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Xavier Coste revisite, par la magie des couleurs, un Bosco éternel.
Ce qui attire plus que tout Pascalet, dans ce pays de Provence où il vit, c'est la rivière. Jamais encore il ne l'a vue. Il rêve de suivre à la pêche Bargabot, le braconnier, et de découvrir le mystère de la rivière «interdite».
Un jour, les parents de Pascalet s'absentent. Et Tante Martine est bien trop occupée pour faire attention à lui... Pascalet va alors découvrir la fascinante rivière, et aussi Gatzo, un jeune garçon extraordinaire qu'il délivre des bohémiens, et avec lequel il va combler sa soif d'aventures.
Au fil de l’eau, tel pourrait être le sous-titre de cette adaptation graphique du roman d’Henri Bosco « L’enfant et la rivière » publié en 1945, réalisée par Xavier Coste.
Un album dont, chose que je ne fais que très rarement, j’ai commencé la lecture ou plus exactement l’observation par les dessins, sans regarder le texte, afin d’en profiter pleinement.
En effet, dès les premières cases, nous voici projeté.es dans la Provence que nous imaginons tous et caractérisée par ses champs de lavande, ses cyprès et ses pins parasol, ses mas à toit plat et aux volets fermés pour préserver de la chaleur. Alors pourquoi ne pas profiter pleinement de cette ambiance qui nous fait défaut ? Mais dès la deuxième page, c’est le clapotis de l’eau qui se fait entendre. La rivière, qui ne serait-ce que par ce bruit bien caractéristique, rafraîchit l’atmosphère des jours de chaleur et atténue l’aridité des sols que l’on ressent quand on marche.
Cette rivière, pourtant source de danger pour un jeune garçon, devient très rapidement un terrain de jeu formidable quand les parents sont absents de la maison et que la supposée surveillance de la tante préposée est amoindrie. Quand derechef un compagnon de jeu vient à se trouver dans les parages, alors l’aventure s’annonce grâce à une barque.
Une navigation au rythme de l’eau et de la journée, des journées va permettre aux enfants de découvrir insectes et batraciens, oiseaux et poissons, loutre et héron, dans un foisonnement de bleu, de vert et de jaune ou plus exactement d’eau, de verdure et de soleil. Vivre tels des Robinson, en se nourrissant de poissons pêchés et cuits au feu de bois, qui réchauffe également, la nuit tombée. Mais une aventure comme celle-ci ne peut pourtant pas durer…
De la poésie, beaucoup de poésie grâce à des dessins à l’aquarelle, qui donnent une réelle texture à cette eau qu’on pourrait presque toucher grâce au regard. Ce ne sont pas deux personnages principaux que nous avons mais trois, la rivière ayant elle-seule une telle présence au sein de l’histoire. Un somptueux album et une très belle histoire dans lesquels il ne faudrait surtout pas hésiter à s’immerger.
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