Des découvertes littéraires et des auteurs à suivre !
"Ça lui ronge les tripes et le cerveau, plus fort que sa volonté - une hargne qui l'habite, une violence qui déferle tel un vent d'orage, puissante et incontrôlable. Il voudrait lâcher mais ne pense qu'à frapper." Paul est amer. Son travail est ennuyeux, il vit seul et envie la beauté des autres. Nourrie de ses blessures, sa rancune gonfle, se mue en rage. Contre le sort, contre l'amour, contre les femmes.
Par dépit, il jette son dévolu sur l'une de ses collègues. Angélique est vulnérable. Elle élève seule son petit garçon, tire le diable par la queue et traîne le souvenir d'une adolescence douloureuse.
Paul s'engouffre bientôt dans ses failles. Jusqu'au jour où tout bascule. Il explose.
Une radiographie percutante de la violence, à travers l'histoire d'un homme pris dans sa spirale et d'une femme qui tente d'y échapper.
Des découvertes littéraires et des auteurs à suivre !
Paul, ce mal-épris, s'y prend mal avec les femmes. Il n'y peut rien, il a beau faire, il est moche, d'après lui y a que les beaux qui ont droit à l'amour. Paul est frustré. Travail routinier, vie solitaire, enfance malheureuse. Il n'a pas été aimé, il est laid au-dehors, et en-dedans ce ne sera guère plus brillant. Quand Mylène emménage sur le même palier, Paul en tombe amoureux illico, et entreprend de séduire la jolie jeune femme. Il pensait avoir fait le plus difficile, le râteau est d'autant plus cruel.
Désespéré, Paul se rabat sur Angélique, une nouvelle collègue. Pas super-jolie, pas super à l'aise dans son corps tout en rondeurs qui attire les regards des mâles, pas super confiante en elle. La proie idéale.
Parce que cette fois, il n'est pas question d'amour, mais d'obsession, de possession, de manque à combler. Paul la veut, il l'aura.
Mieux vaut être seule que mal accompagnée, Angélique le sait parfaitement, pourtant elle cède. Besoin d'affection, de sécurité, de ne plus être seule entre sa mère et son petit garçon, peu importe la raison. Après tout, peut-être que Paul sera quand même quelqu'un de bien, si elle arrive à s'en faire aimer.
Mais non. Il se met à régenter sa vie, à être verbalement désagréable, odieux. Il sait que ce n'est pas bien, qu'il n'a pas le droit de se comporter comme ça, mais il n'arrivera pas à éviter le drame.
Sur le thème de l'emprise et de la violence conjugale, l'auteure nous immerge dans l'esprit tourmenté d'un homme mal dans sa tête et dans son corps. A son idée fixe que sa laideur est la cause de son malheur, se superpose la question de savoir si on est capable d'aimer quand on ne l'a pas été dans l'enfance.
Si le personnage de Paul ne provoque aucune empathie, celui d'Angélique est plus attachant, même si je n'ai pas arrêté de me demander pourquoi elle se laissait piéger. Manipulation d'un côté, soumission de l'autre, il n'y a en tout cas pas d'amour véritable dans cette histoire.
Malgré un style trop haché pour moi, un premier roman plutôt réussi, qui dérange et interpelle.
Mal à l'aise, c'est ainsi que je me suis sentie pendant toute cette lecture, que j'ai au demeurant beaucoup, voire, énormément aimée.Paul est mal à l'aise certe, mais il est aussi maladroit, malheureux et mal aimé. Il a grandi entre un père alcoolique à la main leste et une mère transparente. Il a protégé et pris les coups pour ses sœurs, lui, le seul garçon de la famille. Il ne s'aime pas, il sait qu'il a un physique ingrat et ne peut supporter de voir des gens beaux, des gens épanouis, pour qui tout semble tellement facile. De la rancœur il en a à revendre, de la haine et de la rage aussi...Avec les femmes, c'est pareil, il est mal à l'aise, toujours. Il les épient, note sur son carnet tous les menus détails de ses observations.Il y a Mylène, qui sait qu'elle est belle, qui l'allume un peu, se confie beaucoup, parle d'elle, semble jalouse quand il n'est pas disponible... Puis Angélique, femme tout en rondeurs et gentillesse, qui crève d'être mal aimée...
