Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
1761. Un navire français s'échoue sur une île. A son bord, cent soixante esclaves. Les marins refusent d'aider un officier à construire une chaloupe. Ce sont les esclaves qui la fabriquent. Mais au moment du départ, ils ne sont pas embarqués. Quinze ans plus tard, apprenant ce forfait, des hommes viennent secourir les huit derniers survivants. Grand prix Palatine du roman historique 2009.
Inspiré de faits réels et se passant au XVIIIeme siècle.L’Utile, bateau partant de Madagascar avec à son bord, une centaine d’esclaves ( alors que le trafic d’esclaves venait d’être interdit) fait naufrage sur une île déserte et inhospitalière. La survie s’organise et les vrais caractères se révèlent face à l’adversité : dépression, folie, trahison, convoitise, violence.Mais aussi l’entraide, la compassion, le courage. Noirs et blancs construisent une embarcation pour pouvoir fuir l’île mais elle ne pourra contenir tout le monde . Les esclaves acceptent de rester sur l’île à condition que l‘équipage viennent les rechercher plus tard. Le 1erlieutenant. « l’homme -aux-yeux-couleur-de-pluie « , ainsi surnommé par les Noirs,n’a qu’une seule parole. Mais la compagnie maritime, le gouvernement français lui laisseront-ils honorer sa promesse, en ces temps troublés ? L’esclavage va bientôt être aboli, que donc faire de ces naufragés ?
Tromelin.. j’ignorai où se situais cette île et tout de l’histoire de Barthélémy Castellan du Vernet.
Je suis une inconditionnelle d’Irène Frain. J’aime son écriture, son style. Je considère ce livre comme un récit historique, une docu-fiction comme le classe Irène Frain car elle raconte l’histoire vraie d’un naufrage sur une île de l’océan Indien encore inconnue et très dangereuse du navire français l’Utile, la nuit du 31 juillet 1761, « un secret de famille vaste comme l’océan » dit-elle. Irène Frain a fait d’innombrables recherches, elle s’est appuyée sur les archives et les recherches de l’historien Max Guérout, pour nous faire vivre cette tragédie qui malheureusement fut vécue par des hommes et des femmes, des Noirs et des Blancs, à une époque où l’esclavage et la vente d’humains étaient en accord avec la loi. En effet, en plus des 142 membres d’équipage, la cale abritait dans des conditions totalement inhumaines, un lot de 160 esclaves- hommes, femmes et enfants – achetés à Madagascar que Lafargue comptait revendre pour assurer sa fortune, un acte clandestin, le gouverneur de l’île de France ( actuellement Maurice)Antoine Desforges-Boucher ayant interdit la traite des Noirs. Ethique le gouverneur ? Que nenni.. C’était pour rendre plus lucratif son odieux commerce. Honte à lui.Jean de Lafargue, capitaine totalement antipathique, despote, imbu et sans morale, entêté, va mener le navire à se fracasser sur les coraux d’une île totalement inhospitalière. 120 survivants parmi les membres d’équipage et 88 parmi les esclaves dont 28 décéderont par manque d’eau dans les 48 heures.
Joseph, le noir des Blancs, interprète est une figure intéressante et attachante. Dubuisson de Keraudic, écrivain de bord peu sympathique et lâche à qui on doit des informations grâce à son carnet de bord, l’Homme qui Tisse les Histoires, la forte jeune Semiavou.
On vit la peur de mourir de ces marins, de ses gens-qui-sont-là contre leur gré, considérés comme des moins-que-rien. On se demande ce que nous aurions fait dans cette situation dramatique.. On imagine ce qu’il se passe dans leur tête.. On tente d’imaginer leur vie, leurs espoirs, leurs moyens de survie psychologiques et matériels..
