L'auteur de "L'allègement des vernis" vous dévoile 10 précieux conseils de lecture
"A un moment de ma vie, j'ai été chrétien. Cela a duré trois ans. C'est passé. Affaire classée, alors ? Il faut qu'elle ne le soit pas tout à fait pour que, vingt ans plus tard, j'aie éprouvé le besoin d'y revenir. Ces chemins du Nouveau Testament que j'ai autrefois parcourus en croyant, je les parcours aujourd'hui - en romancier ? en historien ? Disons en enquêteur. "
L'auteur de "L'allègement des vernis" vous dévoile 10 précieux conseils de lecture
Chaque année révèle ses surprises et bien heureusement les pépites foisonnent !Un bon cru que celle-ci où les auteurs confirmés nous ont surpris, d'autres ont acquis leur notoriété en recevant de nombreux prix, certains sont carrément époustouflants par leur talent ou leur œuvre colossale. Prenez le temps de les lire, vous ne serez pas déçus !
« Personne ne sait ce qui s'est passé le jour de Pâques, mais une chose est certaine, c'est qu'il s'est passé quelque chose. »
Tout part de là finalement. Que ce soit dans notre société actuelle que dans le livre le Royaume de Emmanuel Carrère. Je sais, j'ai presque 10 ans de retard .. car ce livre faisait parti des Grands de la rentrée littéraire 2014.
Aperçu dans la bibliothèque de mon grand-père, je l'ai ramené dans le train avec moi car j'étais sur le point de terminer ma dernière lecture de le Maître et Marguerite. Qu'est-ce que j'aime les vacances d'été ... Pouvoir lire des heures, à toute heure.
Au-delà d'une enquête, comme il aime à l'appeler, c'est une confession : « C'était mon secret, dont je parle ici pour la première fois. » (p. 546).
Associant l'auto-fiction, la théologie, le travail d'historien, d'enquêteur et usant de différentes astuces anachroniques pour rendre la lecture plus digeste et accessible, Emmanuel Carrère réussit, selon moi, avec brio ce travail titanesque de recherches et d'écritures, étalé sur 7 années au total.
Passionnante et riche fut ma lecture, ce beau pavé de plus de 600 pages est un monument et fait évidemment parti des indispensables pour les aficionados de roman historique, parce que finalement - hormis son jeu modalisateur - c'est bien de l'Histoire et plus particulièrement la naissance du christianisme dont il est question.
Je fais mon travail de mémoire ici, parce que j'en ai une très mauvaise et je vais donc grossièrement étaler les différents chapitres résumés, pour mieux m'en souvenir :
Dévoiler le texte masqué
Finalement, c'est bien L Histoire qui m'a passionné : la découverte de l'évangile Luc, du sanguin Paul, de toute la fresque de ces années folles ^^ intelligemment conté et documenté par Emmanuel Carrère.
Mais la crise de foi et l'autocentrisme de Emmanuel Carrère (qui fait son charme) ne m'a pas intéressé tant que ça, mais bon, après tout, c'était le bon prétexte pour nous parler du christianisme et de pousser son travail d'historien, non ?
« le chemin qu'il prenait, tout petit, pour aller chercher le lait à la ferme, il lui semblait très long, en fait il était court, mais il devient long de nouveau, comme s'il avait mis toute sa vie à le parcourir. »
L'article complet ici : https://lesyeuxsouslespoches.wordpress.com/2023/08/10/le-royaume-de-emmanuel-carrere-2014/
Je ne suis pas fan d'autofiction, vraiment pas. Qu'un auteur parle de lui, qu'il se mette en scène dans son quotidien, qu'il raconte ses questionnements, ses doutes sans en passer par des personnages, une fiction, un filtre romanesque, ça a beau être réussi, en général ça ne m'emballe pas.
En me lançant dans la lecture de ce gros pavé d'Emmanuel Carrère, je savais donc que je sortais de ma zone de confort . Eh bien, même si j'y ai trouvé des longueurs fatigantes, des impudeurs inutiles (ahh la passion d'Emmanuel pour les vidéos de filles qui se masturbent...), un manque de modestie intellectuelle insupportable, j'ai pris plaisir à la lecture de ce « Royaume »!
Le point de départ de Carrère, c'est une crise de foi : il a été chrétien pendant trois années, il a trouvé refuge dans la religion, puis cette croyance a décru et s'est éteinte. Mais cette période a laissé des traces, la fréquentation des textes sacrés notamment. Ainsi, Carrère se lance pendant 7 années dans une quête spirituelle, dans l'étude des Evangiles, des textes historiques, il croise les sources, il mène l'enquête, approfondit sa réflexion pour nous livrer sa reconstitution des premières années du christianisme. Et ce qui l'intéresse, ce n'est pas tellement Jésus, ce sont ceux qui l'ont raconté, les évangélistes, et notamment Paul, et son compagnon de route, Luc. Il s'intéresse à la personnalité des auteurs, ceux qui ont élaboré le récit fondateur de cette secte juive qui « a dévoré de l'intérieur l'Empire Romain » et nous raconte, en bouchant les nombreux trous de l'histoire, ce qui s'est passé pendant ce Ier siècle qui a changé l'histoire de l'humanité.
Si j'ai éprouvé une difficulté constante à comprendre le projet global dans cette somme érudite et documentée que constitue « Le Royaume », si j'ai rarement été aussi partagée entre fascination et exaspération pendant une lecture, je crois que je reviendrai vers Carrère, rien que pour retrouver la grâce qui se dégage de l'épilogue des laveurs de pied.
