"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Deux petits enfants de Tokyo, Yukio et Yukiko, scellent un pacte de fidélité en inscrivant leurs noms à l'intérieur d'une palourde, comme un serment d'amour éternel.
Devenus adolescents, ils se retrouvent à Nagasaki sans se reconnaître ; les sentiments qui les habitent désormais, qui les troublent profondément, leur seraient-ils interdits ? Aux dernières heures de sa vie, la mère de Yukio cherchera à ouvrir les yeux de son fils en lui remettant ce coquillage sorti du tiroir de l'oubli.
Voici le tome 2 de la série Le poids des secrets. C'est Yukio, le frère de Yukiko rencontré dans le premier tome qu'on suit à partir de ses 4 ans, lui dont la mère est célibataire et que les enfants appellent le batard.
Yukio vit avec le mystère de la jeune fille avec laquelle il jouait et qu’il a promis d’épouser avant de déménager pour Nagasaki avec son père adoptif.
On le suit de ses 4 ans à sa retraite.
Sans grande surprise me voilà à nouveau conquise par ce style si délicat et sensuel.
Une autre dimension qui s'ajoute au premier tome qui m’a à nouveau enchanté.
Lorsqu’ils étaient de très jeunes enfants et habitaient Tokyo, Yukiko et Yukio avaient échangé un serment d’amour éternel avant de se perdre de vue. Devenus adolescents, ils se retrouvent sans se reconnaître à Nagasaki, où leurs familles ont emménagé dans deux maisons mitoyennes. Un tendre sentiment lie bientôt à nouveau le jeune couple, avant qu’inexplicablement pour Yukio, Yukiko ne prenne soudain ses distances. Bien des années plus tard, alors qu’elle s’apprête à mourir, sa mère laisse enfin entendre à Yukio la raison de cet éloignement qui le hante toujours…
Après avoir découvert le récit de Yukiko dans le premier volet de la pentalogie, nous voici cette fois dans la peau de Yukio, dont le point de vue nous fait aborder les mêmes évènements sous un angle différent. Contrairement à Yukiko qui en a porté consciemment l’invisible fardeau toute sa vie, Yukio ne soupçonnera jamais, avant les tardives révélations maternelles, le terrible secret impliquant leurs parents. Celui-ci n’en aura pas moins un impact décisif sur toute son existence, à jamais teintée des regrets et de la nostalgie d’un premier amour inexplicablement perdu et qui pourtant, à son insu, est venu par deux fois frapper à la porte de son destin.
Toujours aussi parfaite dans sa limpidité subtile et légère, l’envoûtante plume d’Aki Shimazaki laisse entrevoir avec délicatesse les sombres profondeurs creusées par les non-dits, si intrinsèques à la culture japonaise. Une tonalité douce-amère imprègne ce deuxième opus du Poids des Secrets, empli de la rémanence, à la fois tenace et fragile, des sentiments qui ont marqué une vie enfuie. Coup de coeur.
Yukio, 3 ans, est un petit garçon en but aux vindictes de ses petits copains. Pourquoi ? simplement parce qu’il est un enfant illégitime et dans la société japonaise d’après-guerre, c’est une tare, une tâche indélébile. Sa mère travaille dans un presbytère où le prêtre, un jour, lui demande pourquoi il veut tant grandir « Pour être fort. Pour battre les garçons qui me lancent des pierres et pour protéger ma mère contre les voisins méchants ». Il y a bien ce monsieur qu’il appel « ojisan » qui vient de temps à autre à la maison, d’ailleurs, ce jour-là, le repas est amélioré. Et puis, lorsqu’il retrouve ce monsieur au parc, il y a aussi ELLE, c’est ainsi qu’il la nomme, fille de ojisan, celle qu’il aime et qu’épousera lorsqu’il sera grand. D’ailleurs, pour ne pas oublier, ELLE lui a donné deux coquilles d'hamaguri collées avec des petits cailloux à l’intérieur, c’est leur pacte.
Oui, mais voilà, Monsieur Takahashi épouse sa mère, l’adopte et ils partent vivre à Nagasaki et il comprend, sa mère confirme, que son père est bien ojisan et donc que, ELLE, est sa demi-sœur. Il voudrait tant la revoir.
Son père est envoyé en Mandchourie, le Japon n’est plus si sûr de remporter la guerre. Yukio se prend d’amitié pour Yukiko, la fille de leurs nouveaux voisins immédiats. Bis repetita.
Ce n’est que la soixantaine passée qu’il apprendra la vérité.
Je ne vous en dirai pas plus. Beaucoup de poésie et de mélancolie, chez Yukio, petit garçon timide, touchant avec les émotions au bord des yeux et des lèvres.
Un livre très touchant, tendre, respectueux et pudique.
