extraordinaire de contes d'amour et de passion, de trahison et de foi avec, au centre, l'histoire de Mahound, prophète de Jahilia, la cité de sable, Mahound, frappé par une révélation où les versets sataniques se mêlent au divin.
Un jumbo jet (Bostan AI-420) explose en plein ciel (pour l’anecdote : fait divers réel datant de 1985 …) pendant que deux des passagers, des acteurs indiens : Gibreel Farishta et Saladin Chamcha (ou plutôt un acteur et un chanteur, aussi différents l’un de l’autre que le sont le jour et la nuit …) tombent sans la moindre protection (ni parachute, ni gilet de sauvetage, ni masque à oxygène …) vers une plage enneigée d’Angleterre. Une chute qui va – à coup sûr – les aplatir au sol comme deux chapatis !
Premier « miracle » : les deux comparses vont inexplicablement survivre à cette vertigineuse dégringolade (non sans avoir eu le temps de cogiter sur leur périlleuse situation …) : voilà comment débute cet improbable récit de notre ami indien, Salman Rushdie, écrivain aussi facétieux que brillant !
Dès lors, nous allons suivre les pérégrinations passées et à venir des deux compères, à travers les époques et les références religieuses – ou non – (le malheureux Gibreel Farishta a un sommeil très « perturbé » : il est constamment poursuivi par des rêves énigmatiques, voire des cauchemars qui le hantent …) Une narration emplie d’humour, de causticité et de dérision. Des récits tout en symboles et paraboles qui nous échappent parfois. Un voyage religieux, philosophique et politique entre l’Inde, l’Iran et la Grande-Bretagne …
Si vous lisez ce roman dans le but de découvrir de « légitimes » (?!…) raisons, qui auraient pu être la cause directe de l’acharnement d’un grand imbécile (dont je ne citerai pas le nom : tout le monde connait ce triste sire …) qui a réclamé à d’autres sombres crétins « la tête » de l’auteur des « Versets Sataniques » il y a plus de trente ans, sous prétexte d’irrespect envers le prophète (mais surtout d’atteinte à sa propre image …) : vous risquez fort d’être déçus ! À moins d’être un spécialiste des dérives sectaires ou « Docteur ès intégrisme » vous avez peu de chance d’y parvenir …
Si vous le lisez – juste pour le plaisir de l’intrigue loufoque – le style enlevé et l’écriture tonique ou encore les incroyables « espiègleries » des nombreux protagonistes, (le tout basé sur des évènements véritablement survenus ou des contes religieux) alors vous passerez un très bon moment avec Gibreel Farishta et Saladin Chamcha. Tel fut mon cas et je ressors de ce texte quelque peu perplexe mais heureuse d’être arrivée à mes fins ! Je vais à présent prendre un peu de repos avec un livre moins « cérébral » !
Pris en otage par des terroristes, le jumbo jet Bostan, vol Bombay-Londres AI-420, explose en plein vol ne laissant aucun espoir aux voyageurs. Pourtant, deux hommes survivent : Gibreel Farishta et Saladin Chamcha. Le premier est un célèbre acteur de Bollywood, une star adulé par le public indien, le second est un comédien lui aussi, installé en Angleterre où il vit du doublage de voix, la peau sans doute trop sombre pour obtenir un vrai rôle. C'est en chantant que les deux hommes atterrissent sur une plage anglaise, sauvés de l'explosion, mais transformés pour toujours. Gibreel devient l'ange Gabriel tandis que Saladin, affublé de cornes, de sabots et d'une queue, devient Cheytan, l'incarnation du diable sur terre.
Ainsi commencent Les versets sataniques qui avant même la parution officielle auront fait couler beaucoup d'encre et de sang. Inutile de revenir sur la fatwa, les autodafés, les exécutions, les attentats qui furent le fait d'extrémistes illuminés s'étant sentis humiliés et méprisés, par cette œuvre, selon eux, anti-islamique et blasphématoire. Pour le profane, le livre se présente comme un comte, à caractère religieux certes, mais qui évoque aussi des sujets universels comme la lutte entre le Bien et le Mal, l'exil, le déracinement, la famille, le racisme, l'amour, la vie, la mort, la foi, etc.
