La sélection des 20 meilleurs polars de nos lecteurs en 2015
Geoffrey Webb est en train de se faire braquer sur un parking. Et cette situation lui convient bien, il en redemanderait même. À son agresseur, il propose un marché : empocher les trois mille dollars qui se trouvent dans son portefeuille, le dépouiller de tout s'il le faut, en échange de cinq heures de voiture jusqu'à Little Rock, en Arkansas. Webb a besoin de se confesser. Ce braquage et ce pistolet pointé sur lui, il les mérite. Et il est prêt à expliquer pourquoi.
La sélection des 20 meilleurs polars de nos lecteurs en 2015
Sur un parking, un homme en braque un autre qui lui fait alors une drôle de proposition : il lui donnera les trois mille dollars qu’il a en poche à condition que le braqueur accepte de se laisser emmener en voiture en Arkansas. Trois ou quatre heures de route, pendant lesquelles il sera obligé d’entendre sa confession.
« Pour le moment, nous sommes dans une impasse. Vous voulez me voler. Je refuse de m’arrêter. Si je nous fracasse contre un arbre ou que je nous envoie par-dessus un parapet, peut-être que vous survivrez mais ce n’est pas sûr. Peut-être que vous perdrez un bras ou une jambe. Mais nous pourrions changer la donne. »
Geoffrey Webb, raconte de quelle manière, alors qu’il est plutôt bien intégré au sein de l’Eglise, il va vriller, sévèrement. La faute à quoi ? A son désir bestial pour la fille du pasteur. Les atrocités vont se succéder presque malgré lui. Bah oui, il ne voulait pas, il était obligé, ils se sont réveillés, ils l’ont surpris… Bref, je n’en dirai pas plus.
Ce livre est un petit bijou d’immoralité, d’humour noir de chez noir, de cynisme. On frise parfois le burlesque mais un burlesque à la Tarantino. A travers une histoire sordide, riche en cruauté, l’auteur règle ses comptes avec l’Eglise, avec la religion, avec les petits arrangements des hommes de Dieu. Je me suis régalée.
« S’il n’y avait pas de souffrance, les hommes ne ressentiraient pas le besoin de croire en Dieu. Mais le plus écœurant, c’est que, s’il y a un Dieu, il a justement dû prévoir ça. »
C’est étonnant de se régaler d’un festin de barbarie, non ? Devrais-je consulter ?
Et cerise sur l’hostie, la fin est très réussie, inattendue et en même temps parfaite. Elle ne pouvait être autre.
Ça commence comme un braquage un peu minable sur un parking. Lorsque Geoffrey Webb se retrouve avec un revolver pointé sur la tête par un inconnu, il grimpe en voiture sans broncher. Un coup d'accélérateur plus tard, il semble bien que les rôles se soient inversés. Geoffrey, loin d'être effrayé, propose à son compagnon inattendu un marché : les 3000 dollars qu'il a en sa possession contre un petit tour en bagnole. Et le temps de la balade, Geoffrey se raconte, peignant à travers son histoire la noirceur de l'humain, écorchant la bigoterie américaine et la fausse bienveillance des petites communautés.
Roman noir, immoral et non dénué d'ironie, L'enfer de Church Street ne laisse aucune échappatoire à son lecteur : comme ce braqueur malheureux, on est embarqué à vive allure aux côtés de Geoffrey Webb pour une épopée haletante. En une nuit et une vie, Webb illustre magistralement la fameuse maxime de Hobbes : « l'homme est un loup pour l'homme ». Une pépite de roman noir !
Un court roman noir qui m'a séduit par sa construction agresseur-agressé ! ou comment une petite frappe se retrouve prisonnière d'une voiture lancée à toute allure conduite par un désespéré, prêtre de son état. Tension, perversion, manipulation. Un romain gris foncé efficace qui se lit d'une traite. Pour être d'un noir profond, je l'aurais bien fait relire par Donald Ray Pollock (Le diable, tout le temps) ou Manu Larcenet (Blast) !
J’ai lu ce roman après un livre qui fut un coup de cœur pour moi …
Peut-être est-ce la raison qui fait que je l’ai trouvé bien fade. Mais peut-être pas ….
Les premiers chapitres sont plutôt bien faits, ils font monter une certaine tension car on sent le personnage principal malsain, caché derrière une fausse naïveté, une fausse délicatesse, un faux intérêt pour les autres. Et on attend le changement de ton, la petite goutte d’eau, le dérapage qui feront sauter le masque.