Ce texte m'a vraiment bouleversée car ce personnage monstrueux , je l'ai trouvé attachant...C'est un homme brisé, qui n'arrive pas à colmater les failles en lui, qui ne parvient pas à panser les plaies laissées par ses parents... Il est plein de rancœur, de rage et de colère et n'arrive pas à tempérer ses sentiments face à Mylène, la belle, puis Angélique, abimée moralement, par tant d'hommes qui l'ont malmenée.C'est un roman sur les violences faites aux femmes, sur les blessures psychologiques liées à l'enfance, sur l'obsession, sur les regrets, tout ceci illustré par une plume vive, concise et percutante, que j'ai adorée.Un beau premier roman. Auteur à suivre!
Le mal-épris commence par cette affirmation "Paul n'est pas beau". Alors on compatit. On a de l'empathie pour ce petit homme maigre, au nez long, aux cheveux ternes et rares, sans style. Après tout, il n'y a pas que le physique. Et puis même si le sien est ingrat, il n'empêche qu'à force de stratagèmes, Paul est parvenu à emballer sa jolie voisine, Mylène. Elle a accepté le verre, la bouteille y est passée. Mylène a succombé. Alors forcément Paul s'emballe. Un peu trop d'ailleurs. Quant à Mylène, elle regrette. Non seulement il est moche, mais pire, il est lourd. Mylène regrette amèrement. Elle l'ignore. Comme on la comprend. Paul le vit très mal. Dès lors son mal-être ne fait que s'intensifier. Jusqu'au jour où il finit par se rabattre sur Angélique, une collègue de bureau à la Poste. Angélique est loin d'être aussi jolie que Mylène, elle est même moche, mais ses rondeurs la rendent terriblement sexy. Et elle est tellement gentille. Paul a trouvé celle qu'il va soumettre, qu'il va martyriser pour se venger. De qui ? De quoi ? Celui qu'il s'était juré de ne jamais devenir va finalement prendre le dessus. Aucun doute, Paul est vraiment laid, surtout de l'intérieur. Il est à vomir.
Le mal-épris est un roman à la fois dérangeant et complètement addictif. Il est dérangeant parce que dès les premières pages le lecteur est introduit dans la tête de cet homme, dans ses pensées les plus viles. Plus son mal-être grandit, plus on a conscience d'être enfermé dans le cerveau d'un malade, d'un pervers qui une fois qu'il tient sa proie, ne la lâche plus. Il manipule, est sournois, violent, malsain. Il est sale, laid. Paradoxalement, aucune envie de s'échapper. En prenant le parti pris de nous camper dans les pensées tantôt du prédateur, puis de la victime, Bénédicte Soymier savait qu'elle allait nous rendre totalement dépendant de ses personnages. De plus sa plume incisive, vive et épurée donne une telle intensité au récit que ce n'est pas Mylène ou Angélique qui se sont fait manipuler, violer, frapper par ce pervers, c'est moi. À bout de souffle, je me suis surprise à grimacer, à esquiver les coups, à me sentir nauséeuse. Le mal-épris est un premier roman intense, percutant qui se lit en apnée. On aimerait tellement que ce ne soit qu'un roman.
https://the-fab-blog.blogspot.com/2021/05/mon-avis-sur-le-mal-epris-de-benedicte.html
Un roman terrible et remarquablement explicite à la fois sur la violence faite aux femmes si regrettablement d'actualité mais aussi sur ce qu'est la maladie du pervers narcissique. Au cœur de ces 245 pages il y a Paul, un homme laid, rancunier, au quotidien si sinistrement banal et effroyablement seul. Sa vie affective et amoureuse est tout simplement désastreuse, une passion fugitive et non partagée avec Léa jusqu'à l'arrivée d'un voisine un peu paumée mais dont Paul va vraiment vouloir en faire la femme de sa vie ; Mylène....
Cela va devenir obsessionnel et déjà proche de la folie. Une proie fragile parce que probablement en pleine déception amoureuse.... et une première proie qui va, plutôt par extrême lassitude, céder une nuit à la cour lourde et assidue de Paul. Si pour ce dernier c'est forcément l'histoire d'amour de sa vie, Mylène va regretter dès le lendemain cet abandon et cela d'autant plus en découvrant l'extrême violence et la possessivité maladive de Paul. C'est pour lui le choc, la haine qui renaît mais aussi une certaine dépression.
