Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
« Avec elle, Anton s'était dit qu'il aurait la vitesse et l'ivresse. Tout le reste serait anecdotique. Avec cette fille, il y aurait de l'essence et du mouvement, des soubresauts incessants. Il l'avait pressenti comme lorsqu'on arrive dans un pays brûlant. On ferme les yeux, un bref instant, nos pieds foulent le feu - déjà, la terre brûle. « Aujourd'hui Rebecca n'est plus une jeune fille - mais c'est encore une flamme. Ensemble, ils ont fait trois enfants. Trois fillettes sans reprendre leur souffle. Mais trois fillettes peuvent-elles sauver une femme ? Avec des cris, des rires, des larmes, peut-on pulvériser les démons d'une mère ? »
Ce livre est une superbe découverte, je l’ai dévoré et aimé.
L’écriture est profonde, on pourrait même pensé qu’elle pourrait être inspirée de réalité.
« Mais trois fillettes peuvent-elles sauver une femme ? Avec des cris, avec des rires, des larmes peut on pulvériser les démons d’une mère? Oui, Anton a voulu ces enfants dans le fond. Sans se l’avouer, il espérait secrètement qu’enfanter pourrait réparer Rebecca. En créant la mère, ne pourrais-il pas sauver la femme? » page 34
Un livre d'une fille à sa mère partie trop tôt.
Une mère fantasque, généreuse, gaie parfois, perdue souvent.
Une mère qui ne peut pas supporter de vivre sans alcool, médicaments ou opiacés.
Une mère qui adore ses filles mais qui n'arrive pas à être heureuse.
L'auteure fait revivre les souvenirs de ses 7 ans avant la terrible disparition.
Et puis, il y a Anton, le père, le socle des trois fillettes.
Un roman plein de tendresse qui, sans nier les ravages de l'addiction, est une déclaration d'amour à ses parents.
La famille Durouet pourrait ressembler à n’importe quelle autre famille. Le père Anton est artisan-peintre, la mère Rebecca, « fille d’une pharmacienne et d’un chef de service en pédiatrie » aime tous les arts et plus particulièrement l’écriture et leurs trois fillettes sont d’adorables petites diablesses à l’inventivité débordante.
Mais tout n’est pas aussi simple dans cette famille parisienne car Rebecca a sombré très jeune dans l’addiction aux opiacés et ne peut plus reprendre le cours d’une vie normale. Hantée par ses démons intérieurs, elle se détache du monde réel et, « à force de vivre un peu trop fort », elle n’arrive plus à gérer un quotidien ordinaire.
Pourtant, elle est tout pour ses filles et chacune d’elle a hérité d’une part de cette mère pas comme les autres. Débrouillardes et nourries par l’imagination sans limites de leur mère, elles ont du mal à s’intégrer aux enfants de leur âge car elles ne connaissent pas « la frontière entre la folie et la norme, entre le chaos et l’ordre … entre la vie et la mort ». Pourtant, à 6 ans, 4 ans et 1 an, Justine, Laurette et Ninon, sont animées d’une grande joie de vivre, même si elles pressentent que tout ne va pas si bien dans leur famille.
L’auteure, qui raconte probablement sa vie dans ce roman, possède cette faculté de revêtir la peau de chacun de ses personnages avec une finesse et une sensibilité exceptionnelles.
Qu’elle se place dans l’esprit torturé de Rebecca cherchant des médicaments dans les pharmacies de son quartier, qu’elle raconte les péripéties de l’espiègle Justine dans les rues de Paris, ou qu’elle se fonde dans les pensées toute en sensations de la petite Ninon à la crèche, elle parvient à nous émouvoir de mille et une façons. L’empathie qu’elle fait naître chez nous est intense et on est happé par cette famille atypique et tellement attachante.
Ce très beau roman qui réveille en nous l’enfance et célèbre l’amour filial, m’a totalement enthousiasmée. Un vrai coup de cœur.
Hasard du calendrier, c'est en cette journée de la fille que je viens vous parler de fillettes...
Oh, les fillettes, oh les fillettes, elles la rendent marteau …
La vie, parfois, n'est pas le conte de fées annoncé. Pourtant, ici, tout commence comme la fin des plus belles histoires. Elle rencontre un mec, plutôt Charmant, ils se marient et ont beaucoup d'enfants, trois adorables filles en l'occurrence.
Pourtant, comme dans la chanson de Sheller, maman est folle et papa attend qu'elle aille mieux car il sait qu'un jour, elle reviendra à leur réalité. Il y croit dur comme fer, comme on aime, malgré tout, comme on aime vraiment, de tout son être.
