"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
À Tchernobyl, des coeurs battent encore... Dans les semaines suivant l'explosion de la centrale de Tchernobyl, des équipes de chasseurs sont envoyées dans les zones contaminées pour exterminer tous les animaux sauvages et domestiques touchés par les radiations. Attiré par des bruits provenant d'une église, le jeune Kolia, que son père chasseur a invité à participer à la battue, découvre une tribu de gamins vivant dans les sous-sols de la ville : les enfants de l'atome. Ils ont survécu à la catastrophe et tentent maintenant de survivre aux jours sans lendemain.
Ce deuxième et dernier tome des aventures de Kolia confirme malheureusement la moyenne impression que le premier tome m’avait laissée. Bien sûr, le dessin est toujours de bonne qualité et le soin apporté aux couleurs, aux détails et à la couverture reste très appréciable. Malgré tout, le décalage entre le physique de Kolia, petit avec une grosse tête, et son âge, 16 ans, ne cesse de m’intriguer, voire de m’obséder. Ou bien il n’a pas 16 ans, ou bien il y a un souci de cohérence dans le récit car ce n’est pas uniquement son physique qui n’a pas 16 ans, mais également son comportement, plus proche de celui d’un enfant de 10 ans…
L’histoire en elle-même s’accélère avec la trahison totalement inexplicable d’un des membres du groupe envers Sanglier, le père de Kolia et chef de la petite troupe. Parallèlement à cela, on assiste à un déchaînement de violence assez improbable qui se termine dans une espèce d’apothéose mystique avec crucifixion, folie meurtrière d’un ancien des forces spéciales devenu fou et la légende de Saint-Christophe revisitée par Kolia et son père.
Et sinon, au niveau de la cohérence, je préfère éviter de parler des enfants qui se baignent dans une des cuves de refroidissements de la centrale où l’espérance de vie, dans les jours qui suivirent la catastrophe, était de quelques heures à quelques jours quand on y avait passé seulement quelques minutes, alors même 6 mois après…
Le problème majeur de cette BD c’est, à mon avis, d’avoir raconté une sorte de fable en la situant dans un contexte réel et réaliste. Pour moi, en tout cas, le mélange n’a pas pris.
Une dernière chose. Le résumé de l’éditeur indique que « son père chasseur a invité [Kolia] à participer à la battue », je ne sais pas si la personne qui a écrit ça a bien lu la BD mais Sanglier n’est vraiment pas du genre à « inviter » son fils à faire quelque chose… Je me permets de relever ce petit détail car c’est précisément l’un des enjeux du récit qui trouve sa conclusion dans les toutes dernières pages quand ce dernier s’excuse auprès de Kolia de l’avoir « emmené ici ».
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !