"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Rome, 1492. La belle Giulia Farnese épouse le jeune et séduisant Orsino et croit que la fortune lui sourit. Mais elle découvre bientôt que son mariage n'est qu'un leurre, orchestré par le cardinal Borgia, décidé à faire d'elle sa concubine.
Enfermée dans une prison dorée, espionnée par les serviteurs, Giulia résiste aux avances du cardinal. Elle peut compter sur le soutien de Carmelina, une cuisinière au lourd secret, et Leonello, un cynique garde du corps mû par la vengeance. Au milieu des convoitises et des complots, Giulia et ses acolytes doivent à leur tour manoeuvrer pour survivre. Mais n'est pas intrigant qui veut...
Kate Quinn nous entraîne à Rome en pleine Renaissance pour nous faire découvrir la vie mouvementée d'une famille qui a laissé une trace importante dans l'histoire : Les Borgia. Le personnage principal est Rodrigo Borgia, cardinal aux dents longues dont l'objectif est le poste suprême de la chrétienté, et dont les mœurs on ne peut plus dissolues avec maîtresses et progéniture n'empêchent pas l'ascension, avec le soudoiement comme principale arme de persuasion.
Le futur pape a jeté son dévolu sur une jeune et très belle femme, Giulia Farnese. D'abord outrée par la trahison de la famille Orsini qui n'a pas hésité à la livrer au cardinal en lieu et place de leur fils que la belle vient pourtant d'épouser, celle-ci ne tarde pas à succomber au charme de cet homme bien plus âgé, à la prestance et aux attentions envoûtantes.
La narration est à trois voix. Celle de Giulia alterne avec celle de Carmelina, qui a fui Venise pour des raisons obscures et qui tente d'imposer ses talents de cuisinière à Rome, et celle de Leonello, un nain devenu par obligation expert en jeux d'argent et en lancer de couteaux, qui recherche l'assassin d'une des ses amies. Ces trois personnages, dont seule celui de la Bella Giulia est réel, ont tissé des relations privilégiées, Carmelina étant devenu indispensable à la maîtresse du cardinal grâce à ses sublimes sucreries et Leonello en tant que garde du corps.
Les autres membres de la famille Borgia, César, Juan, Lucrèce et Joffre ont existé, et le récit repose sur des faits réels que l'auteure a simplement romancés, modifiant quelque peu la chronologie de certains événements.
J'ai pris un réel plaisir à découvrir cette période de l'histoire de Rome. L'utilisation de trois narrations donne beaucoup de rythme et de vie à l'histoire, d'autant plus que ce sont les trois personnages les plus intéressants qui en sont les auteurs. Giulia est attachante, dans ce rôle particulier qui est le sien, à la fois détestée et enviée pour sa place illégitime auprès d'un des hommes les plus influents de l'époque, sa gentillesse n'ayant d'égale dans les descriptions que sa sublimissime beauté. Carmelina est magnifique dans un autre registre, faisant saliver par les recettes minutieusement évoquées dans son récit. Leonello, quant à lui, est surprenant par son franc-parler, empreint de beaucoup de cynisme, n'hésitant pas à profiter de sa position particulière de protecteurs des femmes et enfants proches de Rodrigo Borgia, pour se permettre des remarques parfois très désobligeantes mais souvent très justes.
Ce roman est le premier opus d'une saga consacrée à la famille Borgia qui se poursuit avec « la concubine du Vatican », que je reconnais avoir très envie de lire.
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