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Au XIXe siècle. Le jeune Camille part travailler à Lyon avec des maçons itinérants, venus comme lui de la Creuse. Il poursuivra sa route sur les traces de son père, prétendu mort, en quête de vérité sur la double vie et le passé de ce dernier...
A seize ans, Camille part sur les chemins, rejoignant d'autres paysans creusois qui s'en vont jusqu'à Lyon pour " limousiner " : user de leurs bras et de leurs forces pour bâtir des édifices. Quittant sa mère, fuyant la misère, Camille marche aux côtés de son oncle, avec en tête la figure absente du père. Son père... Une histoire manquée, fragmentée, mystérieuse... L'ouvrier aux mains d'or mais à la réputation ambiguë a disparu, quatre ans plus tôt, dans la grande crue du Rhône de 1856. Ville en pleine mutation, Lyon se dessine avec de nouvelles perspectives, des façades bourgeoises. Lyon, la ville où s'est abîmé son père. Camille travaille dur : onze heures par jour, à grimper et dévaler des échelles, le panier d'osier rempli à ras bord de mâchefer sur les épaules, à servir les maçons et les tailleurs de pierre. Il apprend bientôt que son père ne serait pas mort, mais " envolé " sur les routes au bras d'une belle Italienne.
Après avoir reproduit les gestes de son père, c'est " l'autre " vie de ce dernier que Camille va reconstituer dans une itinérance émaillée de rencontres, d'apprentissages, jusqu'à la frontière italienne...
L'auteur fait revivre l'émigration saisonnière, dite " des maçons de la Creuse ", qui a duré plusieurs siècles et façonné le destin de populations rurales vivant notamment en Limousin.
Dans « Le voyageur des Bois d’en Haut » l’auteur se penche sur la vie des « maçons de la Creuse » qui chaque année quittent leurs familles, leurs terres pour travailler à l’édification d’une ville en mutation.
On se rend compte, notamment, de la dureté de ce travail saisonnier. Les hommes passaient onze heures par jour sur les chantiers, de six heures du matin pour terminer à 19 heures au bout de l’épuisement.
Sans protection, les « limousinants » grimpaient sur des échelles perchées à plusieurs mètres de haut. Sur leurs épaules, des paniers remplis de chaux qui se déversaient dans leur dos. « Monter et descendre sans relâche », telle était leur tâche quotidienne.
Camille, un adolescent de 16 ans, apprend le métier au côté de son oncle, son père ayant péri emporté par la crue du Rhône, quatre ans auparavant. Jour après jour, Camille avance, serre les dents sur la souffrance, la maladresse qui le fait trébucher sous le poids de la charge et le met en danger.
Un jour de dispute avec un ouvrier, Camille découvre que son père n’est peut- être pas le papa de son souvenir. Il aurait une double vie et serait encore en vie selon certains.
Camille est bien décidé à retrouver ce fantôme, qui envahi sa vie et ses cauchemars. Il se sent blessé, meurtri par les mensonges de son père, au point de le détester, préférant le savoir mort plutôt que de le retrouver en vie.
Au cours de ce long chemin vers son questionnement, Jean-Guy Soumy réussi parfaitement à faire entrer le lecteur dans la tête de Camille. Ses ressentis, ses émotions sont clairement exposés. L'auteur parvient à faire ressentir de l'empathie pour le personnage principal, grâce à la précision des mots.
L'alternance entre chapitres écrits à la première et troisième personne donne une cadence fluide au roman.
Une très belle lecture pleine d’émotions.
Merci à NetGalley et aux Editions Mercure de France.
#LeVoyageurDesBoisDenHaut #NetGalleyFrance
Camille est un jeune limousin des Bois d'en Haut. Comme beaucoup d'hommes, il se rend à pieds à Lyon, travailler comme manoeuvre sur les grands chantiers de cette ville nouvelle. Mais il part surtout à la recherche des derniers pas de son père, mort lors de la grande crue du Rhône quelques années plus tôt. Il va se découvrir au fil des rencontres, grandir et devenir l'homme qu'il veut être...
C'est grâce à Babelio que j'ai découvert Jean-Guy-Soumy. le soldat fantôme m'a généreusement été offert il y a quelques années et je suis tombée sous le charme de l'écriture de cet auteur.
Le voyageur des Bois d'en Haut est tout aussi attendrissant et enrichissant que les précédents romans. Solidement documenté, Jean-Guy Soumy nous conte l'histoire de Camille, ce jeune homme en perpétuel questionnement, et nous entraîne sur les pas des ces limousins partis faire les saisons sur les chantiers. de maçons, ils redevenaient paysans le temps d'un hiver. Auprès de leur femme et de leurs enfants, ils retrouvaient la quiétude de leur foyer.
Mais si ce roman est touchant, c'est avant tout pour la douceur des mots posés sur une blessure profonde : celle de l'abandon d'un père, de sa fuite, et de la douleur des vérités.
Camille devra affronter ce qu'il trouvera sur son chemin, accepter et pardonner. Et enfin, suivre sa propre voie, faire ses choix et quitter le monde de l'enfance.
Un grand merci à NetGalley et aux Éditions Presse de la Cité pour leur confiance.
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