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Dans une lettre laissée à sa fiIle après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d'abord à Tokyo puis à Nagasaki. Elle reconstitue le puzzle d'une vie familiale marquée par les mensonges d'un père qui l'ont poussée à commettre un meurtre.
Obéissant à une mécanique implacable qui mêle vie et Histoire, ce court premier roman marie le lourd parfum des camélias (tsubaki) à celui du cyanure. Sans céder au cynisme et avec un soupçon de bouddhisme, il rappelle douloureusement que nul n'échappe à son destin.
Namiko est une mère de famille endeuillée par le décès de sa mère, Yukiko. Peu avant son départ vers l'au-delà, cette dernière confie à son petit-fils ses états d'âme sur la guerre de 39-45 (principalement sur le bombardement de Nagasaki) et rédige en secret deux lettres : une pour sa fille et une autre à l'attention d'un illustre inconnu.
Entre faits historiques et roman, Aki Shimazaki révèle avec ce premier tome un environnement japonais dans lequel évoluent des personnages lambdas, emplis de secrets et qui appréhendent le passé, le présent et le futur avec perspicacité et humilité. L'écriture glisse sans fioriture, avec simplicité et accessibilité sans pour autant qu'elle en paraisse enfantine. Tel le style japonais, beaucoup de pudeur et de force se dégagent de ce roman de vie qui dénonce délicatement certaines traditions japonaises. "Tsubaki", qui est la traduction japonaise de Camélia, cette fleur originaire d'Asie orientale, symbole de l'amour éternel de la passion ou encore de la loyauté, n'est pas un roman qui transporte le lecteur dans une aventure rocambolesque mais il s'insinue dans son esprit avec douceur. On en ressort intrigué et, paradoxalement au regard des éléments parfois dramatiques du récit, apaisé par cette écriture vive et directe.
En définitive, Tsubaki reste un roman profond qui promet encore de profonds secrets.
Au soir de sa vie, Yukiko décide de se libérer enfin du terrible secret qui pèse sur son âme depuis plus de cinquante ans. Dans une lettre à sa fille rédigée juste avant de se donner la mort, elle raconte son enfance et son adolescence, jusqu’à ce jour pour elle doublement fatidique du 9 août 1945, où la bombe atomique qui anéantissait Nagasaki effaçait du même coup toute trace de l'acte indicible qu’elle, Yukiko, venait de commettre à quatorze ans.
La concision et le dépouillement du texte, sa manière de ne laisser qu’entrevoir les abîmes intérieurs de ses personnages, démultiplient la force de cette histoire, toute de pudeur, de délicatesse et de non-dit. L’essentiel de la charge émotionnelle du roman vient de ce qu’il suggère au-delà des mots et du récit lui-même : en particulier, la béance qu’a dû devenir la vie de Yukiko, quand l’atroce et inimaginable destruction de sa ville, bientôt suivie par l’effondrement de son pays, est venue, telle un terrible châtiment, démultiplier son crime à l’infini, en même temps que le réduire à l’état d’un minuscule et invisible fait divers. L’adolescente se retrouvait désormais, et à jamais, sous le poids d'un secret familial et d'une culpabilité d’autant plus écrasants qu’ils étaient devenus dérisoires et indécents face à l’Histoire.
En un tour de force d’une seule centaine de pages, drame personnel et tragédie historique s’entremêlent dans une confusion de douleur, de stupeur et de honte qui, malgré le temps, le silence et la poursuite de la vie, laisseront des traces indélébiles destinées à resurgir malgré tout. L’on demeure durablement hanté par la puissance d’évocation, les profondeurs abyssales et la beauté épurée de cette œuvre. Coup de coeur.
Dans Tsubaki, le camélia en japonais, Yukiko raconte sa vie dans une lettre posthume à sa fille. D’abord l’enfance à Tokyo, quand enfant, elle allait le soir avec son père au parc. Là, elle jouait avec un petit garçon de son âge. Ce souvenir l'émeut toujours mais elle n’a jamais su qui il était. Et malgré les promesses des deux enfants, elle ne l'a jamais revu.
Puis l’adolescence à Nagasaki où son père avait décidé de déménager. Ils partagent une maison jumelle avec la famille de monsieur Takahashi, un collègue de son père. Mme Takahashi est une orpheline qui n’a pas reçu une excellente éducation mais qui semble heureuse dans son couple. Si la relation est d’abord difficile avec leur fils Yukio, les adolescents vont rapidement se plaire et passer du temps ensemble.
Quand Mr Takahashi part travailler en Manchourie, il laissant sa femme et son fils aux bons soins de Mr Horibe, le père de Yukiko. Pourtant, tout n’est pas si limpide et un jour Yukiko découvre la véritable personnalité de son père et son secret. Lors de l'explosion de la bombe atomique américaine sur Nagasaki, les familles sont dispersées, le père du Yukiko disparaît dans la destruction de sa maison. Yukiko est à jamais une rescapée de la bombe.
A chaque livre, un personnage différent donne son point de vue sur l’histoire familiale. Cinq romans qui se lisent comme un seul, et qu’on aurait presque envie de relire aussitôt terminée la dernière page.
La beauté, peut-elle effacer la cruauté ?
