"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lucia et ses collègues se séparent pour élucider plus rapidement 2 enquêtes différentes.
Lucia Guerrero m’est apparue intéressante, dynamique pour ne pas dire superwoman dans cette enquête. Elle bosse à tout va, est sur tous les fronts, y met tripes et âme. Cela abouti à un thriller qui file à 100 à l’heure. Du franc parler de cette enquêtrice jusqu’aux éléments découverts au fur et à mesure, tout se passe dans un esprit fonceur, hardi, casse-cou. Une sorte d’énergie à toute épreuve. Pas de temps mord, aussi bien pour l’enquête de Lucia que pour celle de ses collègues.
Le rythme est soutenu, les dialogues se tiennent, les éléments trouvés sont diaboliques. On voyage agréablement, on rêve parfois, on frissonne fréquemment et juste ce qu’il faut. Pas de scènes déplaisantes, pas de situations tirées par les cheveux ; bref, des chaînons qui tiennent la route.
Deux mots concernant l’environnement et l’histoire des deux enquêtes menées de front.
Pour l’une on est en Galice. Des femmes se levant tôt pour aller bosser disparaissent, comme effacées de la planète. Effacées car le monde ne les voit pas, effacées tant leurs fonctions sont invisibles aux yeux d’une grande partie de la population. Le cinquième jour elles sont retrouvées assassinées, des instruments rituels à leurs côtés. Aria, le collègue de Lucia va devoir se charger de cette enquête puisque Lucia doit résoudre un autre mystère dans la capitale espagnole.
La seconde énigme se passe à Madrid. Le corps d’un richissime homme de la jet set vient d’être retrouvé, lui-même suivi par toute une série d’assassinats de milliardaires dont les murs des maison sont tagués avec une phrase macabre annonçant ‘’Tuons les riches’’. Comme l’annonçait la quatrième de couv., les enjeux apparaissant peu à peu à Lucia sont vertigineux.
La situation induit ainsi la séparation de l’équipe policière de la Guardia Civile où travaillent habituellement Lucia. Les uns en Galice, les autres à Madrid. Ça nous change un peu des polars standards ou de ceux traitant d’une enquête liée au présent en parallèle d’un cold case lié au passé. On doit faire fonctionner un peu sa mémoire pour passer d’une histoire à l’autre. On voyage d’une région à l’autre. C’est si bien fait qu’au changement de chapitre je me disais ‘’mais zut, je n’avais pas envie de les lâcher maintenant… et vite la seconde histoire me happait tout autant’’.
Puis arrive ce troublant sms que reçoit Lucia : ne serait-elle qu’un jouet pour les deux tueurs des deux affaires ? Ca va alors avancer encore plus vite et on se demande où tout ça va nous mener. Et là, pouf ! il y a bien une fin mais elle m’est apparue un peu bizarre, floue, de l’ordre de l’inachevé, me laissant une forte présomption, celle d’une probable suite pour ce polar.
Ce thriller est une nouvelle enquête de la Lieutenante Lucia Guerrero de la Guardia Civil de Madrid mais peut se lire indépendamment du premier opus malgré les quelques références qui en sont faites.
La lieutenante va avoir deux affaires à résoudre.
L’une en Galice où un tueur kidnappe des jeunes femmes, ces invisibles qui partent tôt au travail, et dont les corps sont retrouvés cinq jours plus tard avec une curieuse mise en scène.
L’autre à Madrid où des milliardaires sont pris pour cible par un tueur qui, auprès des corps horriblement suppliciés, laisse comme message « Tuons les riches ». Slogan qui va se répandre comme une trainée de poudre sur les réseaux et donner lieu à de violentes manifestations anti-riches, anti-police, antisystème.
Deux tueurs, deux mondes et Lucia au milieu qui doit tout faire pour trouver les coupables avant l’embrasement général qui couve.
Côté personnel, Lucia se retrouve avec sa mère dans le coma , ses coordonnées divulguées sur le Net et une série d’inquiétants mails de menaces reçus sur sa boîte professionnelle par un expéditeur anonyme qui semble tout connaitre de sa vie privée et déjoue le système de sécurité informatique de la Guardia Civil, agissant ainsi sans pouvoir être détecté, à tel point qu’il ne peut qu’être « de la maison ».
Bernard Minier, par un suspense parfaitement maitrisé et de nombreux rebondissements nous plonge dans la noirceur de l’âme humaine. Deux affaires dans deux mondes que tout oppose mais qui doivent chacune bénéficier du même traitement de la part de la police, tel est le message subliminal de l’auteur.
Nous sommes véritablement happés dès les premières pages de ce thriller et n’avons qu’une hâte, découvrir les coupables.