La vie n'est pas un conte de fées. Les fillettes, à hauteur d'enfance, vont voir cette mère surnager, sombrer, revenir, sombrer encore, et pourtant, elles resteront des petites filles, avec leur belle innocence, avec leur troublante évanescence qui vient trouer le néant dans lequel s'engouffre leur maman. le regard qu'elles portent sur leur vie, qui effleure et caresse, rend ce livre presque magique.
La vie est un conte de fées et les monstres habitent le quotidien sous la forme de potions, de flacons. Cette drogue, ou cet alcool, qui transforme leur mère en cette gisante, qui le matin, ne se lève pas pour s'occuper d'elles...
Ce qui frappe, dans ce roman aux allures autobiographiques, c'est cette façon qu'à Clarisse Gorokhoff de ne pas faire sombrer son récit dans l'insoutenable. Il y a tellement de lumière dans ces fillettes, qui attendent leur mère au bois dormant. Il y a tellement de lumière dans ce père, qui aime, plus que de raison et qui s'élève à la force d'espérer.
Les Fillettes. Un roman triste, lumineux, et sombre à la fois, comme les contes de fées, comme un Disney à l'envers, la vérité en plus.
Les fillettes, ces fillettes, que l'on quitte avec l'envie de les étreindre encore un peu, pour leur dire que demain, peut-être, elles deviendront des filles, des femmes, cabossées certes, mais vivantes malgré l'enfance, grâce à l'enfance...
Rebecca souffre depuis son adolescence d'une addiction aux opiacés. Grâce à eux, elle s'accroche à ce monde et lutte contre ses démons intérieurs, contre cette mouche dans sa tête.
« Que voulez-vous... les humains n'ont pas inventé le bonheur mais ont créé les gélules. Rebecca remercie la magie noire des médicaments blancs ».
Rebecca a eu trois filles avec Anton : Justine, Laurette et Ninon. Trois fillettes qui aiment leur mère démesurément, et qui chaque jour, tentent de la sauver.
« Maman, il faut se réveiller ».
Anton a endossé le rôle de père et de mère de famille. Il aime sa femme, ses fillettes, cette famille qui n'est pas parfaite. Il garde espoir qu'un jour tout aille mieux.
« Il plonge son visage dans la fumée du café en pensant à la journée qui l'attend, et surtout à elle. Rebecca. Un jour elle ira bien, ce n'est pas une intuition. C'est une décision. »
A travers ce roman, Clarisse Gorokhoff partage ses souvenirs d'enfance et le drame qui a touché sa famille. C'est une ode à sa mère, cette femme qu'elle admirait et qu'elle aimait. C'est un roman profondément triste, mais aussi empreint de la force de la fratrie. Ensemble, on est plus forts. Cette histoire bouleversante est portée par une écriture pleine de grâce et poétique. Jamais de pathos ou un mot de trop. Clarisse Gorokhoff a décidé d'écrire ce roman après avoir retrouvé les lettres de sa grande soeur Justine, ordonnant à sa mère de ne pas mourir. En refermant ce roman, on a le coeur lourd et on se demande quelle fillette est Clarisse.
Elles sont trois, trois petites filles : Justine l’aînée, Laurette la cadette et Ninon la petite dernière. Elles sont jolies, unies, bouillonnantes de vie mais déjà des ombres planent sur elles, des angoisses, des peurs. Pourtant l’amour est omniprésent autour d’elles mais une singulière ambiance les entoure. Anton, le papa, est fou de ses filles et de sa femme Rebecca. Cette maman avec de beaux yeux verts, aux facultés intellectuelles innombrables mais en proie avec un démon : l’addiction aux opiacés.
D’une maturité incroyable, les fillettes essaient de franchir les obstacles des déraisons de leur mère, cette mère aimante qui ne peut résister à la prise de ces pilules dévastatrices. Elles sont heureuses de cette maman pas comme les autres mais elles craignent de la voir partir un jour dans les entrailles de Thanatos.
Un roman largement autobiographique qui éblouit tant par le fond que par la forme. Une histoire personnelle racontée avec ce voile de pudeur qui laisse découvrir l’intimité des cœurs et des corps mais sans jamais se lever totalement, se déployant même vers d’autres horizons dès que nécessaire. Et autant le dire, cet hommage est touchant au possible avec une immense leçon sur la tolérance et les apparences. Nul ne peut juger, nul ne peut empêcher l’inexorable. Un hommage sublimé par l’écriture de Clarisse Gorokhoff qui par la beauté de la plume ferait presque oublié la tragédie d’une personne prise dans les griffes d’un diable sans pitié. Dès les premières pages les mots s’envolent, caracolent, se libèrent de toute entrave pour narrer avec une liberté inouïe la vie de fillettes au temps de l’amour et de l’odeur de la mort. Point de danse macabre, juste un ballet aérien comme si les pages libéraient toutes les blessures du passé pour sublimer celle qui fut avant tout une maman. De la réalité aux rêves, c’est à la fois cri d’amour et un appel vers la liberté, cette liberté qu’il faut vivre à tout prix parce que la vie est fragile, unique.