Yukiko est à présent une femme âgée. Le 9 août 1945, elle n'était pas dans sa maison auprès de ses parents. Elle venait de commettre un acte qui la hanterait sa vie durant. En quittant le foyer, marchant au hasard, elle sauve sa vie : "Fat Man", bombe au plutonium surnommée ainsi par les Américains, venait d'être larguée sur Nagasaki, emportant des milliers de vies. Yukiko et sa mère ont survécu ainsi que la voisine et son fils. À son décès, elle lègue à sa fille une longue lettre narrant les évènements et les souvenirs de cette époque. Commence ainsi une histoire dont chaque protagoniste aura la parole durant les cinq tomes du "Poids des secrets".
Avec délicatesse, Aki Shimazaki explore les souvenirs traumatisants liés à la Seconde Guerre mondiale du point de vue japonais. L'Histoire sert de trame de fond à l'histoire. En très peu de pages, l'auteur parvient à dresser une intrigue humaine passionnante sur fond historique. J'ai aimé ce style épuré, précis, sans alourdir les propos, juste ce qu'il faut d'émotion et d'explication. La construction des personnages est dense, même les personnages secondaires sont traités avec la même minutie.
En lisant ce premier tome, on ne se doute pas des différentes histoires de vie qu'il comporte ni comment les événements vont se précipiter pour chacun. J'écris cet avis en ayant déjà achevé la saga complète. L'histoire ne se résume pas qu'à l'histoire de Yukiko. D'ailleurs, elle ne se résume pas non plus à une simple histoire de famille. Le livre est l'occasion de parler de cette société japonaise pendant et après la guerre : les messages de l'empereur, la chasse aux étrangers surtout coréens, le poids des apparences et des secrets qu'il faut enfouir pour faire "bonne figure" face à la société, la famille qu'il faut préserver des rumeurs. La solitude.
J'ai lu très peu de livres sur la Seconde Guerre mondiale dépeignant les évènements du point de vue japonais. Cette lecture a été l'occasion de faire des recherches sur l'Histoire et les choix de ce pays.
Il y a beaucoup de poésie dans ce livre, beaucoup de tristesse et d'injustice. Je posais la question au début de la chronique si la beauté pouvait effacer la cruauté. L'écriture est fantastique, l'histoire captivante et l'intrigue vraiment bien construite. La beauté de cette plume met en lumière la cruauté de l'époque : de la guerre, de la société, de la famille. La beauté de l'histoire, simple, une histoire de vie en somme, fait ressortir ce qu'il y a de terrible à cette époque.
En bref :
Un vrai coup de cœur pour le premier livre de la saga "Le poids des secrets". Des personnages complexes, une écriture subtile nous embarquant dans les méandres des secrets de famille. À lire absolument !
http://lecturedaydora.blogspot.fr/2018/03/tsubaki-le-poids-des-secrets-aki.html
Un roman court et foudroyant! Le récit est celui laissé par Yukiko à sa fille Namiko qui découvre, après la mort de sa mère, son histoire familiale, et notamment la duplicité de son grand-père qui a conduit à la mort de celui-ci, le jour du bombardement de Nagasaki.
Dans un style direct et simple, on se plaît à découvrir cette histoire dense et tragique, qui ne verse pas dans le mélodramatique et est au contraire empreinte de pudeur et de réalisme.
Ma chronique complète est ici : http://viederomanthe.blogspot.fr/2016/04/tsubaki-le-poids-des-secrets-aki.html
C'est juste avant sa mort que Yukiko accepte pour la première fois de parler d' un douloureux sujet : la bombe qui a ravagé Nagasaki le 9 août 1945, détruisant la ville et tuant son père. Mais c'est après son décès qu'elle va révéler à sa fille, dans une lettre testament, ses drames les plus intimes et les secrets qui l'ont accompagné tout au long de sa vie.
C'est une histoire où l'amour et la mort sont intimement liés, un texte bref qui parle de l'égoïsme d'un homme, d'un adultère fatal et d'une complicité entre deux adolescents, de leur amour naissant mais impossible. Mais au-delà des secrets bien gardés, des dissimulations et des mensonges, c'est aussi une peinture de la famille japonaise dans la première moitié du XXè siècle. Le poids des convenances ne permet pas les mariages d'amour, on ne choisit pas son conjoint, on souscrit à l'opinion des parents et il faut beaucoup de courage et souvent une rupture avec la famille pour être maître de son propre destin amoureux. Certains l'ont, d'autres préfèrent se conformer à la volonté parentale. Et puis, il y a aussi l'ombre de Nagasaki qui plane sur cette histoire. Mais là encore, la pudeur et la dignité s'imposent. La terrible catastrophe est tue, la terreur et la douleur sont passées sous silence. Nulle haine, nul désir de vengeance mais l'acceptation de ce qui ne peut être changé.
Sobre et pudique, un roman tout en nuances qui conte les petites histoires d'une famille qui vit ses propres drames en parallèle des grands drames de la grande histoire. Beau, émouvant, puissant, à lire.
Un livre qui donne a decouvrir un point de vue japonais sur la guerre et surtout une intrigue familiale plaisante. Un chouette (mais bref) moment de lecture qui appelle a l'opus suivant.
TRES PRENANT ON A ENVIE DE VITE LIRE LA SUITE....
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