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Maximilien vit dans une maison de retraite une existence qui pourrait s'enliser entre parties de scrabble, habitudes et corps perclus si Madame Ostatki, dite Lilia, une vieille femme russe à la foi vibrante, ne devenait son étonnante voisine. Lui qui fut un jeune homme aux passions contradictoires, écartelé entre le parti communiste et la lecture de Flaubert, réapprend à s'étonner auprès d'elle. Il reprend l'écriture de son journal abandonné 45 ans auparavant.
Le lien qui unit ces deux voisins à leur jeunesse, c'est maintenant Polia, la petite-fille de Lilia et Marlon le petit-fils de Maximilien. Marlon est un garçon ironique et tendre, dont la passion est de capter des morceaux du monde par de singulières photographies. Il confie à Maximilien son amour pour une femme plus âgée. La vie ne cesse de surprendre.
Un regain de force vient redonner peu à peu aux « giètes » de Maximilien toute leur saveur.
Quand on accepte la nouveauté, l'âge ne compte plus.
Les photographies évoquent la vieillesse dans ce qu'elle a d'universel. Les objets révèlent tout à la fois les traces d'une existence remplie et la solitude d'une fin de vie habitée de souvenirs.
Un mot d'abord sur la genèse du livre : les éditions Thierry Magnier proposent "une série de photographies dont il ignore tout [...] à un écrivain. Il s'aventure alors dans l'écriture d'un roman où ces photographies croiseront la vie du héros pour la transformer." Donc, muni des photographies très réalistes d'Anne Rehbinder, Fabrice Vigne se lance dans la vie de Maximilien Bertram. Maximilien a 80 ans, vit dans une maison de retraite, et sous prétexte de ranger ses papiers retrouve et reprend l'écriture de son journal stoppée 45 ans auparavant. Il écrit évidemment sur sa vie actuelle et sur la relation privilégiée qu'il entretient avec son petit-fils, Marlon, mais aussi sur son passé, ses espoirs et ses déceptions de militant communiste, de syndicaliste. Ses propos sont émaillés de citations très a-propos de Flaubert qu'il admire. Maximilien est à la fois sans concession, mais ne juge pas, légèrement désenchanté, mais plein d'espoirs.
Fabrice Vigne maîtrise parfaitement son sujet, ... ses verbes, ses compléments et son style également ! J'avais beaucoup aimé TS et L'échoppe enténébrée et je retrouve dans ce livre le style intelligent, jamais pédant, utilisant un vocabulaire (dont "les giètes", expliqué en plein coeur de l'ouvrage) plus large que la moyenne. J'ajouterai que je me suis attaché à Maximilien et à son entourage que F. Vigne décrit avec beaucoup de tendresse, d'humour et de simplicité. J'aurais aimé continuer un petit bout de route avec lui et j'avoue que j'aurais tellement avoir eu cette relation avec un de mes grand-pères disparus trop tôt
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