A chaque livre, un personnage différent donne son point de vue sur l’histoire familiale. Cinq romans qui se lisent comme un seul, et qu’on aurait presque envie de relire aussitôt terminée la dernière page.
Hamaguri raconte l'histoire de Yukio et de Yukiko du point de vue de Yukio.
Hamaguri, ce sont ces coquillages dont on détache les deux coquilles et qu’on s'amuse ensuite à assembler, car "il n'y a que deux parties qui vont bien ensemble". Hamaguri, ce coquillage gravé de leurs deux noms que lui avait donné cette petite fille dont il était amoureux à quatre ans lorsqu’ils jouaient parc sous l’œil du père. La séparation est brutale, mais le petit garçon n’oubliera jamais. Puis Yukiko, l’adolescente, cette voisine dont il est secrètement amoureux lorsqu’ils vivent à Nagasaki. Il exerce le métier de chimiste, puis vient le mariage, les enfants et les petits enfants, les souvenirs et les regrets de cette enfant puis cette adolescente qu’il n’a jamais revues ni l’une ni l’autre... Sa mère vit chez Yukio depuis le décès de son mari, Mr Takahashi. Sa mère mourante, qui tient dans la main ce Hamaguri gravé, comme l'aveu d'un secret à jamais enfoui.
Hamaguri est le pendant du récit Tsubaki, cette fois racontée depuis le point de vue de Yukio, demi-frère de Yukiko, qui semblait fort mystérieux dans le premier tome de la saga.
Yukio est hanté par l'amie de son enfance, ELLE, la seule à ne pas le rejeter et à le comprendre.
Ce petit roman permet d'apporter un nouveau regard sur la tragédie qui s'est nouée entre les deux familles, et dont l'aboutissement prend place le jour du bombardement de Nagasaki.
Le procédé est original, et m'a paru tenir la route, car il y a véritablement un apport, notamment au travers de la proximité avec Yukio, qui apparaît comme un garçon solitaire et impassible.
Ma chronique complète est ici : http://viederomanthe.blogspot.fr/2016/04/hamaguri-aki-shimazaki.html
Yukio a 3 ans. Il vit à Tokyo avec sa mère Mariko et passe ses journées dans l'église catholique où elle travaille. Il n'a pas de père mais il appelle ''oncle'' un homme qui vient parfois rendre visite à sa mère, le soir. Cet oncle le voit aussi au parc où il vient avec ''ELLE'', une petite fille de son âge, sa meilleure amie, celle avec qui il a promis de se marier. Le pacte a d'ailleurs été scellé dans deux coquilles d'hamaguri.
Yukio a 7 ans. Il vit à Nagasaki avec sa mère et Monsieur Takahashi qui l'a adopté. Il se demande si celui qu'il appelait ''oncle'' ne serait pas son vrai père. Sa mère confirme. ELLE est donc sa demi-soeur. Il rêve de la revoir.
Yukio a 14 ans. C'est la guerre. Son père a été envoyé en Mandchourie et ne donne plus signe de vie. Il est amoureux de la nouvelle voisine, Yukiko et elle l'aime en retour. Mais un jour, elle ne veut plus ni le voir ni lui parler. Il a le cœur brisé.
Yukio a 64 ans. Il est vieux désormais et coule des jours paisibles avec sa femme et sa mère qui est venue finir sa vie dans leur maison. Il n'a jamais oublié Yukiko. Il n'a jamais non plus oublié cette sœur qu'il n'a plus jamais revue. Il en garde une certaine mélancolie mais ne veut pas ennuyer Mariko avec ces vieilles histoires...
Kotokotokoto, kotokotokoto.... C'est le bruit du caillou qui se cogne aux parois des coquilles d'Hamaguri... C'est aussi le bruit des souvenirs qui s'entrechoquent dans la tête de Yukio à l'automne de sa vie. C'est aussi le bruit des regrets, des cœurs qui se brisent, des amours manquées, des secrets qui tentent de faire surface... Avec toute la poésie et la douceur qui sont sa marque de fabrique, Aki SHIMAZAKI révèle dans ce deuxième tome la tragique histoire d'amour entre Yukio et Yukiko mais vue cette fois par les yeux du garçon. C'est un regard plus naïf, certes, mais tout aussi touchant et fort en émotions. Au fil du récit, le gamin docile devient un adolescent amoureux puis un vieil homme mélancolique. C'est sur le tard que le voile sur son passé sera levé, comme par inadvertance, alors qu'il n'espérait plus. A l'âge des bilans, l'heure n'est plus aux reproches ou aux récriminations mais à la douce acceptation et à la simple satisfaction d'avoir trouvé des réponses.
Moins sombre que Tsubaki mais tout aussi sensible, ce deuxième tome est une étape de plus pour l'auteure dans l'analyse des sentiments de ses personnages et de leurs trajectoires déviées par ''le poids des secrets''. Une petite merveille au charme délicat et sensuel.
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