Barthélémy Castellan du Vernet m’a captivée : beau, brillant, honnête, possédant un code d’honneur impressionnant, humain, meneur d’hommes, ingénieux, au sang-froid extraordinaire. Le lieutenant n’a qu’une idée en tête : sauver tous ces hommes. Il est d’une ingéniosité inouïe, il parvient à creuser à force d’efforts titanesques à construire un puit avec l’aide du maître canonnier Louis Taillefer, une forge, deux campements – un pour l’équipage et un pour les esclaves-, faire régner un semblant de paix, construire une prame.. Il coordonne, il rassure, il inspire confiance, il encourage ..On souffre avec lui, on est torturé comme lui et avec lui, on essaie de prendre une partie de son chagrin. On est très ému par le rapprochement entre Blancs et Noirs qui s’unissent dans l’effort et l’exploit de construire ce bateau. On est ému de la prise de conscience de ces hommes frustres mais tellement hommes, que Noirs et Blancs sont identiques, de suivre la fraternité s’installer que la couleur n’a rien à voir dans l’humanité. Il force l’admiration.
Cinquante-sept jours après le naufrage, 122 hommes embarquent sur la prame baptisée la Providence et seront sauvés. 122 ? Oui que 122.
Les soixante Malgaches vont rester sur l’île.. Castellan, le Blanc-aux-yeux-couleur-de-pluie comme le surnomme les Noirs, va alors vivre un véritable calvaire psychologique, un cas de conscience brûlant – qui d’ailleurs le consommera. On suit sa souffrance, on la vit. Je ne peux m’empêcher de crier : Pourquoi ne pas avoir embarqué en priorité les personnes qui ont construit le bateau au lieu d’abandonner les soixante esclaves qui librement, furent volontaires à travailler à la construction du bateau pour des Blancs ayant refusé le moindres efforts ? Castellan a promis de revenir les chercher, leur a laissé trois mois de vivres, le feu(1). Mais..
Un livre qui donne la chair de poule face au passé de négrier de la France. Sans dévoiler la fin, quinze ans plus tard le Breton Tromelin commandant la corvette La Dauphine, très obstiné, récupère sur l’île les derniers survivants, sept femmes et un bébé. Ils seront recueillis par l’intendant des Isles de France et Bourbon, Jacques Maillard Du Mesle qui les affranchira et baptisera l’enfant Moïse. Comment ont-ils survécu dans cet enfer.
Lorsque je repose le livre, j’ai honte de ce que mes ancêtres, peut-être, ont fait. Asservir sans scrupules, d’autres hommes.Lorsque je repose le livre, j’ai honte de ce que mes ancêtres, peut-être, ont fait. Asservir sans scrupules d’autres hommes. Et en même temps, je suis fière d’appartenir à cette espèce d’hommes comme Castellan ou Tromelin, comme ces esclaves qui malgré l’horreur que d’autres leur font vivre, ont gardé leur humanité. https://www.plkdenoetique.com/2015-04-les-nau
1761, l’Utile part de Madagascar et vogue vers l’île Maurice. Par crainte des contrôles alors qu’il a chargé une cargaison d’esclaves (l’esclavage vient d’être aboli), le capitaine Lafargue s’entête à prendre une route dangereuse et à suivre les indications d’une carte controversée.
En pleine nuit, le navire se heurte soudain à une île plusieurs fois évoquée dans les récits de mer, mais à l’emplacement jamais validée, île fantôme devenue d’un coup tristement réelle. Le bateau est déchiqueté par la houle, un grand nombre de blancs, et plus encore de noirs, meurent dans le naufrage.
Les rescapés, hébétés, découvrent avec le jour qui point leur funeste lieu de séjour : un caillou effleurant à peine le niveau de la mer, battu par les vents et territoire des oiseaux marins, loin de l’image paradisiaque tropicale.
Très documenté, ce livre, navigant entre fiction et récit historique, revient sur l’épisode malheureux que j’avais déjà évoqué dans ce billet. Avec beaucoup de détails véridiques, d’explications historiques et de mentions de manuscrits d’époque, Irène Frain raconte l’histoire sous un autre angle de vue, celui des protagonistes, marins essentiellement, dont le premier lieutenant Castellan, qui réussira à bâtir un nouveau bateau et à sauver les blancs, mais n’arrivera jamais à faire revenir un autre vaisseau pour récupérer les noirs, alors qu’il le leur avait promis.
