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Derrière tous les assassinats qui ont marqué l'Histoire, il y a toujours eu des planificateurs.
Adopté par le directeur d'une organisation criminelle sud-coréenne, Laesaeng, jeune tueur à gages indolent, grandit au milieu des planificateurs, des exécuteurs, et des assassins. Son unique principe : n'en avoir aucun. Hanja, le frère adoptif de Laesaeng, flaire le business lucratif et monte sa propre société. Mais sur le marché de l'assassinat, il ne peut y avoir qu'un seul leader. L'affrontement entre les deux entités commence...
avec un sujet plutôt violent, des personnages qui sortent de l'habituel monsieur tout le monde, voir qui virent au grotesque, l'auteur et son écriture nous tiennent jusqu'au bout
J'ai été attiré par le résumé en quatrième de couverture de ce roman lors d'une visite en librairie. Pas de déception à la lecture.
On a ici un thriller mettant en avant un tueur à gages baignant dans ce milieu depuis tout petit et à la personnalité fort intéressante . Le personnage principal va voir son monde s'écrouler petit à petit notamment en raison d'un conflit entre "sociétés de tueurs à gages". je vais en rester là en ce qui concerne l'objet du récit, cela suffit amplement pour comprendre le cadre sans rien dévoiler du roman.
J'ai bien accroché au récit, le rythme n'est pas très élevé mais l'ambiance installée, le développement des personnages qui ont tous leur place au sein du récit, y compris les "seconds rôles", ainsi que les petites touches d'humour très savoureuses font que l'on ne s'ennuie à aucun moment.
C'est bien écrit, ce qui ne gâche rien il faut le reconnaitre, et c'est pris sous un angle plutôt original qui ne m'a pas donné de sensation de déjà vu, ce qui peut arriver malheureusement assez fréquemment dans le genre policier / thriller. De plus, les passages "mouvementés" sont distillés de manière intelligente et on n'est pas ici dans la surenchère d'action ou alors à la recherche du page turner à outrance, ce qui, du moins à mon goût, est clairement un plus. je préfère toujours lorsqu'il y a un travail sur l'ambiance et la psychologie des personnages surtout lorsque le curseur est bien placé et qu'on ne tombe donc pas dans la lourdeur avec des longueurs mal dosées.
Une belle découverte donc que je recommande pour les amateurs de thriller.
Tarantino quand tu nous tiens : avec des conversations tranquilles et la mort comme unique issue.
Le récit commence aux côté du père Raton-laveur, gardien de la bibliothèque des chiens, un endroit discret et vénérable qui ne reçoit aucun lecteur, seulement des tueurs à gages pour planifier des assassinats.
« Ma petite entreprise » comme dirait Bashung, quelle est-elle ? Et bien, des planificateurs et des logisticiens prennent commande et organisent des assassinats qu’ils font exécuter par des zélotes tels Laeseng et Hanja. Deux frères adoptifs, le plus jeune retrouvé dans une poubelle par le père Raton-Laveur et son aîné en quête d’émancipation. Ben oui, la libéralisation du pays, l’ouverture au capitalisme et à l’expansion font que d’autres entreprises veulent elles aussi avoir leur part du marché et offrir une concurrence. Hanja a pris de la bouteille et pense qu’il est temps de moderniser l’officine vieillissante, de gré ou de force. Et quand on dit que la concurrence est féroce, ici ce n’est pas une image.
Sommé de choisir son camp, l’orphelin devenu tueur professionnel aguerri va mener une croisade solitaire. On suit donc la destinée de Laeseng qui vit dans l’ombre de la bibliothèque fantomatique dont il est le seul adhérent à parcourir les rayonnages pour emprunter des livres. C’est avec l’Odyssée qu’il apprend à lire au grand dam de son père adoptif qui l’aura pour tant prévenu : « Si tu lis, des livres, ta vie sera pleine de peurs et de honte» car pour lui cet amas de papier n’est qu’un paravent.
Quand il ne lit pas, il fréquente tueurs à gages, exécuteurs et assassins en tout genre. Mais tout cela est des plus banal pour lui, ses activités sont un travail comme un autre. On décèle chez le jeune homme de la nonchalance de celle qui confine presque à l’ennui quand il apporte les corps de ses victimes à poilu qui possède un incinérateur pour animaux et qui se plaint continuellement des frais de fonctionnement de son entreprise en demandant un lot plus important de mort. C’est pour la rentabilité, rien d’autre.
Productivité, rentabilité, concurrence, on assiste au duel du monde libéral où l’entreprise familiale, artisanale vieillissante et déclinante doit céder le pas à une entreprise moderne sous pression qui doit impérativement fournir du chiffre et du résultat. En l’occurrence, une belle allégorie du monde du travail permettant de cerner les défis auxquels doit faire face une Corée du Sud industrialisée et démocratisée.
L’auteur nous présente en tout cas un ordinaire bien extraordinaire, un univers complètement décalé dans lequel évolue une galerie de personnages cruels ou grotesque, attendrissants ou énigmatiques : une jeune femme adepte des figurines Disney, un surineur professionnel également coiffeur en banlieue, un paralytique au rire facile, une justicière intrépide, un vieillard manipulateur et …et une bibliothécaire qui louche.
L’auteur alterne tableaux de la vie quotidienne et scène violente et nous entraîne vers un final explosif et déroutant. Un texte fort et original à découvrir.
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