C'est alors Angélique, une nouvelle collègue de Paul, autre jeune femme fragilisée par une histoire amoureuse récente, élevant seule son fils, par grandeur d'âme et extrême gentillesse qui va s'attacher à vouloir rendre heureux cet homme triste. Erreur monstrueuse, elle va très vite découvrir la vraie personnalité de Paul, jaloux, possessif, pervers narcissique, violent et payer le prix le plus élevé de cette relation. Car si celui-ci va, à regret et par défaut se lancer dans cette relation, brûlant sans conviction toutes les étapes en invitant Angélique et son fils à emménager chez lui, ce n'est que pour assouvir sa volonté d'aliénation totale de cette jeune femme. Ces quelques semaines qui vont nous emmener à l'issue de ce récit tragique sont tout simplement magistralement et tragiquement rendues dans l'étude au scalpel de l'auteure de la maladie mentale du pervers narcissique qu'est en fait Paul, tout comme l'extrême fragilité de sa victime Angélique.
Le schéma amour, possession, alcoolisme, violence, volonté d'aliénation, regrets passagers de l'un comme de l'autre sont parfaitement rendus et laissent le lecteur à la limite du mal-être et du malaise, c'est vraiment superbement tragique et la fin reste inattendue.
A vrai dire de l’amour, Paul ne sait rien. Enfin, pas grand-chose, un truc bricolé entre absence et douleur, mauvais souvenirs et pauvres tentatives. D’ailleurs, entre son physique étriqué et son boulot d’employé des postes, il n’a pas franchement la carrure du tombeur de ces dames, alors, quand il arrive à nouer une relation privilégiée avec Mylène, sa si jolie voisine, quand, une fois de plus, l’amour semble lui glisser entre les doigts, s’obstiner à lui échapper alors que tant d’autres y ont droit, Paul déraille, dévisse, refuse d’encaisser ce coup de plus : il exige de la vie ce qu’il est en droit d’attendre ; son histoire d’amour, il la veut, quitte à se forcer à y croire, quitte à la faire entrer dans le cadre par la force, quitte à devenir ce « mal-épris » qui, croyant saisir son bonheur, le broiera.
Pas facile, pour un premier roman, d’être la ènième personne à tenter de démonter ce mécanisme infernal qui, de rouage en rouage, mènera à l’inéluctable moment du jaillissement de la violence. Pas facile non plus d’être, sans mièvrerie, la première à suggérer un « après » crédible. C’est pourtant ce que parvient à faire Bénédicte Soymier avec beaucoup de nuance et de subtilité. La construction psychologique de chacun de ses personnages est précise et fine, offrant un éclairage nouveau à ce désordre des sentiments, à cette incapacité relationnelle, à ce handicap du lien apparemment si facile à voir mais, en réalité, si difficile à saisir, à décrire. Et c’est avec la même délicatesse mais une belle audace, comme sur la pointe des pieds, qu’elle suggère sans asséner que, parfois, peut-être, le pire pourrait ne pas être certain. Sans doute est-ce parce que ses mots sonnent clairs et juste, sans minauderies, sans effets de manche ou volonté d’esbrouffe dans le misérabilisme, tendus entièrement vers ce désir simple et impératif de dire et de montrer comment, de heurts en glissements imperceptibles se tisse le berceau de tous les maux, du malheur au mal-être, et jusqu’au mal-épris.
Un titre brillant, donc, pour un roman bien aimé qui a su tenir toutes ses promesses !
Je ne savais pas trop dans quel genre de livre j’allais atterrir, je savais juste que le titre me plaisait ! Parfois, il n’en faut pas plus, pour succomber. Et puis cette couverture avec ce portrait, ces jeux d’ombres et de lumières… On croit deviner, mais on est loin du compte…
Tout débute avec le mal-être de Paul, mal dans sa vie, mal dans sa peau, mal dans ce corps qu’il considère comme une trahison à sa beauté intérieure et à la bonté dont il se croit doté. Une certaine maladresse émane de lui, le rendant touchant… La vie ne lui a pas fait de cadeaux, il est moche ! Il n’a aucune confiance en lui, il ne tire pas satisfaction de son boulot. En bref, il n’a rien pour plaire… Il a été un bouc émissaire, toute son enfance et la blessure est profonde, très profonde, tellement profonde qu’elle est caverneuse et l’habite, lui parle, le rabroue, par des petites phrases en italique, pour peu à peu, créer un chiisme entre sa conscience et la réalité..
Au début, je pensais passer un moment de lecture opposant laideur et beauté avec tout ce que cela peut engendrer comme déconfiture… Un peu comme la vie… Le moche n’a pas sa place dans nos sociétés… Faites place à la beauté physique qui supplante largement celle du cœur.
