Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
C’est toujours la même émotion, et le même émerveillement, des années après la première lecture , que de parcourir les petits chemins de Provence, et de revivre cette étrange histoire d’un domaine où la magie à toute sa place.
L’âne vedette, celui que les garnements appellent Culotte fait le lien entre le village et le jardin merveilleux, et que le curé Chichambre recommande de choyer. Lorsque Constantin brave les interdits et monte jusqu’à la maison de Cyprien, il découvre un univers aussi idyllique que mystérieux, où les animaux vient en totale harmonie avec le vieil homme, tous, sauf un…
L’histoire est fort bien menée, et l’intrigue se révèle peu à peu, portée par les témoignages des différents personnages. Chacun a compris à sa façon ce qu’il a observé, et le lecteur en fera la synthèse.
Tout n’est pas rationnel, et heureusement. Le pouvoir de Cyrpien sur la nature ne mérite pas d’explication logique; il faut le prendre comme il vient, et confier l’émotion à l’enfant en chacun de nous.
Folio 215 pages 1937
Au fil de l’eau, tel pourrait être le sous-titre de cette adaptation graphique du roman d’Henri Bosco « L’enfant et la rivière » publié en 1945, réalisée par Xavier Coste.
Un album dont, chose que je ne fais que très rarement, j’ai commencé la lecture ou plus exactement l’observation par les dessins, sans regarder le texte, afin d’en profiter pleinement.
En effet, dès les premières cases, nous voici projeté.es dans la Provence que nous imaginons tous et caractérisée par ses champs de lavande, ses cyprès et ses pins parasol, ses mas à toit plat et aux volets fermés pour préserver de la chaleur. Alors pourquoi ne pas profiter pleinement de cette ambiance qui nous fait défaut ? Mais dès la deuxième page, c’est le clapotis de l’eau qui se fait entendre. La rivière, qui ne serait-ce que par ce bruit bien caractéristique, rafraîchit l’atmosphère des jours de chaleur et atténue l’aridité des sols que l’on ressent quand on marche.
Cette rivière, pourtant source de danger pour un jeune garçon, devient très rapidement un terrain de jeu formidable quand les parents sont absents de la maison et que la supposée surveillance de la tante préposée est amoindrie. Quand derechef un compagnon de jeu vient à se trouver dans les parages, alors l’aventure s’annonce grâce à une barque.
Une navigation au rythme de l’eau et de la journée, des journées va permettre aux enfants de découvrir insectes et batraciens, oiseaux et poissons, loutre et héron, dans un foisonnement de bleu, de vert et de jaune ou plus exactement d’eau, de verdure et de soleil. Vivre tels des Robinson, en se nourrissant de poissons pêchés et cuits au feu de bois, qui réchauffe également, la nuit tombée. Mais une aventure comme celle-ci ne peut pourtant pas durer…
De la poésie, beaucoup de poésie grâce à des dessins à l’aquarelle, qui donnent une réelle texture à cette eau qu’on pourrait presque toucher grâce au regard. Ce ne sont pas deux personnages principaux que nous avons mais trois, la rivière ayant elle-seule une telle présence au sein de l’histoire. Un somptueux album et une très belle histoire dans lesquels il ne faudrait surtout pas hésiter à s’immerger.
Une atmosphère très mystérieuse. On retrouve l'écoute silencieuse et l'observation très fine de l'auteur.
"Il n'y a plus personne sur la place.
Une Ombre la traverse. Il tonne. Un bref éclair flambe à l'est de la ville, mais l'orage n'éclate pas. L'air est chaud. Rien ne bouge.
Au 9, s'allume une lucarne, la plus haute, presque sous le toit.
Sur Bruissance on vient de hisser la lampe des tempêtes.
Les hommes sont las et vont au sommeil.
Les bêtes attendent. Car la nuit entière n'est qu'une menace;
Sabinus songe et veille"
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