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« Pourquoi, parmi tous les musées du monde, j'ai choisi d'aller dormir au milieu des Poussin à deux kilomètres de chez moi ? Aimer Poussin, le classique des classiques, il y avait eu, dans cette préférence affichée dès mon adolescence, une part incompressible de snobisme. Passer la nuit au milieu des Poussin était une manière de revenir sur mes années jeunesses. Et sur l'absence de celles de Poussin. Car ce peintre apparait immédiatement classique. De ses années parisiennes, ses années et oeuvres de jeunesse, nous ne connaissons presque rien. Tout ce que nous savons, d'ailleurs, c'est Balzac qui l'a inventé, en faisant du jeune apprenti peintre le héros du Chef-d'oeuvre inconnu.
Les hasards du calendrier ont voulu qu'au moment de cette nuit au Louvre, j'étais justement en train de redécouvrir mon propre chef d'oeuvre inconnu : une oeuvre honteuse et immontable. Il y a vingt ans, en arrivant à Paris, j'avais en effet accroché une petite caméra à mon cou, avec laquelle j'ai filmé mes années d'apprentissage. Il y a là quarante-huit heures de film que j'avais décidé, pour la première fois, de visionner en entier. J'en étais pile à la moitié, à la moitié de ma jeunesse quand j'ai passé une nuit entouré des oeuvres de ce grand peintre sans jeunesse. Et comme je comprenais qu'il ait caché celle-ci, moi qui étais rendu depuis plusieurs jours à la mienne. Car la jeunesse a toujours quelque chose de honteux. Surtout quand on voudrait qu'elle soit celle d'un jeune artiste. Qui devra multiplier les expériences et les échecs, découvrir sa personnalité, rejouer l'éternelle comédie de la montée à Paris et des débuts dans la vie.
Au peintre de l'éternelle maturité qu'est Poussin, j'ai donc essayé de prêter une oeuvre de jeunesse, maladroite et fervente : la mienne. »A. B.
Dans la collection, Ma nuit au musée des édtions Stock, j’ai découvert ce roman-essai.
Aurélien Bellanger a choisi le Musée du Louvre et plus spécifiquement la salle de la peinture de Nicolas Poussin, peintre français du 17ème siècle, considéré comme un des plus grands maitres de la peinture classique française.
Nous allons bien sûr pouvoir admirer les toiles de Poussin à travers les yeux et les mots de l’auteur mais nous allons surtout assister à des confessions beaucoup plus intimes, notamment son approche de la peinture, son goût pour le musée du Louvre et pour la salle Poussin qu’il a découverte à l’adolescence.
Ce texte est prétexte à une auto-ficiton sur l’adolescence et la jeunesse de l’auteur, sur sa recherche d’identité et de profession, avec l’analyse du philosophe qu’il reste et de l’écrivain reconnu qu’il est aujourd’hui.
C’est bien écrit et plein de grâce, ça m’a permis de connaitre le passé culturel d’Aurélien Bellanger, de découvrir ce qui a fait de lui l’homme qu’on connait aujourd’hui.
Je vous conseille vivement d’aller piocher dans cette collection Ma nuit au musée : vous y découvrirez des trésors de littérature et de culture, vous visiterez des musées sous un nouvel angle et en ressortirez, comme moi, toujours grandis.
Un nouveau texte dans cette collection si attractive, un écrivain passe une nuit dans un musée et écrit un texte.
Cette fois, il s'agit d'Aurélien Bellanger, jeune écrivain, dont je n'ai lu aucun texte et les salles du peintre Poussin, un peintre jugé classique et dont je connais peu les œuvres, à part certains classiques.
Une occasion donc de découvrir la plume d'un auteur et les œuvres et la vie d'un peintre.
Que nenni, bien sûr, j'ai découvert un auteur : j'ai surtout découvert son histoire, sa jeunesse et son retour sur soi. Il décortique dans ce texte les souvenirs qu'il a de sa propre jeunesse, à travers la récupération de rusches de films qu'il a fait lors de sa vie d'étudiant. Les chapitres ont les titres des œuvres de la salle Poussin au Louvre.
Aurélien Bellanger, provincial, nous raconte très bien ces premières années parisiennes, ses études de littérature, de philosophie. Il parle très bien de ces années, de son apprentissage de la vie des nuits parisiennes, puis sa "réussite", car il est maintenant écrivain.
J'ai apprécié sa façon de raconter ses années et ses références à cette époque, peut être parce que je suis de la même génération.
Un texte prétexte pour revenir sur sa jeunesse, ses premières années parisiennes « un peu Les Inrocks, un peu Paris Dernière, pour la faune de la nuit » et peut être un peu trop égocentré.
Par contre, peu de choses sur le peintre Poussin.
Il m'a tout de même incité à découvrir des textes et j'ai lu et apprécié "le chef d'œuvre inconnu" de Balzac. Et je vais tout de même tenté de lire les textes d'Aurélien Bellanger.
#Lemuséedelajeunesse #NetGalleyFrance
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