Soyez rassurés, Lucia et ses enquêtes n’ont pas fini de nous réjouir…
Les Effacées, Lucia - Tome 2, par Bernard Minier, lu par Alice Taurand, Lizzie, 2024
La lieutenante de la Guardia Civil Lucia Guerrero ne sait plus où donner de la tête, entre son travail et ses problèmes personnels…
Elle va devoir enquêter en même temps sur deux affaires bien différentes. En Galice, elle est sur la piste d'un mystérieux tueur en série qui s'en prend à des femmes se levant tôt pour aller travailler ; ce sont ses victimes qui donnent son titre au roman. Mais quand, à Madrid, une sorte de Robin des bois s’en prend aux ultra-riches, déclenchant la panique au sein des plus hautes institutions du pays, elle est appelée sur place en renfort, devancée par sa réputation.
Deux mondes, celui des prolétaires et celui de ceux qui vivent dans les ors de la république…
Une inégalités de traitement et de moyens mis en œuvre pour résoudre les enquêtes…
Tout était réuni pour faire de ce livre un excellent roman noir mais, malgré la mise en avant des inégalités sociales, la narration reste construite sur une suite de péripéties et un écheveau de suspense, certes captivants, mais parfois prévisibles. Les réflexions de l’auteur sur la situation, la comparaison avec la lutte des gilets jaunes français par exemple, paraissent plaquées sur le récit, comme artificiellement rajoutées pour donner un effet de crime en rapport avec l’expression d’un trouble économique et social.
La situation personnelle de Lucia, ses absences répétées vis-à-vis de son jeune fils, sa difficile implication dans l’état de santé de sa mère, sa confrontation avec la misogynie ambiante et les violence envers les femmes m’ont paru traitées plus naturellement.
Le côté un peu fantastique, en rapport avec de vieilles légendes de Galice, autour de « el aire », aurait mérité plus de développement.
La version audio de ce roman est très réussie ; la voix légèrement voilée d’Alice Taurand, découverte dans le 1er tome, correspond toujours aussi bien à la personnalité de l’héroïne. Ce fut une écoute agréable, une audio-lecture détente.
Il y a quelques mois, après ma lecture du premier opus de la série consacrée à Lucia, je me retrouvais un peu déçue d’avoir été déçue… En effet, Bernard Minier fait partie des auteurs que j’apprécie et que je suis particulièrement et j’étais vraiment curieuse de sortir de la série consacrée à Martin Servaz pour voir comment il met en scène une héroïne féminine.
Je persiste dans ce sentiment de déception, cette impression de facilité… Il me manque un je ne sais quoi pour y croire vraiment, plus d’originalité et de profondeur dans le mécanisme.
#LeseffacéesLuciaTome2 #NetGalleyFrance #lesglosesdelapiratedespal
« Les effacées » est la seconde enquête de Lucia Guerrero. Je n’avais pas eu la chance de lire la première mais celle-ci peut parfaitement se lire seule. J’ai donc découvert cette flic hispanique qui ne fait pas dans la dentelle. Elle a un fort caractère et n’en fait qu’à sa tête. Dès qu’elle a une idée, elle se précipite, pour le meilleur comme pour le pire.
Bernard Minier nous entraine dans une double affaire, avec des chapitres courts et un rythme soutenu. Son savoir-faire ne nous laisse aucun répit. Une fois lancé dans l’aventure, on ne lâche plus le livre ! Devant cette mécanique parfaitement huilée, mon cerveau a chauffé quelque peu. Il s’est laissé prendre au piège par les retournements de situations qui fleurissent jusqu’à la dernière page. A travers les nombreuses péripéties, il nous propose aussi une petite immersion dans les coutumes, la mentalité et les croyances de ces régions ibériques. Dépaysement garanti !
Deux histoires, c’est peut-être une de trop. En effet, en oscillant entre les investigations, les protagonistes se multiplient, les sujets abordés ne sont pas creusés et le récit se disperse un peu. Les scènes se succèdent à grande vitesse et elles en deviennent prévisibles. Les thèmes sociaux, qui paraissent pourtant tenir à cœur à l’auteur, sont juste effleurés et donc traités de manière démagogique.
A mon humble avis, qui n’engage que moi, ce nouvel opus ne fait pas partie des indispensables de l’écrivain pyrénéen. Mais grâce à son talent, ce thriller reste un bon moment de lecture qui vous gardera en haleine jusqu’au bout. Je suis ravi d’avoir enfin rencontré Lucia la rebelle. En tant que grand fan, je ne doute pas que Bernard Minier sera, à l’avenir, se servir des aptitudes de l’Espagnole pour nous concocter un nouvel opus des plus percutants !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2024/04/29/933-bernard-minier-les-effacees/
Les Effacées viennent de paraître. C'est l'événement de ce mois d'avril, côté parution pour les romans policiers. Ce thriller, en introduisant pour la seconde fois son enquêtrice, permet à Bernard Minier de signer un roman très réussi autour des aspects néfastes des réseaux sociaux avec leur influence sur nos sociétés et le darknet qui échappe à toutes les lois.
Deux enquêtes
Lucia Guerrero, lieutenante, est enquêtrice à L'union Central opérationnel (UCO) de Madrid, la plus célèbre enquêtrice de la Corogne. Ses surnoms sont "la Guerrière" ,"Robocop", " Terminator", "Carrie" ... Elle est accompagnée le plus souvent par Arias, son second, qui louche fortement, mais dont la complicité ne nécessite aucune parole.