Il finit bien par sauter, ce masque, mais finalement sans surprise, sans réel coup de théâtre, tellement on s’y attendait, tellement c’était téléphoné. Oui c’est noir, oui c’est violent, oui c’est soudain, mais …sans aucune surprise dans le fond. J’ai l’impression de me retrouver dans une pâle copie écrite de « Fargo », ce film génial des frères Cohen (que je vous conseille vivement si vous ne l’avez jamais vu !) : un « héro » qui se croit intelligent mais qui se laisse embarquer dans une histoire qui dégénère jusqu’à la folie ; qui se croit discret mais que tout le monde ou presque arrive à déchiffrer sans beaucoup de peine ; qui se croit bon dans le fond mais qui commet le pire pour obtenir ce dont il rêve.
Quant à l’idée de départ (un homme braqué par une petite frappe, et qui se révèle être en fait bien plus noir qu’elle), elle me semble tomber à plat, ou en tout cas ne pas aller jusqu’à son terme.
Bref, ce roman ne m’a pas fait ressentir grand-chose en fait, ni réelle surprise, ni réel frisson, ni réel intérêt pour ses personnages.
"sacré" bon p'tit polar!
ça démarre presque par un fait divers anodin, Paul a besoin d'argent , il braque Geoffrey qui est prêt à tout lui offrir. Bien mal lui a pris, il va plonger dans l'horreur de plus en plus profondément et nous avec lui.
Geoffrey va lui raconter sa vie pendant 5 heures en voiture, une vie de misère entre mauvais parent, religion amour et manipulation. Un enchainement d'événements incroyables tellement plus horribles les uns que les autres qu'on finit par sourire de cette malchance qui s'accumule sur ce pauvre ado.
Un roman haletant.
très bon roman noir que l'on dévore d'une traite. On n'est jamais déçu avec cet éditeur...
Hérésie à l’horizon, si ça vous choque, passez votre chemin…
Geoffrey Webb, dont l’embonpoint le met sur le podium des cibles parfaites, est en train de se faire braquer sur un parking. Et cette situation lui convient bien, même très bien. A son agresseur, Paul, il propose un marché : empocher les 3000 $ qui se trouvent dans son portefeuille, en échange de cinq heures de voiture jusqu’à Little Rock, Webb a besoin de se confesser. Et il est prêt à expliquer pourquoi…
Cette confession « intime » nous laisse pantois !
Webb le tocard que même les autres tocards pouvaient regarder de haut, le baume qui renforçait l’estime de soi vacillante de tous était un beau-parleur, et cette qualité a fait de lui l’aumônier de l’Eglise Baptiste de Little Rock. Il le fait parce qu’il a tout simplement besoin d’un endroit et de l’argent pour vivre. En un mot monsieur tout le monde, que l’on prend en sympathie, sans pour autant s’y identifier.. Un homme pieux, dont la seule intention est de suivre la volonté du Seigneur…
Pieux, pieu à un X près, il vous le plante bien profond :)
Les crimes s’enchaînent et se déchaînent, mais ce ne sont que de pauvres concours de circonstance, vous auriez peut être pu faire pareil dans une telle situation… ce n’est vraiment pas un mauvais bougre, la preuve il est profondément amoureux d’Angela, mineure, fille du pasteur, qui est tout sauf une Lolita, une petite grassouillette insignifiante sous tout rapport !
Voilà le curé qui bouffe du curé, je vous ai dit que c’était un homme bien :)
« Si Dieu existe, eh bien, je crois qu’il a inventé l’humanité de manière que quelqu’un sache qu’il existe. Et en plus, il lui fallait un spectacle à contempler. S’il n’y avait pas les affreuses, vilaines petites manies de l’humanité, que pourrait-il bien faire de toute cette éternité ? »
« S’il n’ y a pas de souffrance, les hommes ne ressentiraient pas le besoin de croire en Dieu. Mais le plus écœurant, c’est que, s’il y a un Dieu, il a justement dû prévoir ça. »
Jake Hinkson maîtrise l’intrigue, puisqu’elle est brillamment menée, mais également la nature humaine. Aucune longueur, la quintessence de plusieurs péchés tenant dans un seul livre ! Un régal dans le genre transgression, du noir saupoudré d’humour noir !
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