J’aime bien les autres livres de l’auteur mais je n’ai pas accroché à celui ci ou je n’ai pas su l'apprécier. Je n’en ai lu que la moitié, je m’attendais à autre chose et je me suis perdue dans toutes les références historiques et chrétiennes du livre. J’aurai peut-être voulu un témoignage plus personnel, et moins d’érudition.
C’est un vaste sujet, mais il est abordé objectivement, l’auteur nous précisant qu’il avait eu sa période mystique et qu’elle avait pris fin. Pourquoi croire? Pourquoi ne pas croire? Tout en donnant son point de vue, l’auteur nous ouvre de multiples pistes pour nourrir nos propres réflexions. Un livre qui fait progresser.
Le roman intime de La Bible
Emmanuel Carrère touché par la grâce durant trois ans, venait de réaliser que le Credo était « une insulte au bon sens ». Il précise, au début de ce superbe livre qui ne doit pas rebuter par sa longueur : « Je suis un écrivain agnostique qui essaie de savoir ce que croient, au juste, des chrétiens aujourd’hui. »
Il faut attendre une centaine de pages pour entrer enfin dans le vif du sujet, l’histoire de Shaoul, devenu Paul. Cette première partie, intitulée Une crise (Paris 1990 – 1993) est pourtant indispensable pour comprendre la suite car l’auteur détaille toutes les étapes de son cheminement religieux, ses amitiés, sa foi déjà mise à l’épreuve et parle de cet écrivain, Philippe K. Dick, qui lui a inspiré un livre et auquel il fait référence à plusieurs reprises.
Nous voici enfin sur les traces de Paul, dans le port de Troas, en 50. Pour aller bien au-delà de ce que nous savons communément, l’auteur relit les Actes des apôtres de Luc. Il était médecin, lettré et macédonien, un grec attiré par la religion des Juifs qui « prêchaient par l’exemple. Ils étaient graves, industrieux, totalement exempts de frivolité. » Au fil des pages, l’auteur précise les choses. Jusqu’au bout, il aura à cœur de recadrer le vocabulaire, ce qui révèle quelques surprises.
Paul est un rabbin de Tarse, en Turquie aujourd’hui. Il est petit, râblé, chauve et voilà qu’il annonce la venue du Sauveur… Certains croient, d’autres s’offusquent mais d’autres encore posent des questions. Paul, malade, est soigné par Luc et ce dernier va le suivre, se comportant un peu comme un journaliste. Tout au long du livre, Emmanuel Carrère s’évertue à « distinguer le certain du probable, le probable du possible, le possible du douteux. »
Tout cela donne un récit passionnant, plein de rebondissements avec un auteur très présent, ne cachant rien de ses doutes, de ses interrogations et des aléas de sa vie personnelle. Il passe les textes au peigne fin, note tous les noms, recoupe, compare. Exemples à l’appui, il prouve que, soit Luc recopie l’Évangile de Marc, soit il écrit ce qu’on lui a raconté, soit il invente et donne sa vision des choses. D’ailleurs, la quatrième partie lui est consacrée alors que Paul va être jugé à Rome. Luc est tout le contraire d’un sectaire. Il aime et admire Paul mais tient compte de ce que lui disent les autres personnes ayant connu Jésus.
Emmanuel Carrère ne donne pas de solution. Il bute : « Mais dès qu’il faut en venir à l’Évangile, je reste coi. Parce qu’il y a trop d’imaginaire, trop de piété, trop de visages sans modèles dans la réalité. » Qu’importe. Il va au bout de son enquête, constate que les lois du Royaume ne sont jamais conformes à la morale comme dans le fils prodigue ou les ouvriers de la onzième heure. L’épilogue permet de refaire le point sur ces textes et ceux qui sont censés les avoir écrits. Enfin, avec Constantin, en 312, la secte est devenue Église… mais il est bon de lire tout cela pour remettre en cause ces belles images inculquées sans aucun fondement historique.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Le royaume des cieux est celui que tout chrétien appelle de ses vœux au moment de passer de vie à trépas. C’est également à lui que s’est voué pendant trois ans Emmanuel Carrère. Converti sur le tard à une période difficile de sa vie, il s’est astreint à une fréquentation quotidienne des textes bibliques pour lesquels il a gardé une admiration profonde. Car, Emmanuel Carrère s’est détourné de cette voie spirituelle mais pas de ce qui constitue encore aujourd’hui le ciment de nos sociétés occidentales.
Durant sept ans, il est revenu sur le christianisme des origines, l’interrogeant aux regards des courants religieux ou philosophiques de l’Antiquité. Qu’est-ce qui est si novateur dans le discours de Jésus et de ses apôtres ? De quelle façon le christianisme s’est-il développé ? Toujours didactique, Emmanuel Carrère nous entraîne dans le Nouveau Testament en l’éclairant de sa culture et d’anachronismes souvent bienvenus, le tout servi par une belle écriture fluide.
Sur les pas de St-Paul et de St-Luc, au coeur des premières communautés chrétiennes, Emmanuel Carrère enquête sur les origines de la foi chrétienne et dissèque les Ecritures : entre exégèse et essai historique, voici une somme, merveilleusement écrite, souvent drôle et passionnante qui ne peut laisser indifférent.
Bien sur, on peut reprocher à l'auteur ses fréquentes digressions, à moi elles m'ont permis d'assimiler plus aisément ces 600 et quelques pages qui de fait, se lisent comme un roman !
En dehors de 5 pages, totalement superflues sur la pornographie sur internet, on ne peut qu'être ébranlé par cet essai très fouillé, provocateur, intelligent et sincère qui s'interroge sur ce qui fonde notre civilisation et se termine par un énigmatique… « Je ne sais pas. » J'ai adoré.
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