Un cordon ombilical de vocables, un hymne maternel aux accents poétiques et tragiques, une psyché de métaphores pour rassembler un amour infini ; un roman cathartique comme pour combler l’absence d’une mère mais qui de son étoile doit sourire pour tant de lumière apportée dans ce que l’on pourrait nommer « un recueil de résilience ».
Blog : https://squirelito.blogspot.com/2020/06/une-noisette-un-livre-clarisse.html
C'est grave docteur ?
Quand un livre semble avoir retourné le ventre de tout le monde et que toi tu le traverses sans la moindre émotion….
Grosse inquiétude. Suis-je malade ? Suis-je un coeur de pierre ? Suis-je incapable d'empathie ?
Si au moins j'avais trouvé le livre mauvais, je pourrais argumenter et vous expliquer que ça n'a pas fonctionné sur moi parce que l'écriture est mièvre, l'histoire pleurnicharde ou autre.
Mais ce n'est pas le cas.
Rien à redire sur la plume de Clarisse Gorokhoff. C'est précis et les phrases sont accrocheuses.
Rien à redire sur l'histoire non plus. Les thèmes de l'enfance, de l'amour maternel et de l'addiction ont à priori tout pour me plaire sans compter que l'autrice déroule son récit de façon assez subtile.
Pourtant rien à faire. J'ai lu ce roman sans déplaisir mais sans engouement, guettant l'émotion qui allait me submerger et rien n'est arrivé.
J'attends donc impatiemment votre diagnostic (tarif conventionné sécu et tiers payant de préférence).
Si internement nécessaire, peut-on ne le programmer qu'après les fêtes de Noël (je ne voudrais pas rater la dinde et les marrons)? Merci.
Une envie irrésistible de lire ce roman, rien qu'en le voyant !
Son résumé, son titre et sa magnifique couverture m'ont de suite interpellée.
Je remercie vivement les éditions des Équateurs pour cet envoi.
↜↝↜↝↜
Une histoire de mère défaillante.
J'ai lu d'autres ouvrages sur ce thème et pour tout vous dire, j'ai été parfois agacée ou mal à l'aise par ces comportements de mères toxiques.
Pendant la lecture du roman Les fillettes, je n'ai jamais ressenti ces sentiments.
Étonnamment, à aucun moment, le jugement ne peut s'insinuer, je n'étais QUE centrée sur cette jeune femme, se débattant avec ses démons !
Rebecca est addicte aux opiacés, à l'alcool.
Elle lutte tant bien que mal mais elle perd le contrôle...
Pourtant elle est mère de trois filles adorables, d'un mari fou d'elle mais malheureusement, ce n'est pas toujours suffisant pour se sortir de cette spirale infernale.
Comment ne pas s'attacher à Rebecca, si vivante, si aimante, lorsqu'elle est lucide.
C'est l'histoire d'un couple qui s'aime farouchement.
C'est l'histoire d'un amour viscéral d'une mère pour ses enfants.
C'est l'histoire d'un amour inébranlable que seul un enfant peut avoir pour sa mère.
Tous voudraient la sauver !
Nous, lecteurs, frissonnons, espérons, souhaitons lire un dénouement heureux !
J'ai été touchée par ces fillettes qui ont un amour incommensurable pour leur maman "pas comme les autres", même si elle n'arrive pas à se lever le matin ou aller les chercher à l’école.
Anton, Justine, Laurette, Ninon, tous s'accrochent à l'espoir qu'elle guérira !
Stopper cette descente en enfer, cette chute vertigineuse qui entraîne Rebecca dans un monde nébuleux.
Quand l'amour si fort soit-il, reste vain face une addiction destructrice.
↜↝↜↝↜
J'ai beaucoup aimé les émotions qui se dégagent de ce roman car elles sont palpables et évidentes.
Le sujet est judicieusement bien traité et questionne les lecteurs, sur les conséquences et les répercussions d'une maladie à part entière.
Un roman réaliste, sincère et fort bien écrit.
Un texte interpellant et bouleversant !
Je suis ravie de pouvoir continuer à découvrir cette auteure, en lisant De la bombe qui m'attend dans ma bibliothèque.
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