Pourtant…
Mais Paul va se révéler, Paul va éclore tel une fleur… Mais une fleur empoisonnée. Paul bascule dans cette espèce de revanche qu’on certaines personnes meurtries, il écrase, malaxe, jubile, veut faire mal, comme il a eu mal.
Sa rencontre avec sa voisine, dont il tombe éperdument amoureux, du moins le croit-il, et sa déconvenue, vont révéler sa noirceur, ses turpitudes, ses doutes. Mais les doutes, il les balaie, il n’a pas le temps de douter.
Il est déjà sur une proie…Tel un prédateur, il fonce sur Angélique, sa nouvelle collègue. La nana qui n’a pas confiance en elle, qui déteste ses rondeurs…
L’auteure dont c’est le premier roman, avec cette plume magique dont peu sont dotées, distille les ingrédients avec parcimonie, pour démontrer que Paul est un bon gars, mais un gars qui n’a pas de chance… Avec une plume d’une rare maîtrise, des phrases courtes, elle rend Paul sympathique. On en viendrait à le plaindre. Il devient attachant.
Le lecteur devient la proie, au même titre que Paul aura la sienne.
Et c’est là une grande qualité dans la construction du récit. Les choses ne sont ni toutes noires, ni toutes blanches. Toute la palette des gris est présente. L’angle pris s’appuie sur une construction psychologique fine de la violence et de ce qu’elle peut engendrer. On a très souvent de l’empathie pour la victime, mais le bourreau, est détesté, honni, on aimerait le trucider… Pourtant, même si le thème de la violence conjugale est central, l’auteure met aussi l’accent sur une partie de son origine. Alors, oui, certains peuvent trouver cela stéréotypé, mais si l’on connaît un peu le sujet, c’est la vérité. Un enfant maltraité, sera un adulte maltraitant. Oui, certaines personnes ne basculent pas, mais il y a autant de degrés de résilience qu’il y a de personnes. Tout est une question d’acquis et d’inné et nous ne sommes pas égaux.
À travers la parole de l’homme violent, la littérature blanche, n’a jamais été aussi noire, avec ce mécanisme de la violence décortiqué, pour comprendre, mais sans jamais l’excuser.
Après avoir lu "les orageuses" de Marcia BURNIER qui évoque de manière assez singulière et percutante les questions de la violence et du viol, ici Bénédicte Soymier nous emmène dans cet univers mais en utilisant un angle de vue lui aussi peu commun.
Paul est un homme au physique plutôt ingrat et au quotidien très monotone. Un jour une nouvelle voisine emménage dans l'appartement en face du sien. Celle-ci est plutôt jolie et désirable. Après un long travail d'enquête et d'espionnage, il décide de lui parler. Au fil du temps Mylène va apprendre à le connaitre et apprécier les moments passés avec lui mais un soir Paul ira trop loin. Pour oublier Mylène qui a décide dorénavant de l'éviter, Paul se tourne alors vers Angélique, une jeune femme avec laquelle il travaille. Malheureusement pour elle Paul va commettre des actes de violence à son encontre qui iront crescendo...
Conscient de ses pulsions, nous apprendrons que Paul a de vieux démons qui viennent le hanter. Pourtant, ces faits datés et son physique atypique ne peuvent pas être considérés comme des circonstances atténuantes... Comment le cauchemar qu'il inflige pourra t-il s'arrêter si cela est possible?
J'ai dévoré cet ouvrage en une soirée. Outre son style d'écriture très fluide qui offre la possibilité d'une lecture rapide, je voulais absolument connaitre le dénouement de cette histoire avant de pouvoir aller me coucher. J'ai aimé la position prise par l'auteur de mettre en exergue le point de vue d'un homme conscient de ses actes qui malgré tout les regrette. Je me demande si notre ressenti aurait été différent si Paul avait été un bel homme. Enfin, je pense que le fait Bénédicte Soymier soit infirmière apporte beaucoup et quelle a pu se servir de son expérience pour offrir le meilleur des réalisme à cet écrit.
#68premieresfois
La reconstruction d'une femme qu'on abîme à nouveau physiquement certes mais surtout moralement.Angélique est touchante!Mais curieusement,c'est Paul qui m'a le plus émue:détestation,colère,mépris,presque de la haine devant son comportement abject,mais le petit garçon m'a touchée.Fort pour protéger la fratrie,ce "mal-épris"méconnaît l'amour.Le lecteur frôle la pitié.Il n'est que souffrance bien qu'odieux.Là aussi ,un roman nécessaire vu du côté de l'agresseur.
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