Teintée d'onirisme et de réalisme magique, l'oeuvre, complexe, tourbillonnante, difficile d'accès, puise aussi ses sources dans la réalité. Salman Rushdie s'est inspiré de faits réels pour nourrir son roman, à commencer par l'attentat contre un avion d'Air India en 1985. On y croise aussi l'ayatollah Khomeini sous les traits d'un religieux dévorant son peuple, ou encore des fanatiques chiites persuadés que la mer s'ouvrirait devant eux comme devant Moïse et morts noyés en 1983. Mais bien sûr, le cœur du sujet est la vie et l'oeuvre du prophète Mahomet et l'épisode controversé des versets sataniques. Renommé Mahound, le prophète est à Jahiliya (La Mecque) où il tente d'imposer le monothéisme quand Satan, sous les traits de l'ange Gabriel, le convainc d'accepter au côté de Dieu, les trois déesses vénérées dans la ville. L'épisode de cette concession au polythéisme qui met en cause un Dieu unique est vivement controversé par les musulmans et c'est ce qui a mis le feu au poudres, plongeant l'écrivain dans le chaos d'une vie sous la menace d'une fatwa décrétée par un ayatollah iranien. Pourtant, Rushdie a bel et bien écrit un ROMAN qui laisse la place a son imagination foisonnante, certes inspirée par les mythes et légendes propres à sa religion, mais qui doit avant tout être lu comme une histoire inventée et non un pamphlet ou une exégèse.
Si l'on se détache des polémiques, il reste une vraie aventure littéraire, une montagne difficile à gravir qui nécessite une attention constante et qu'on referme avec la satisfaction, voire la fierté, d'en avoir atteint le sommet.
Une œuvre riche, dense et drôle. On y plonge à mots perdus, ne sachant pas ou l'on va au départ, comme la culture indienne si déroutante soit telle pour nous occidentaux. Un monde envoutant ou fourmille le réel, l'imaginaire, là ou l'esprit nous emmène, humains, face à des drames, des chocs psychologiques parfois trop difficiles à affronter. Endroits peu connus de tous, une échappatoire ou les mots sont douceur et douleur. Les personnages sont prit dans ce déracinement entre pays d'origine et pays d'adoption, Bien et Mal. Une dualité permanente. Gibreel et Saladin se voient métamorphosés en ange et démon, tels des incarnations des soi-disant Bien et Mal, sauf que l'on réalise avec Rushdie que le Bien, la religion, n'est finalement pas le chemin qui mène à l'absolue vérité, ni à la paix intérieure. Une œuvre majeure, j'ai adoré me laissé transporté dans cet univers même si parfois je m'y suis perdue.
Génial ! Créatif, transgressif, drôle, ce roman qui se lit comme un conte est un véritable bijou littéraire !
Bon, alors je vais faire simple en disant que j'en suis venu à bout. Ce fut long, parfois plaisant, souvent confus à mes yeux. Bref je l'ai lu et suis content de passer à autre chose.
Sur le vol AI-420 détourné par des terroristes, Gibreel et Saladin sont les seuls survivants. Après avoir explosé au-dessus de la Manche, les deux Indiens sont indemnes, du moins en apparence.
Gibreel Farishta est une fringante vedette du cinéma indien et adulé par ses amantes qu’il dénigrait pourtant. Malgré son impertinence et ses infidélités, son entourage lui pardonne ses actes : tout se passe comme s’il avait un ange gardien, jusqu’au jour où, frôlant la mort, il réalise que Dieu n’existe pas. Il le prouve en mangeant du porc sans toutefois connaître les foudres sataniques. Renié des siens, Gibreel quittait l’Inde avant le crash de l’avion.
Fils d’un riche entrepreneur, Saladin Chamcha a eu une toute autre enfance. À l’adolescence, il est envoyé en Angleterre apprendre le métier des affaires. Les années ont passé, pendant lesquelles Saladin s’est paré d’un nouveau genre au point que ses retours à Bombay le laissent divisé, comme étranger à son peuple d’origine. C’est au retour d’un de ces voyages qu’il retournait en Angleterre à bord du vol AI-420.
[...]
Les Versets sataniques, plus connus pour la fatwa lancée contre l’auteur que pour leur intelligence, souffrent du mal de notre société contemporaine : à toujours vouloir aller plus vite, l’homme survole les événements, qu’ils soient culturels, politiques, religieux ou philosophiques. On se fait des fiches, on mémorise les dates, on « manichéise » ; on apprend, on retient, ça nous suffit.
Or, le livre exige le temps de mûrir, d’être lu deux fois dans une vie pour transmettre les pensées de l’auteur au lecteur. On se base sur les résumés des résumés, sur la présentation de l’éditeur, sans prendre le temps de découvrir par soi-même.
Les Versets sataniques, qui ont touché si peu de mains et de cœurs, mais fait couler tant d’encre, n’ont pas trouvé leur public au sein d’une société hyperactive. S’ils l’avaient trouvé, la face du monde aurait-elle changé ?
L'article entier sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/les-versets-sataniques-salman-rushdie-a80136658
J'ai détesté, j'ai touvé ça complètement obscure et illisible
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