J’avais très envie de lire ce livre, suite à ma visite de l’exposition au château des Ducs de Nantes et à la lecture de la bande dessinée de Sylvain Savoia. Mais finalement c’est comme de lire un livre après avoir vu son adaptation cinématographique, on perd un peu l’attrait de la découverte. C’est néanmoins un très beau récit, passionnant du point de vue historique, et superbement mis en valeur par l’écriture d’Irène Frain.
https://mesmotsmeslivres.wordpress.com/2016/06/15/les-naufrages-de-lile-tromelin-de-irene-frain/
Au 18e siècle, en pleine nuit, l’Utile, une goélette française fait naufrage sur le plateau de corail qui borde une île minuscule et désolée au large de Madagascar : à son bord 160 esclaves noirs embarqués secrètement par un capitaine sans scrupule et à qui le naufrage à fait perdre la raison. Ce qui reste de l’équipage et des esclaves va se réfugier sur cet îlot inhospitalier et construire en quelques mois un bateau à partir des restes de l’Utile. Matelots et esclaves participent à l a construction mais la « prame » est trop petite pour pouvoir embarquer tout le monde…
Irène Frain livre ici un document historique passionnant, sobrement raconté à la façon d’un roman : dès le début le lecteur est tenu en haleine par le naufrage de l’Utile, brisé par les déferlantes qui entourent l’îlot corallien. Et malgré la maigreur des témoignages de l’époque, elle arrive à restituer une figure véritablement lumineuse en la personne du premier lieutenant Castellan qui prend le commandement de l’île, de l’équipage et des opérations.
C’est à partir des seuls témoignages de l’écrivain et du chirurgien de bord, ainsi que des recherches archéologiques menées en 2006 par Max Guerout , spécialiste en archéologie navale, qu’Irène Frain a pu mener son enquête et reconstituer cet épisode captivant et tragique de notre passé négrier ; une époque trouble et ahurissante pour nous, humains du 21e siècle, où l’homme blanc n’avait pas encore identifié l’esclave noir comme un homme, au même titre que lui.
Voici une histoire poignante qui aura au moins eu le mérite de servir la cause abolitionniste, grâce en particulier à Condorcet qui s’empara à l’époque de l’épisode pour faire avancer son combat.
Vous refermerez ce livre révolté et bouleversé.
Pas réussi à le lire en entier... c'est bien rare venant de moi
Très émouvant et très instructif...
irene Frain est bretonne et je pense que ce n est pas anodin dans ce livre car elle nous raconte la fureur des élements et la vie difficile sur cette ile. Son écriture est haletante et tres précise. On va donc partager le sort de ces naufragés qui se retrouvent sur cette ile. Et il y a une différence de vie entre les noirs et les blancs . La décision du capitaine : " personne ne passe dans les parages , il faut construire un bateau pour fuir " . Et la , grande surprise du capitaine : ce sont les noirs qui vont l aider mais ceux ci vont se rendre compte qu en construisant ce bateau il n y aura pas de place pour eux . Et c est la vérité, les noirs resteront sur l ile , abandonnée par l équipage et les blancs. C 'est une histoire forte et qui aura servi au moment de la révolution à abolir l esclavage. Grace à Irene Frain, on a ainsi un roman historique, poignant ,témoin de cette vie terrible de naufragés
J'étais vraiment emballé par cette histoire de naufrage, récits historiques, épisode peu glorieux. Mais j'ai très vite été déconcerté par l'écriture, cette manière d'énumérer les faits, de présenter les points de vues, ce manque d'émotion et le long descriptif de l'ile pourrait en décourager plus d'un ! Mais le sujet de ce roman est captivant et il mérite que l'on s'y attarde, si le cur du sujet est ce naufrage et la construction du bateau « La Providence » pour quitter l'ile, c'est l'aventure humaine qui prédomine. Le vrai sujet qui à mon sens aurait mérité plus de développement est celui de l'abandon de ces hommes , femmes et enfants, de l'esclavage et la lutte pour son l'abolition ... Il est vrai que l'exercice était difficile, porter à la connaissance des lecteurs une histoire dont-on a très peu d'archives, connu des seuls initiés historiens ou archéologues marins, est en somme très compliqué, il aura fallu de toute la détermination d'un homme Max Guérout et une rencontre pour en avoir connaissance .
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