Ils gèrent l'Affaire des séquestrées de Galice. Un trou dans le sable pour accueillir un corps allongé, habillé, bien mis, les ongles faits, trois têtes d'ail à ses côtés, un rosaire et des ciseaux dans le cœur. Il semble que cela illustre une légende de la région...
Mais, toutes sont des femmes de l'ombre, ouvrières ou employées de conserverie, kidnappées puis séquestrées pendant cinq jours, avant d'être assassinées.
Marta Millàn est morte. Elle était une figure de la jet-set de Madrid, proche de la famille royale. Son corps, sectionné en deux, est retrouvé en deux endroits différents. Les politiques sont inquiets. Lucia est délocalisée pour prendre la tête de cette enquête. Pour l'accompagner, un bleu, tout neuf, le Sergent Mateo Soler!
Au niveau privé, dans la vie de Lucia il y a le souvenir de Rafael, son petit frère, au-dessus de la falaise, un matin d'été. Mais aussi, il y a son fils de onze ans dont la garde a été confiée à son père. Puis, sa mère est dans le coma, depuis un AVC en novembre dernier.
Des deux côtés, d'autres victimes vont emmêler ses deux enquêtes.
Thriller social
Dès les premières pages, le social est présent chez Bernard Minier. Il s'y inscrit avec pudeur, juste en toile de fond, comme un incontournable à ne jamais négliger. Ainsi sont abordés la différence de traitement entre les deux enquêtes, le darknet où il n'existe aucun interdit ainsi que les manipulations, qu'exerce sur nos sociétés, les réseaux sociaux.
Seulement, Bernard Minier insiste sur les inégalités sociales que beaucoup dénoncent, comme une illustration d'un sentiment de plus en plus partagé par le plus grand nombre provoquant même émeutes et manifestations violentes.
Nouvelle enquêtrice
Alors, bien sûr, le personnage de Lucia énerve, même au sein de son équipe, tant elle fonce sans se soucier des dégâts collatéraux. Mais sa complexité est bien rendue entre privé et professionnel.
Bernard Minier réussit à créer sa flic de polar, crédible, intelligente et obstinée. On s'attache à ce personnage qui s'oblige à être anguleuse alors qu'elle pourrait être toute en rondeur. Ni une "super woman", ni une flic obstinée, Lucia se laisse aussi aider lorsqu'elle est dans le brouillard. C'est assurément une possible série qui devrait trouvait son public et alterner avec le personnage de Martin Servaz, devenu culte au fil des publications.
La Galice
Le choix de l'Espagne comme toile de fond pourrait laisser supposer l'envie de Bernard Minier d'inscrire son polar dans l'histoire trouble de ce pays. Mais, au contraire, l'écrivain entre dans un univers qu'il n'a jamais exploré, me semble-t-il, l'art contemporain.
De même, pour l'enquête sur les séquestrées, Bernard Minier réussit à immerger dans une problématique complètement opposée à celle du début.
De façon concise...
Bernard Minier propose avec Les Effacées un thriller particulièrement réussi et introduit dans ce tome 2, une enquêtrice que j'aurais plaisir à retrouver dans ses prochains.
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/04/23/bernard-minier-les-effacees/
Comme chaque année, j’attends avec une impatience non dissimulée le nouveau roman de Bernard Minier. Je lis peu de polars, mais je reste fidèle à quelques auteurs qui ne me déçoivent jamais. Bernard Minier en fait partie.
Nous retrouvons dans ce thriller, le personnage de Lucia Guerrero, enquêtrice de la Police espagnole. Elle devra mener de front deux enquêtes : une en Gallice où des femmes sont enlevées au petit matin, en partant au travail avant d’être retrouvées mortes et une seconde enquête où un tueur en série sévit dans le milieu des ultra riches en mettant ses victimes dans des mises en scènes dignes de films d’horreur.
J’ai aimé le rythme de ce roman, qui va en s’accélérant, le style qui est toujours très travaillé et fluide, les thèmes sociaux abordés et la place donnée aux femmes.
J’aimais beaucoup le personnage de Servaz; en deux romans, l’auteur aura su aussi m’attacher à celui de Lucia, femme au caractère trempé et pleine de failles et de blessures.
Pour les amateurs de thrillers, pour les amoureux de polar, plongez vous dans les romans de cet auteur, vous n’en ressortirez jamais indemnes.
Bernard Minier, c'est du solide et à quelques rares exceptions près, c'est toujours du bon polar, bien mené, maîtrisé, parfaitement construit autour d'une enquête (ici deux enquêtes en parallèle) et de personnages forts qui n'ont pas froid aux yeux. Avec Lucia Guerrero, on visite l'Espagne, Madrid, la Galice, on apprend plein de choses sur les terrifiantes légendes qui mènent à l'absurde et on se surprend à vouloir aider la Guardia Civil quand les méchants sont vraiment trop méchants. Bref, un roman que je vous conseille pour sa pertinence et le savoir-faire indéniable de son auteur.
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